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IRIN
A Gaza, les mères et
les nouveau-nés souffrent du blocus israélien
Des enfants attendant leur
mère devant l’hôpital d’As-Shifa,
hôpital principal de Gaza, où naissent environ 1 200 bébés
chaque mois
Photo: Erica Silverman/IRIN
GAZA-VILLE, 21 août 2009 (IRIN)
Des infrastructures inadaptées, des équipements
insuffisants et un personnel hospitalier trop peu nombreux
contribuent à la détérioration des soins dispensés aux mères et
aux nourrissons dans les hôpitaux de Gaza, d’après une
évaluation réalisée en juillet 2009 par l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) à Jérusalem.
L’OMS attribue l’état catastrophique du système de santé de Gaza
au blocus imposé par Israël depuis juin 2007, date à laquelle le
Hamas a pris le contrôle du territoire.
« Le blocus israélien empêche que l’approvisionnement en
équipements médicaux s’effectue normalement, dégrade les
conditions de soins dans les maternités, et perpétue l’isolement
des professionnels de la santé. Dans un tel contexte, il est
difficile de maintenir une qualité de soins correspondant aux
normes internationales », a déclaré Tony Laurence, directeur du
Bureau de l’OMS pour la Cisjordanie et la Bande de Gaza, à
Jérusalem.
La maintenance et le renouvellement de l’équipement ne sont pas
satisfaisants, et l’approvisionnement en médicaments et en
matériel de laboratoire n’est pas constant, d’après l’OMS.
« Les stocks de 10 types de médicaments essentiels pour le soin
maternel, comme le Prostin, un gel qui favorise le travail, sont
écoulés », a indiqué Munir Al-Bursh, directeur du Département
pharmaceutique de Gaza, ajoutant qu’il était impossible
d’importer des pièces détachées pour les appareils à ultrasons
et les scanners tomographiques (CT).
Cette semaine, Safa Ahmed, 21 ans, a mis au monde une fille
prénommée Rataj, à As-Shifa, l’hôpital principal de Gaza – mais
elle a été renvoyée chez elle deux heures seulement après
l’accouchement.
A Gaza, les mères quittent l’hôpital en moyenne deux heures
après avoir accouché, en raison du manque de lits, a indiqué le
rapport de l’OMS, qui recommande qu’elles restent à l’hôpital au
moins six heures après l’accouchement, pour des examens
post-nataux.
Le service de maternité d’As-Shifa, qui assiste 1 200 naissances
par mois en moyenne, est saturé.
« Il y avait environ sept à huit femmes par chambre », a raconté
Safa. « Mon mari a dû sortir de l’hôpital pour aller à la
pharmacie acheter du gel Prostin et des anticoagulants pendant
que j’accouchais ». Les patients disent qu’il n’est pas facile
de se procurer ces médicaments. S’ils sont fournis par
l’hôpital, l’assurance du patient les prend en charge, mais si
le patient les achète en pharmacie, il les paie de sa poche.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fournit des
médicaments et du matériel médical, mais ne parvient pas
toujours à les faire entrer sur le territoire, a raconté Mustafa
Abu-Hassanain, chargé de la communication du CICR à Gaza.
Peu de sages-femmes formées
D’après Lubna Al-Sharif, de l’OMS à Gaza, les services de
maternité et de néonatologie manquent de personnel, en
particulier de sages-femmes formées. « Par rapport aux normes
internationales en matière de soins maternels et pédiatriques,
les connaissances sont dépassées, car la fermeture prolongée des
frontières a conduit à l’isolement [des professionnels de santé]
», a déclaré Mme Al-Sharif.
« Les hôpitaux manquent de moniteurs fœtaux en état de marche et
de pièces détachées pour les couveuses, comme des lampes
ultraviolets », a précisé Mme Al-Sharif, avant d’ajouter : « et
le manque de lavabos, de savons et de serviettes conduit à des
problèmes de contrôle des infections ».
Le blocus interdit l’importation de matériaux de construction
comme le ciment, sans lesquels il est difficile de réhabiliter
et d’entretenir les hôpitaux, d’après l’OMS.
Shlomo Dror, porte-parole du ministère israélien de la Défense,
a indiqué : « Le matériel médical est prioritaire [pour l’entrée
sur le territoire], suivi par la nourriture fournie par les
organisations internationales. Le gouvernement est résolu à ne
pas laisser une crise humanitaire se produire à Gaza ».
Le ministère israélien de la Défense a indiqué qu’il n’était pas
obligé d’autoriser l’importation de produits autres que ceux
correspondant à l’approvisionnement humanitaire nécessaire à la
survie, et a dit craindre que certaines technologies médicales
ne soient utilisées à des fins plus malveillantes.
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