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Rapport
Israël: Espérance de
vie plus courte pour la minorité arabe 
Des Arabes israéliens
lors d'une manifestation en début d'année
pour protester contre ce qu'ils qualifient de pratiques
discriminatoires de la part des institutions
Photo: Shabtai Gold/IRIN
JERUSALEM, 16 mai 2008 (IRIN)
La minorité arabe d’Israël a une espérance de
vie inférieure à celle des citoyens juifs ; chez les nourrissons
arabes, le taux de mortalité est plus élevé, et en termes
relatifs, les personnes âgées qui ont perdu leurs dents sont
extrêmement nombreuses au sein de la communauté arabe.
Selon un rapport publié dernièrement, ces constats comptent
parmi divers signes de discrimination, observés au sein du
système de santé israélien. D’après les statistiques
officielles, il y aurait un écart d’environ cinq ans entre
l’espérance de vie des citoyens juifs et celle des populations
arabes.
Chez les communautés arabes musulmanes, le taux de mortalité des
nourrissons s’élève à 7,3 pour 1 000 naissances, et il est même
de 15,5 chez les bédouins, contre 3,1 au sein de la population
juive.
Israël, avec ses origines socialistes et sa loi progressiste de
1994 sur la santé pour tous, a un système médical réputé et ses
citoyens bénéficient généralement de services de qualité.
Toutefois, les Médecins israéliens pour les droits de l’Homme
(PHR) ont déclaré dans un rapport intitulé 'Le Droit à la santé
chez les Arabes palestiniens d’Israël', et publié en avril, en hébreu
uniquement, que les disparités entre les deux populations
restaient importantes.
Les villes et les bourgades juives comptent notamment près de
deux fois plus de médecins par habitant. En outre, seules deux
villes arabes sont dotées d’une station du Maguen David Adom
(MDA, service d’ambulance national, équivalent des Sociétés de
la Croix-Rouge/du Croissant-Rouge), contre quelque 90 pour cent
des villes juives, selon les conclusions de l’association de
médecins.
« Cela signifie que les ambulances doivent se rendre dans les
villages arabes à partir des villes juives, et quand il s’agit
d’une question de vie ou de mort, le délai peut être déterminant
», a indiqué à IRIN Youval Livnat, de PHR, notant que
l’association n’avait pas pu obtenir d’informations de la part
du MDA concernant sa politique.
Dans certains domaines tels que la santé mentale, les Arabes
sont également à la traîne, à en croire PHR. La communauté arabe
d’Israël, qui représente à peu près 20 pour cent de la
population, compte aujourd’hui environ 1,4 million de personnes.
Des infrastructures insuffisantes
Selon PHR, au-delà de l’accès à la santé, d’autres problèmes se
posent, qui ont des répercussions directes sur la santé des
populations, notamment le
manque d'infrastructures.
Environ 70 pour cent des localités arabes ne sont pas équipées
de systèmes convenables d’évacuation des eaux usées et bon
nombre d’entre elles n’ont pas de système efficace de traitement
des déchets solides.
En outre, il existe d’importantes disparités économiques entre
Juifs et Arabes, ces derniers étant bien plus pauvres.
Selon de nouvelles statistiques, publiées ce mois-ci, en hébreu
uniquement, par le Centre Adva, une cellule de réflexion
israélienne sur la justice sociale, si le taux de chômage
national a diminué ces dernières années, il a augmenté au sein
de la communauté arabe.
De même, les revenus mensuels moyens de ce groupe de population,
déjà inférieurs à la moyenne nationale, continuent de baisser,
et le taux de pauvreté poursuit son ascension.
En 2008, à l’heure où Israël célèbre son 60e anniversaire, la
plupart des Arabes d’Israël sont considérés comme pauvres,
contre 15 pour cent seulement de la population juive.
Selon PHR, la situation économique est un des facteurs qui
contribuent le plus à creuser l’écart sanitaire, une hypothèse
que n’a pas réfutée le ministère israélien de la Santé :
celui-ci a en effet déclaré à IRIN que la mortalité des
nourrissons et l’espérance de vie n’étaient « essentiellement
pas liées aux services de santé [mais plutôt à la] situation
socioéconomique et aux habitudes comportementales et culturelles
».
Le ministère dirige un certain nombre de programmes destinés à
combler l’écart, dont l’un d’entre eux est axé sur la mortalité
des nourrissons, selon son porte-parole, Einav Shimron-Greenbaum.
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