Nouvelles et analyses humanitaires
Egypte-TPO:
Planification d'urgence malgré le
cessez-le-feu
IRIN
© Photo:
Ahmed Dalloul/IRIN
LE CAIRE, 26
novembre 2012 (IRIN) Les agences
d’aide humanitaire présentes en Égypte
mettent à jour les plans d’urgence pour
se préparer à une éventuelle rupture du
cessez-le-feu conclu le 21 novembre
entre Israël et le Hamas, le parti au
pouvoir dans la bande de Gaza.
Le Bureau de la coordination des
affaires humanitaires des Nations Unies
(OCHA) et le Haut Commissariat des
Nations Unies (HCR) se tiennent prêts à
augmenter le flux d’aide humanitaire
depuis l’Égypte vers Gaza, et à venir en
aide aux réfugiés palestiniens qui
entreraient en Égypte en cas d’échec du
cessez-le-feu et de détérioration de la
situation dans la bande de Gaza.
« Nous sommes prêts, mais nous espérons
que cela n’arrivera pas », a dit à IRIN
Mohamed Dayri, directeur du HCR en
Égypte.
En l’espace de sept jours, les frappes
aériennes des forces armées israéliennes
et les tirs de roquette du Hamas sur
Israël ont fait plus de 150 victimes
palestiniennes et six victimes
israéliennes.
« Des discussions sont en cours avec nos
homologues égyptiens, y compris le
Croissant-Rouge égyptien, pour préparer
l’aide destinée à Gaza ici », a dit à
IRIN Abdul Haq Amiri, directeur du
bureau régional d’OCHA au Caire. « La
planification d’urgence repose sur deux
aspects : l’accroissement du niveau de
l’aide qui doit être acheminée depuis
l’Égypte vers Gaza, et la préparation à
un éventuel afflux de réfugiés de Gaza
».
L’Organisation internationale des
migrations (OIM), qui avait envoyé
quatre médecins dans la péninsule
égyptienne du Sinaï, le long de la
frontière avec Gaza, avant le début des
affrontements, a installé des centres de
soins, distribué des équipements de
santé et des médicaments à al-Arish, la
ville principale du nord du Sinaï, en
réponse à la demande du ministère de la
Santé.
L’OIM est également venue en aide à plus
de 80 migrants illégaux de Gaza qui ont
été arrêtés par les autorités
égyptiennes. Jusqu’au 23 novembre, 41
patients gazaouis ont été admis dans des
hôpitaux égyptiens, selon un haut
responsable de la santé dans le
Nord-Sinaï.
L’Organisation mondiale de la santé
(OMS), qui a participé à l’amélioration
des centres de soins santé dans la zone
frontalière égyptienne, évalue
actuellement la capacité de ces hôpitaux
à admettre de nouveaux patients gazaouis.
Elle appelle également toute
organisation qui envoie des équipes
médicales, des hôpitaux de campagne ou
des médicaments à se coordonner avec le
ministère de la Santé et l’OMS pour
éviter d’envoyer une aide inutile ou non
appropriée.
Donations
de l’UNRWA
Suite à la signature de l’accord de
cessez-le-feu, l’Office de secours et de
travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient (UNRWA) a annoncé qu’il
faisait don de 400 000 dollars de
médicaments et de fournitures médicales
à l’OMS afin de l’aider à approvisionner
les centres de soins de santé de Gaza.
« La plupart des centres de soins de
santé primaires de l’UNRWA sont restés
ouverts pendant les combats, mais même
avant cette récente escalade, les
hôpitaux de Gaza faisaient face à de
graves pénuries de médicaments et de
fournitures médicales », a dit Robert
Turner, directeur des opérations de
l’UNRWA à Gaza.
Les organisations non gouvernementales
(ONG) sont en discussion avec les
Nations Unies afin de trouver le
meilleur moyen d’envoyer de l’aide à
Gaza par le poste frontalier de Rafah.
« Les agences élaborent un plan
ensemble, ainsi, s’il faut
envoyer davantage d’aide, tout
le monde est prêt et tout le
monde sait ce qu’il a à faire »
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OCHA travaille avec les agences des
Nations Unies pour mettre à jour les
précédents plans d’urgence et s’appuie
sur les leçons tirées des interventions
humanitaires menées lors de la dernière
grande offensive militaire israélienne,
l’opération Plomb durci qui a duré 23
jours en 2008-2009.
« La planification correspond à [ce
qu’il faut faire] si la situation
s’aggrave, si les besoins augmentent à
Gaza, si les réserves sont épuisées, et
si l’accès depuis [la frontière
israélienne] est limité », a dit à IRIN
Samir Elhawary d’OCHA, qui participe à
l’élaboration du nouveau plan d’urgence.
L’OMS distribue déjà du matériel, a-t-il
dit, et d’autres agences des Nations
Unies pourront fournir du matériel dans
un délai de 48 heures, si nécessaire.
« Les agences élaborent un plan
ensemble, ainsi, s’il faut envoyer
davantage d’aide, tout le monde est prêt
et tout le monde sait ce qu’il a à faire
».
Le HCR coordonne un plan d’urgence pour
faire face à l’afflux éventuel de
Palestiniens de Gaza en Égypte. Le plan
prévoit notamment de faire pression sur
le gouvernement égyptien pour que le
poste frontière de Rafah reste ouvert –
aux personnes et aux marchandises.
Évaluations en cours
À Gaza, l’insécurité a entravé la
capacité des organisations à fournir de
l’aide pendant les bombardements. Les
ONG, de CARE à Oxfam en passant par Save
the Children et Vision mondiale, ont
suspendu leurs opérations, procédé à
l’évacuation des membres du personnel
international et demandé aux membres du
personnel national de rester chez eux.
Save the Children s’est associé à
d’autres ONG pour tenter d’évaluer les
besoins humanitaires en contactant des
personnes installées autour de Gaza par
SMS ou par téléphone, selon la
directrice régionale Annie Foster.
OCHA effectue également une évaluation
rapide des besoins afin d’élaborer un
appel de fonds international pour Gaza,
tandis que Vision mondiale a réalisé des
évaluations sur les besoins alimentaires
et les besoins en matière d’abris dans
le nord et dans le sud de Gaza.
L’Égypte, qui a négocié le
cessez-le-feu, a également été en pointe
des efforts diplomatiques entre Israël
et le Hamas pour éviter une escalade de
la violence, indiquent les observateurs.
« Si une intervention terrestre est
lancée, les habitants voudront fuir », a
dit un observateur qui a préféré garder
l’anonymat. « Cela représente un défi
pour le gouvernement égyptien. Le
gouvernement n’a pas envie d’y faire
face. Il se concentre sur la prévention
du conflit ».
Bon nombre d’Égyptiens se méfient de
l’arrivée d’un nombre trop important de
Gazaouis sur leur territoire : ils
craignent notamment que les Palestiniens
soient chassés de Gaza et que le Sinaï
devienne leur nouveau territoire.
Les rapports de la presse, qui évoquent
l’installation éventuelle de tentes dans
le nord du Sinaï, ont déclenché la
colère : Sameh Seif Al Yazal, un ancien
général de l’armée, a conseillé au
président égyptien de ne pas accueillir
les Palestiniens et a dit à la
télévision : « Nous sommes censés aider
les Palestiniens de Gaza, mais cela ne
devrait pas se faire au détriment de
notre sécurité nationale ».
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Publié le 28 novembre 2012 avec
l'aimable autorisation de l'IRIN
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