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Ha'aretz
Lieberman
démissionne
Avigdor Lieberman
[Au milieu de nouvelles un peu désespérantes
(Gaza, Sderot, etc.), une plutôt bonne, malgré tout. Sa diatribe
contre les Arabes israéliens n'en est pas une, d'abord parce
qu'il est coutumier du fait, mais sa démission, si] NdTHa'aretz,
16 janvier 2008
Avigdor Lieberman, président d¹Israel Beitenou, a annoncé
aujourd¹hui mercredi que son parti quittait la coalition. Il a
affirmé qu¹il ne tolérait pas les négociations avec les
Palestiniens sur les questions clés du conflit : « Nous avions
clairement annoncé que si des négociations s¹engageaient sur
ces questions clés, nous ne resterions pas au gouvernement, » a
déclaré Lieberman mercredi matin, lors d¹une conférence de
presse à Jérusalem.
Lieberman, qui était « ministre chargé des Affaires stratégiques
» (c¹est-à-dire chargé de rien, ndt) dans le gouvernement d¹Olmert,
a dit que s¹il devait y avoir des négociations de paix, elles
doivent traiter de la question du transfert de la population arabe
israélienne pour la mettre sous contrôle palestinien : « De
notre point de vue, l¹idée d¹échanger la terre contre la paix
est hors de question. Le principe doit être un échange de
territoires et de populations. »
Le ministre démissionnaire a dit qu¹un retrait sur les frontières
d¹avant 1967 n¹apporterait ni la paix, ni la fin du terrorisme :
« Vous savez ce qui va se passer ? Les Arabes israéliens vont
demander la nationalité palestinienne, mais continueront à
toucher les prestations sociales de l¹Etat d¹Israël. Ils ne s¹en
cachent pas, ils affirment très clairement qu¹ils demanderont l¹autonomie
dans le Néguev et en Galilée, et ils ne reconnaîtront jamais
Israël en tant qu¹Etat juif.»
« Ce n¹est pas que nous soyons opposés à la solution de deux
Etats pour deux peuples », a précisé Lieberman. « Au
contraire, nous la soutenons : deux Etats pour deux peuples, et
non un Etat et demi pour l¹un et un demi Etat pour l¹autre. Nous
ne pouvons pas accepter cette asymétrie où il y aurait un Etat
palestinien sans un seul Juif, et où Israël deviendrait un Etat
binational avec plus de 20% de minorités. Notre problème n¹est
pas avec les Palestiniens, il est avec les Arabes israéliens.
Ahmed Tibi et Mohammed Barakeh (députés israéliens) sont plus
dangereux que Khaled Mesh¹al (dirigeant du Hamas à Damas) et
Hassan Nasrallah, parce qu¹ils opèrent de l¹intérieur. »
En réaction, Tibi a accusé Lieberman d¹être « pire que Jorg
Haider. » Il a ajouté : « Un gouvernement sans Lieberman sera
un gouvernement moins mauvais. »
Mohammed Barakeh a, pour sa part, demandé au procureur général
de l¹Etat, Menahem Mazouz, d¹interdire le parti Israel Beitenou
: « Lieberman n¹est pas seulement une menace pour la paix, mais
aussi pour la démocratie. Il est infecté d¹un virus grave de
SIDA raciste. »
Mardi, des proches d¹Olmert soulignaient que, même sans
Lieberman, la coalition disposerait encore d¹une majorité
confortable de 67 députés (sur 120). De plus, disaient-ils, il
devrait être possible de faire venir au gouvernement de nouveaux
partis, comme le Judaïsme de la Torah unie et même le Meretz.
« Dieu merci, nous voilà débarrassés du politicien le plus
raciste du paysage politique, » a déclaré Ran Cohen, député
du Meretz. « Ce= gouvernement doit maintenant en profiter pour
faire avancer le processus de paix et démanteler les colonies illégales.
»
Réagissant à la démission de Lieberman, le cabinet du Premier
ministre a indiqué qu¹Olmert avait remercié Lieberman pour sa
coopération pendant qu¹il était au gouvernement, mais qu¹il n¹y
avait aucune alternative sérieuse à des négociations de paix :
« Au vu des récents développements diplomatiques, des
divergences de vue avec Lieberman et son parti ont provoqué sa démission.
»
Au cours de sa conférence de presse, Lieberman a également rejeté
l¹éventualité d¹une fusion entre Israel Beitenou et le Likoud
avant les prochaines élections.
Israel Beitenou s¹étant retiré de la coalition, l¹attention va
maintenant se reporter sur l¹autre parti de droite, le Shas, qui
a dit qu¹il pouvait tolérer des négociations sur les frontières
et les réfugiés, mais qu¹il démissionnerait immédiatement au
cas où le problème de Jérusalem serait abordé, sur ordre de
son chef spirituel, le rabbin Ovadia Yossef.
Trad. : Gérard
pour
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