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IRIN
Un rapport des Nations
Unies décrit les effets dévastateurs du blocus israélien à Gaza
A défaut de trouver du
carburant pour leurs véhicules,
certains habitants de Gaza utilisent des ânes pour se déplacer
(photo d’archives)
Photo: Wissan Nassar/IRIN
GAZA-VILLE, 25 août 2009 (IRIN)
Un nouveau rapport des Nations Unies décrit
l’impact humanitaire catastrophique du « blocus sans précédent
contrôlant toute entrée ou sortie de la bande de Gaza », imposé
par Israël depuis deux ans.
Publié en août par le Bureau des Nations Unies pour la
coordination des affaires humanitaires (OCHA) de Jérusalem, le
rapport détaille la dégradation rapide de la situation de
Gaza en termes de moyens de subsistance, de sécurité
alimentaire, d’abris, d’approvisionnement en énergie et en eau,
et de systèmes d’assainissement.
« Le blocus a « enfermé » 1,5 million de personnes dans l’une
des zones les plus densément peuplées du monde, provoquant une
longue crise de dignité humaine et des conséquences humanitaires
négatives », a indiqué le rapport.
Suite à la prise de pouvoir du Hamas à Gaza en juin 2007, Israël
a fermé toutes les frontières du territoire, imposé des
restrictions sur les importations et les exportations, et
interdit tout voyage depuis ou vers Gaza.
L’offensive militaire d’Israël contre Gaza, qui a pris fin le 18
janvier 2009 après avoir duré 23 jours, ainsi que les conflits
internes entre le Fatah et le Hamas, ont aggravé les souffrances
de la population, d’après le rapport.
Karni, le point de
passage commercial le plus grand et le mieux équipé
entre Israël et Gaza, est fermé depuis juin
Photo: Shabtai Gold/IRIN
« Blocus » ou «
sanctions » ?
Israël conteste l’utilisation du terme « blocus », et déclare
que sa politique consiste à s’assurer que la population de Gaza
reçoive une aide humanitaire.
« Nous avons imposé des sanctions à la bande de Gaza ; le terme
« blocus » est inexact, puisque des dizaines de camions entrent
tous les jours sur le territoire, et que les voies
d’approvisionnement en eau et en carburants reliant Israël à
Gaza ne sont pas coupées », a dit à IRIN Mark Regev,
porte-parole du cabinet du Premier ministre israélien.
Sharhabeel al-Zaeem, juriste et consultant à Gaza pour l’agence
des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a
indiqué que les sanctions sont en général « approuvées et
imposées par le Conseil de sécurité des Nations Unies », et que
l’on parle de blocus « lorsqu’une entité bloque les frontières
d’une autre entité ; il s’agit d’une violation du droit
international. »
Carte de Gaza indiquant
les points de passage aux frontières avec Israël et l’Egypte.
Israël a déclaré la fermeture permanente de Sufa
Photo: Gisha
Frontières
fermées
D’après OCHA, Karni, le point de passage commercial le plus
grand et le mieux équipé entre Israël et Gaza, est fermé depuis
juin 2007, à l’exception d’un tapis roulant transportant
uniquement des céréales.
Sur les quatre autres principaux points de passage, celui de
Kerem Shalom est ouvert six jours sur sept et permet le passage
limité de produits autorisés, Rafah, situé sur la frontière avec
l’Egypte, est ouvert sur une base ad hoc, Nahal Oz est
partiellement ouvert cinq jours sur sept, permettant le passage
de certains types de carburants, et Erez est ouvert six jours
sur sept pour permettre l’entrée des travailleurs humanitaires
internationaux ainsi que l’approvisionnement médical et
humanitaire.
« Le manque de produits d’importation essentiels, notamment de
matières premières, ajouté à l’interdiction des exportations,
ont décimé l’activité économique du secteur privé et conduit à
la suppression d’environ 120 000 emplois », a indiqué le
rapport, ajoutant que près de 75 pour cent des habitants de Gaza
sont touchés par l’insécurité alimentaire, en raison d’une forte
hausse des prix, de la pauvreté et de la destruction des zones
agricoles.
La longueur des procédures de contrôle aux frontières a
également retardé l’importation de nombreux produits vitaux,
dont certains se sont périmés avant d’entrer sur le territoire.
D’après le rapport d’OCHA, on estime que 1 700 containers
commerciaux de produits d’importation sont retenus dans des
entrepôts de Cisjordanie et d’Israël, ce qui correspond à une
perte d’environ 10 millions de dollars.
D’après M. Regev, les conditions imposées par le gouvernement
israélien à Gaza pour que les « sanctions » soient levées sont
la libération d’un soldat israélien prisonnier, l’arrêt des tirs
de roquettes sporadiques visant Israël depuis la bande de Gaza,
et l’acceptation par le Hamas de
trois principes : renonciation à la violence, reconnaissance
d’Israël et respect des accords de paix existants.
« A Gaza, le pouvoir s’enlise dans l’extrémisme religieux, et a
déclaré la guerre à Israël », a dit M. Regev. Le gouvernement
israélien n’a pas de contact direct avec le gouvernement du
Hamas, a-t-il ajouté.
Mahmoud Zahar, l’un des plus anciens dirigeants du Hamas, a dit
à IRIN, à Gaza-Ville : « Le gouvernement du Hamas à Gaza a mis
fin, depuis janvier 2009, à tous les tirs de roquettes visant
Israël. »
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