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Rapport
ISRAËL-TPO: Un tir de roquette compromet la
réouverture d'un passage vers Gaza

Au point de passage de
Kerem Shalom
Photo: Shabtai Gold/IRIN
JÉRUSALEM, 21 août 2008 (IRIN)
Ehud Barak, le
ministre israélien de la Défense, a ordonné la fermeture de tous
les points de passage vers la Bande de Gaza, le 20 août, après
que des militants eurent tiré une roquette sur Israël depuis
l’enclave, sans causer de dégât ni faire de victime.
L’attaque survient à l’heure où Israël prévoyait de rouvrir,
dans le courant de la semaine, le point de passage de Kerem
Shalom, qui permet de se rendre dans la Bande de Gaza, selon les
autorités.
Des essais étaient en cours les 18 et 19 août pour voir comment
fonctionnerait, dans la pratique, le point de passage rouvert,
et le 19 août, quelque 55 cargaisons de marchandise avaient été
acheminées dans le sud de Gaza via ce point de passage.
Le point de passage de Kerem Shalom avait été fermé à la suite
d’un attentat-suicide à la bombe, perpétré en avril, et
revendiqué par le Hamas, le groupe islamiste au pouvoir à Gaza.
Le cessez-le-feu actuel entre Gaza et Israël, qui date de juin
2008, a entraîné une augmentation de la quantité de marchandises
autorisées à l’importation dans Gaza, par rapport à la période
de sanctions strictes qui précédait le début de ce
cessez-le-feu, selon les habitants et les responsables
israéliens.
Jusqu’en juin, en effet, seuls les produits humanitaires de base
étaient autorisés à l’importation. Aujourd’hui, d’autres biens,
tels que le ciment et le bois, ont été ajoutés à la liste des
produits approuvés. Israël a également annoncé qu’il
autoriserait l’importation des fournitures scolaires.
« En prévision de l’année scolaire, des cartables, du papier, du
papier d’imprimante et d’autres articles doivent être acheminés
sur place », a indiqué le major Peter Lerner, de l’unité de
coordination du ministère de la Défense.
Les Palestiniens de Gaza se plaignaient de ne pas trouver de
fournitures pour leurs enfants à l’approche de la rentrée
scolaire dans les écoles publiques, le 24 août.
En dépit des changements, pourtant, la quantité de marchandise
autorisée à l’importation ne représente qu’une fraction des
produits acheminés dans l’enclave avant la prise de pouvoir du
Hamas, l’année dernière.
Si le point de passage de Kerem Shalom est rouvert, il devrait
permettre l’acheminement d’une quantité accrue de marchandises
dans la bande, selon M. Lerner.

Le point de passage commercial
principal de Karni, près du centre de l'enclave de Gaza
Photo: Shabtai Gold/IRIN
Point de passage de Karni
A Gaza, on pense toutefois que sans une réouverture complète du
point de passage commercial principal de Karni, près du centre
de l’enclave, la situation ne va guère s’améliorer.
« Pour relancer l’économie, Karni doit être complètement rouvert
», a estimé Faysel el Shawa, de la Palestinian Business
Association. « Cette structure est bien équipée et dispose de
capacités logistiques. Karni a été construit pour permettre
l’importation de grandes quantités de matériel en peu de temps
».
Selon PalTrade (Palestinian Trade Center), en mai 2007, plus de
8 600 cargaisons de marchandise ont été importées dans Gaza via
Karni, et environ 630 cargaisons ont été acheminées hors de
l’enclave. Seuls 124 camions ont quitté Gaza depuis juin 2007,
la dernière cargaison ayant été expédiée en janvier.
Le mois dernier a toutefois été marqué par une augmentation
significative de la quantité de produits acheminés dans
l’enclave par le point de passage de Karni : environ 2 800
camions sont entrés dans la bande, contre 780 en juin et environ
300 en avril, selon PalTrade.
D’après le Centre, cette augmentation s’explique essentiellement
par le fait que l’ensemble des marchandises interdites ont enfin
été autorisées à l’importation après de nombreux mois de
sanctions, bien que d’autres produits soient également
nécessaires.
Selon M. el Shawa, la plupart du ciment et du gravier a servi à
terminer divers projets lancés avant l’imposition des sanctions
contre Gaza, à la suite de la prise de pouvoir du Hamas, en juin
2007. Selon lui, rares sont ceux qui se sont lancés dans de
nouveaux projets de construction en 2007.
Malgré tout, des signes d’optimisme prudent étaient visibles à
Gaza, en août. Bien que les exportations de fraises aient été
suspendues en 2007 dans le cadre des sanctions, un grand nombre
de producteurs ont notamment planté leurs fraisiers (à
l’approche d’une période d’exportation qui devrait débuter à la
mi-novembre) dans l’espoir qu’une partie de leur production
seraient autorisée à l’exportation. À ce jour, pourtant, rien ne
porte à croire que ce sera le cas, et le dernier attentat n’a
rien arrangé.
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