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Ha'aretz
Auto-duperie
Editorial de la rédaction
Photo Peacenow
Éditorial
furieux contre ce gouvernement, qui constitue en même temps un
hommage au travail de Shalom Arshav (La paix Maintenant), sans
qui "personne ne saurait" que la construction continue dans les
Territoires (voir le dernier rapport de Shalom Arshav
http://www.lapaixmaintenant.org/article1783).
Duperie à l'égard des Américains, des Palestiniens, mais aussi
et surtout des citoyens israéliens eux-mêmes. NdT
Ha'aretz, 1er avril 2008
http://www.haaretz.com/hasen/spages/970396.html
Si Shalom Arshav ne publiait pas de temps en temps des rapports,
il est probable que personne ne saurait que la construction se
poursuit dans les colonies. On aurait pu supposer, compte tenu
des déclarations du gouvernement Olmert, que la construction
était suspendue et que des efforts étaient faits pour parvenir à
un accord de paix qui comprendrait un retrait de la plupart des
territoires de Cisjordanie. A entendre les plaintes des
dirigeants des colons, on aurait pu penser aussi qu¹il y avait
un gel des constructions, et que les jeunes colons étaient
réellement sans abri.
Mais ce qui se passe dans les territoires est très différent. La
dynamique de la duperie continue. La duperie à l'égard des
Américains, la duperie à l'égard des électeurs qui ont voté pour
des partis qui avaient placé la paix en haut de leurs priorités,
duperie à l'égard des Palestiniens et, par-dessus tout,
auto-duperie. Nos dirigeants participent à une course sans ligne
d¹arrivée. Les participants : Ehoud Barak, ministre de la
défense, dont personne ne comprend la ligne politique, ligne
qu¹il ne daigne expliquer à personne, Ehoud Olmert, premier
ministre, qui commente la situation sans agir sur elle, et Tzipi
Livni, ministre des affaires étrangères, qui négocie une
évacuation alors que le gouvernement continue à construire.
Il est clair que le Parti travailliste "n'est pas mûr pour des
élections", comme le disait hier Youli Tamir, ministre de
l¹éducation, et l'on peut douter qu¹il le soit un jour. Au lieu
de consacrer toute son énergie à pousser une législation sur une
loi "évacuation-indemnisation" qui permettrait à qui le souhaite
de quitter immédiatement la Cisjordanie (et l'on estime que des
milliers de colons sont dans ce cas), la Haute cour de Justice
est saisie de demandes de positionnement de caravanes aux
confins de colonies sauvages qui n¹ont jamais été évacuées.
Il est difficile de comprendre le point de vue de la Haute cour,
qui ordonne l'évacuation d'une caravane à Har Brakha quand, en
même temps, le ministre de la défense approuve la construction
de 48 nouveaux logements à Ariel pour les colons évacués du
Goush Katif (bande de Gaza). Ces colons évacués n'étaient pas
censés habiter des colonies, mais ils sont tout de même arrivés
là.
La provocation que constitue la construction dans les quartiers
arabes de Jérusalem continue à pleine vitesse, sous
l'appellation frauduleuse de "renforcement de Jérusalem". Barak
et Olmert renoncent à une ligne formulée en 2000, selon laquelle
la Jérusalem arabe revenait aux Palestiniens et la Jérusalem
juive à Israël. Et l'on peut se demander si c'est vraiment par
hasard que le même Barak qui avait échoué dans ces pourparlers
(Camp David) est celui qui fait tout pour qu¹ils échouent de
nouveau.
Le même Ze'ev "Zambish" Hever (1) qui, main dans la main avec
Ariel Sharon, avait apporté le désastre des colonies à l¹Etat
d¹Israël, continue à s'activer pour accélérer la construction en
Cisjordanie, sous l¹égide d¹un
gouvernement qui avait déclaré choisir une autre voie. Il semble
donc qu¹il ne serve à rien d¹élire un gouvernement ni de
formuler des principes directeurs d¹une coalition, car, que le
gouvernement soit de gauche ou de droite, la construction
continue dans les colonies.
Israël continue d¹agir contre lui-même, contre son avenir,
contre toute chance qu¹existent deux Etats-nations vivant côte à
côte.
Hier, pendant sa visite, la secrétaire d¹Etat Condoleezza Rice a
dit qu¹à partir de maintenant, les Américains observeraient
attentivement la manière dont Israël va soulager la vie des
Palestiniens en Cisjordanie. Depuis des années, le même jeu
continue : les Américains se fâchent et les Israéliens
promettent, comme si les Israéliens avaient décidé de tout faire
pour qu¹échoue la solution dont tout le monde sait qu¹elle est
la seule. On perd du temps et l¹auto-duperie continue. Ce ne
sont pas les Américains, mais bien les Israéliens, qui paieront
le prix de cette idiotie qui continue.
S¹il y a un endroit où Israël n¹a pas le droit ne construire ne
serait-ce qu¹une maison, c¹est bien la Cisjordanie, partout où
il est clair pour tout le monde qu¹il s¹agit d¹une partie du
futur Etat palestinien. Cet Etat est, pour les intérêts d¹Israël,
de la plus haute importance. Un nouveau quartier à Ariel ou dans
la Jérusalem arabe ne fera pas avancer sa création.
(1) "Zambish" est la cheville ouvrière par excellence (mais dans
l¹ombre) de l¹entreprise de colonisation, celui qui a toujours
eu, et a visiblement encore, porte ouverte dans les cabinets
ministériels et les hautes sphères de
l'armée. Son personnage est évoqué en particulier dans un
excellent article consacré à notre ami Dror Etkes, ancien
responsable de l¹Observatoire de la colonisation de Shalom
Arshav, "Portrait d¹un patriote"
http://www.lapaixmaintenant.org/article467 Trad. : Gérard
pour
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