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Gaza: baignade en eaux troubles


Un enfant se baigne dans le quartier de Shalihat, à Gaza-Ville,
malgré les avertissements du ministère de la Santé.
Photo: Erica Silverman/IRIN

GAZA-VILLE, 4 août 2009 (IRIN)

Des enfants jouent dans les vagues à moins de 50 mètres d’un tuyau noir de la largeur d’un tonneau, qui déverse des eaux usées non traitées directement dans la mer.

Ce tuyau est relié à l’une des trois principales stations de pompage d’eaux usées de Gaza, qui déverse ses eaux de rejet dans la mer en plusieurs endroits. L’autorité en charge de l’eau dans la bande de Gaza ne peut pas importer les pièces nécessaires à la maintenance et à la réparation des stations de pompage d’eau et d’eaux usées en raison du blocus imposé depuis deux ans par Israël, d’après le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies à Gaza.

« Nous savons que des eaux usées sont déversées dans la mer, mais les frontières sont fermées et nous ne pouvons pas voyager », a expliqué Mariam Al-Halu, qui emmène ses deux fils se baigner. D’après les habitants, en raison des coupures d’électricité et des températures insupportables, beaucoup de gens fuient la chaleur en se baignant dans les eaux polluées.

D’après un rapport sur la qualité de l’eau de mer publié en juillet 2009 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des échantillons d’eau de mer prélevés d’avril à juin par le laboratoire de la santé publique de Gaza étaient contaminés par des bactéries fécales, en particulier des coliformes et des streptocoques.

En analysant 71 échantillons d’eau de mer prélevés dans 25 endroits différents sur les plages de Gaza, sept zones polluées ont été mises en évidence, selon le rapport.

L’OMS recommande de ne pas se baigner à moins de 2 000 mètres de l’endroit où les eaux usées sont déversées. En nageant à seulement 50 mètres du tuyau de rejet, les frères al-Halu s’exposent à des risques importants.

Ces risques vont des maladies intestinales et infectieuses bénignes à des infections plus graves et potentiellement mortelles telles que l’hépatite et la méningite, bien que le risque d’épidémie de choléra soit minime, d’après l’OMS.

L’OMS et les autorités sanitaires de Gaza ont lancé une campagne de sensibilisation en mai, au début de la saison estivale, afin de prévenir les baigneurs et les pêcheurs contre les risques potentiels associés au déversement d’eaux usées non traitées.

Pourtant, bon nombre de baigneurs et de pêcheurs n’ont pas tenu compte des dangers potentiels, malgré les panneaux placés dans sept zones le long des 42 km de côte de la Bande de Gaza.

Environ 80 000 mètres cube d’eaux usées non traitées ou partiellement traitées sont déversées chaque jour dans la mer. Les installations d’épuration sont en mauvais état et nécessitent de toute urgence des réparations, mais les matériaux font défaut, d’après un rapport publié en avril 2009 par le groupe de responsabilité sectoriel Eau, assainissement et hygiène (WASH), qui rassemble des agences des Nations Unies et des organisations internationales répondant à la crise de Gaza dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.

Les cliniques et les hôpitaux de Gaza ont rapporté des cas d’infections oculaires et cutanées, ainsi que de virus intestinaux, chez des baigneurs. Cependant, les autorités de santé de Gaza déclarent qu’il n’y a pas d’indicateur clair permettant d’affirmer que ces cas sont liés à une contamination fécale.

« Les eaux usées ont provoqué une augmentation de la quantité d’algues dans l’eau de mer et sur les plages, en particulier à proximité des tuyaux de déversement », a dit Bahha Alagha, ingénieur de l’Autorité de la qualité de l’environnement (AQE) de Gaza.

« Les poissons mangent les algues et sont ensuite vendus sur le marché local », a expliqué M. Alagha.

D’après un rapport spécial sur l’environnement marin, publié par l’association de défense des droits humains Al-Dameer, la consommation de poissons ou fruits de mer pêchés dans des zones à forte concentration en eaux usées présente un risque grave pour la santé humaine, car les contaminants provenant de l’environnement marin peuvent être transmis via la chaîne alimentaire marine.

Un comité de protection des plages, qui rassemble l’AQE, les ministères de la Santé et de l’Intérieur, ainsi que l’autorité de l’eau de Gaza, a été mis en place pour répondre à ces problèmes.

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Source : IRIN
http://www.irinnews.org/fr/...


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