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IRIN
Monde:
La sensibilisation, « essentielle pour mettre fin à la
discrimination »
Les femmes et les enfants ont été particulièrement
vulnérables après le passage du tsunami
Photo:
David Swanson/IRIN
NAIROBI, 26 décembre
2007 (IRIN) Lorsqu’une catastrophe, quelle qu’elle soit, se
produit, bon nombre des personnes touchées sont souvent oubliées
pour diverses raisons, mais certaines, telles que les femmes, les
personnes âgées ou les handicapés sont souvent victimes de
discrimination délibérée, en raison de leur vulnérabilité.
Selon un rapport publié dernièrement par la Fédération
internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant
Rouge, les gouvernements et les organismes de secours doivent être
plus sensibilisés, afin de contribuer à réduire les
discriminations à l’encontre de ces groupes de population, en
situation d’urgence humanitaire.
« La discrimination en contexte d’urgence est une menace à la
vie [des populations] », déclarait la Fédération, dans son
Rapport 2007 sur les catastrophes dans le monde, qui traite de la
discrimination. « Les personnes victimes de discrimination ont
plus de difficultés non seulement à survivre à la crise, mais
aussi à s’en remettre et à reconstituer leurs moyens de
subsistance par la suite ».
Ce rapport porte sur la discrimination liée aux sexes, à
l’ethnie, à l’âge et aux handicaps, et propose divers moyens
et manières de freiner la discrimination dont sont victimes
certains groupes de population déjà marginalisés ainsi que
d’autres tranches vulnérables de la société.
« Non seulement la discrimination déjà ancrée expose les
personnes vulnérables à de plus grands risques en cas de crise,
mais il arrive parfois que les gouvernements et les organisations
humanitaires elles-mêmes se rendent aussi coupables de
discrimination, quoique involontairement », selon la Fédération.
Le dialogue, l’ouverture et la compréhension sont essentiels
pour contrer la discrimination dont sont victimes les personnes déjà
marginalisées, indique le rapport.
« Les organisations humanitaires doivent s’efforcer de changer
d’attitude, d’assurer l’inclusion et le plaidoyer. La
discrimination prospère dans l’ombre ; nous devons dissiper
cette ombre », expliquait Marrku Niskala, secrétaire général
de la Fédération, dans l’avant-propos du rapport.
Le rapport remet en question la suffisance de la loi en vigueur
pour la protection des droits des personnes vulnérables, telles
que les personnes âgées, les femmes et les filles, les minorités
et les personnes handicapées. «
Les personnes victimes de discrimination ont plus de difficultés
non seulement à survivre à la crise, mais aussi à s’en
remettre et à reconstituer leurs moyens de subsistance par la
suite » « Il n’existe pas de définition
universelle de la discrimination en droit international », selon
la Fédération. « Certaines conventions traitent de [la
discrimination] dans le contexte d’un groupe de population
particulier, mais ni la Déclaration universelle des droits de
l’homme, ni la Convention internationale des Nations Unies ne la
définissent ».
D’après la Convention des Nations Unies sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes,
ainsi que la Convention internationale sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination raciale, les concepts de
discriminations sexuelle et raciale désignent toute distinction,
exclusion, restriction ou préférence fondée sur le sexe, la
race ou la couleur, qui a pour but ou pour effet de détruire ou
de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice,
dans des conditions d’égalité, des droits humains et des
libertés fondamentales dans les domaines politique, économique,
social et culturel, ou dans tout autre domaine de la vie publique.
Dans son rapport, la Fédération explique que les premières étapes
à suivre pour lutter contre la discrimination en situation de
catastrophes devraient se dérouler avant que les crises
d’urgence aient lieu.
« La réduction des risques et la préparation aux risques font
tout autant partie du processus que toute autre dimension d’une
catastrophe », estime-t-elle. « Prévenir la discrimination –
et faire évoluer les attitudes – doit être la priorité première.
Le plaidoyer et le développement des communautés sont également
essentiels pour rendre la vulnérabilité plus visible ».
La Fédération recommande de redoubler d’efforts pour
cartographier la discrimination en situation de crises ; selon
elle, « des directives [à ce sujet] doivent être partagées à
travers l’ensemble du système humanitaire ».
Globalement, le rapport évalue et analyse la discrimination chez
différents groupes de population et formule des recommandations
spécifiques pour chaque groupe. Néanmoins, plusieurs de ces
recommandations s’appliquent à tous les groupes. La Fédération
préconise notamment d’encourager et de soutenir les pays qui
recensent précisément leurs populations pour déterminer les
groupes exposés à la discrimination et d’exhorter la communauté
internationale à se mettre d’accord sur des définitions
claires de toutes les minorités potentielles.
« Les organisations humanitaires doivent affiner leurs
estimations initiales des besoins en partageant leurs
informations, en tirant des leçons de leur expérience et en
concevant des indicateurs communs sur l’impact de la
discrimination », recommande la Fédération. « Il faut soutenir
les minorités et les groupes vulnérables et leur donner le droit
de participer à la planification, à la conception et à la mise
en œuvre de tous les programmes d’urgence et de non-urgence ».
[Consulter également le site de la Fédération internationale de
la Croix-Rouge : http://www.ifrc.org] Copyright © IRIN
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