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Rapport
TPO: Croissance faible et dépendance
grandissante à l'aide
Le mur israélien près
de Ramallah, en Cisjordanie
Photo: Shabtai Gold/IRIN
JERUSALEM, 18 septembre 2008 (IRIN)
Les progrès économiques n’ont pas suffi à
stimuler la croissance dans les Territoires palestiniens occupés
en raison des restrictions de circulation, et les populations
dépendent de plus en plus de l’aide humanitaire, a déclaré la
Banque mondiale, le 17 septembre.
Dans un rapport
publié à l’approche d’une rencontre des bailleurs de fonds, le
22 septembre, la Banque mondiale a loué les efforts de réforme
de l’Autorité palestinienne (AP) : Salam Fayyad, Premier
ministre de remplacement, a réussi à réduire considérablement
les dépenses et les effectifs de la fonction publique, et a
entamé une réforme des forces de sécurité.
Au mois d’août, pour soutenir le gouvernement, la communauté
internationale lui avait versé une aide budgétaire d’environ 1,2
milliard de dollars, mais 1,85 milliard supplémentaire sera
nécessaire d’ici à la fin de l’année.
« Depuis la conférence de Paris, l’aide est ad hoc et
imprévisible », peut-on lire dans le rapport, selon lequel l’AP
ne peut rien planifier plus de deux mois à l’avance.
À la conférence de Paris, l’année dernière, l’AP avait introduit
un Plan de réforme et de développement, et recueilli des
promesses de don à hauteur de 7,7 milliards de dollars sur trois
ans, à la suite de la réouverture des pourparlers de paix avec
Israël à Annapolis, aux Etats-Unis.
Le rapport, intitulé Palestinian Economic Recovery: Aid, Access
and Reform [Redressement de l’économie palestinienne : Aide,
accès et réforme] fait état de certaines concessions consenties
par Israël. Selon le rapport, toutefois, bon nombre de
restrictions, obstacles à la croissance, restent en vigueur,
notamment les points de contrôle et les barrages routiers, et
les colonies israéliennes ne cessent de s’étendre.
La hausse prévue du PIB de 0,8 pour cent seulement en 2008
(contre une croissance démographique de plus de 2,5 pour cent) a
été attribuée au « déclin continu de l’économie de la bande de
Gaza et à une amélioration économique marginale en Cisjordanie
», a déclaré un responsable de la Banque mondiale, sous couvert
de l’anonymat.
Avant 1999, la croissance annuelle était d’environ six pour
cent. Mais l’année dernière, le blocus strict imposé à Gaza à la
suite de la prise de pouvoir du Hamas dans la bande s’était
traduit par une interdiction totale d’exporter et une
autorisation d’importer limitée à quelques produits, faisant
globalement péricliter le secteur des affaires.
Le blocus a également abouti à une augmentation des coûts
engendrés par l’acheminement de l’aide humanitaire nécessaire à
Gaza, selon le rapport.
De mal en pis à Gaza
Selon la Banque mondiale, le cessez-le-feu du 19 juin entre
Israël et le Hamas n’a guère amélioré les conditions de vie des
populations de l’enclave.
Globalement, selon le rapport, Gaza n’a pas été concernée par
les progrès observés, y compris dans le domaine des travaux de
développement. Le rapport fait également état d’une prestation
insuffisante de services essentiels tels que l’eau, l’évacuation
des eaux usées et le ramassage des déchets.
À Gaza, selon un rapport
publié par le Fonds monétaire international (FMI) à l’occasion
de la même rencontre des bailleurs, le taux de chômage est
supérieur à 30 pour cent et l’inflation s’élève à 18 pour cent.
Au moins 79 pour cent de la population vit en deçà du seuil de
pauvreté, et ce taux devrait augmenter.
IRIN a pu obtenir un document publié par l’AP sur le sujet,
selon lequel les « efforts [humanitaires] importeront peu si des
progrès ne sont pas accomplis sur le plan politique pour mettre
fin à l’occupation israélienne ».
« La Palestine est aujourd’hui le premier bénéficiaire d’aide
humanitaire par habitant dans le monde », peut-on également lire
dans le document, selon lequel cette dépendance se poursuivra
jusqu’à la résolution du conflit.
Si l’AP, Israël et les bailleurs de fonds coopéraient davantage
et si la crise de Gaza était résolue, cela aurait des
répercussions positives, selon la Banque mondiale.
« L’expérience récente a montré qu’au début de leur période
d’après-guerre, les pays pouvaient s’attendre à un taux de
croissance à deux chiffres », selon un responsable de la Banque.
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