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Ha'aretz
Pour la
première fois en Israël, un ministre arabe.
L'extrême droite raciste crie à "la mort du sionisme"
[La
nomination, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, d'un
ministre arabe déchaîne le parti Israel Beitenou et son leader
Avigdor Lieberman (membre de la coalition gouvernementale!)]
http://www.haaretz.com/hasen/spages/812447.html
Ha'aretz, 11 janvier 2007
Avigdor Lieberman, ministre des affaires stratégiques, a réclamé
la démission du ministre de la défense Amir Peretz après que
celui-ci a nommé le premier ministre arabe de l'histoire d'Israël
(1). Lieberman a affirmé que Peretz avait outrepassé ses droits
en tant que ministre de la défense, et avait utilisé l'appareil
de l'Etat pour poursuivre des objectifs politiciens dans le cadre
des primaires du Parti travailliste.
Les propos de Lieberman faisaient suite à la condamnation de
cette nomination par la présidente du groupe parlementaire de son
parti Israel Beitenou, Esterina Tartman, qui l'avait qualifiée de
"coup mortel porté au
sionisme". Elle avait déclaré que la nomination du député
travailliste Raleb Majadeleh au poste de ministre des sciences et
de la technologie nuisait au "caractère juif d'Israël en
tant qu'Etat juif. Il nous faut détruire ce
défaut en nous-mêmes. Si Dieu veut, Dieu nous viendra en
aide."
Les propos d'Esterina Tartman ont été largement condamnés par
les députés de tout le spectre politique. Majadeleh lui-même a
déclaré que ces propos ne méritaient pas de réponse.
Tartman a également affirmé que Peretz n'avait nommé Majadeleh
que parce qu'il était arabe, pour renforcer son influence dans le
secteur arabe au sein du Parti travailliste. "Peretz sacrifie
le sionisme", a-t-elle dit. "Il a franchi toutes les
lignes jaunes. Israël est un Etat juif, et il doit être dirigé
selon des principes juifs." Elle a par ailleurs souligné
qu'elle n'avait rien à reprocher à Raleb Majadeleh
personnellement, mais qu'elle en faisait une question de principe.
"C'est de l'assimilation. J'appelle le premier ministre à
refuser cette nomination, non pour des raisons personnelles, mais
pour préserver les intérêts d'Israël, en tant qu'Etat juif et
sioniste."
Le député Mikhael Eitan (Likoud) a demandé un débat à la
Knesset sur ce qu'il a appelé les propos racistes d'Esterina
Tartman. Il a déclaré qu'il "rejetait avec dégoût les
propos racistes de Tartman. Le sionisme de Herzl, Jabotinsky et
Begin a toujours défendu l'intégration des Arabes loyaux à l'Etat
dans toutes ses institutions, sur une base d'égalité. Les déclarations
de Tartman sont tels que quiconque croit en l'égalité et la
démocratie ne peut accepter qu'ils soient à l'ordre du
jour."
Des députés travaillistes, dont Danny Yatom et Yoram Marciano,
ont appelé Peretz à réunir les instances du parti pour reconsidérer
la participation des travaillistes à la coalition [dont Israel
Beitenou fait partie, ndt]
après les propos de Tartman.
Marciano, président du groupe parlementaire travailliste à la
Knesset, a appelé le premier ministre Ehoud Olmert à évincer
Israel Beitenou de la coalition, et les travaillistes à réfléchir
s'ils peuvent continuer à "siéger au gouvernement aux côtés
de ce parti raciste."
"Ces propos sont une insulte à la Knesset, à la démocratie
et à l'Etat", a déclaré la députée travailliste Nadia
Hilou. "S'ils sont acceptables pour Israel Beitenou, alors il
doit quitter le gouvernement. Les citoyens arabes
n'ont pas reçu leur nationalité par la grâce d'Israel Beitenou."
Le président du parti Meretz, Yossi Beilin, a appelé le Parti
travailliste à conditionner sa participation au gouvernement au départ
d'Israel Beitenou. Il a ajouté que ces propos racistes, question
à laquelle Israel Beitenou devra se confronter, "sont extrêmement
graves", et a appelé le procureur de l'Etat à vérifier
s'il y avait matière à entamer une enquête criminelle suite à
ces propos.
Le député Magal Wahaba (Kadima) a dit : "Je regrette qu'il
y ait encore des gens qui, au lieu de parler de coopération,
continuent à tenir des propos racistes. Ces gens doivent éliminés
de notre sein."
(1) Dans le système politique israélien, ce sont les dirigeants
des partis politiques qui désignent les membres du gouvernement,
selon le quota de ministres qui leur a été attribué après négociation.
Ce poste était vacant
depuis la démission de l'ex-ministre travailliste Ophir Pines-Paz
(ndt).
Trad. : Gérard pour La Paix
Maintenant
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