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TLAXCALA

Mais pourquoi les Israéliens ont-ils donc tellement de mal à reconnaître 
que les combattants arabes sont tout simplement 
un tout petit peu meilleurs qu’eux ?

 Gilad Atzmon

Lundi 28 août 2006

http://peacepalestine.blogspot.com/2006/08/gilad-atzmon-why-is-it-so-hard-for.html

Désormais, il est clair que, tout autant que l’armée israélienne est incapable de remporter une guerre, le peuple israélien est incapable de savoir en perdre une. Déjà, dès les derniers soubresauts de la dernière flambée d’hostilités au Liban, les Israéliens se cherchaient désespérément un bouc émissaire – quelqu’un sur qui faire retomber la faute, quelqu’un qui assumât la responsabilité personnelle d’une défaite collective israélienne particulièrement humiliante.

Il n’a pas fallu bien longtemps aux Israéliens pour se retourner en masse contre Dan Halutz, le chef d’état-major de leur armée. Que n’ont-ils pas dit ! Ils l’ont accusé d’être un « pilote arrogant », d’être « coupé des réalités » et de ne « pas avoir préparé l’armée à remporter une guerre éventuelle. » Dan Halutz, dont les qualités de criminel de guerre avéré et de magouilleur initié de la bourse de Tel Aviv ne sont pas contestées, a rejeté ces critiques. Néanmoins, comme on pouvait s’y attendre, Halutz n’est pas particulièrement enclin à se lever pour reconnaître publiquement que le chef d’une minuscule formation paramilitaire arabe – j’ai nommé : le légendaire Hassan Nasrallah – a été meilleur que n’importe quel général israélien dans l’utilisation de ses forces, dans la manœuvre de ses unités combattantes, dans ses mouvements stratégiques et dans ses décisions tactiques. C’est l à quelque chose qu’Halutz et les généraux de son état-major n’admettront jamais : étant des militaires israéliens, purs produits du nationalisme juif et du racisme le plus obscène, ils sont – tous – suprématistes jusqu’à la moelle.

Au cours d’une rencontre avec des commandants réservistes, la semaine dernière, on a porté à la connaissance d’Halutz le cas d’un commandant de l’armée israélienne qui avait refusé de porter secours à des combattants, au seul motif que ceux-ci n’étaient pas placés « sous son commandement direct ». On l’a également informé au sujet d’un autre commandant israélien, qui avait réussi à s’enfuir du champ de bataille au beau milieu des combats. Ce commandant a été retrouvé, des heures après : il s’était recroquevillé dans un tank, pour se cacher.

Eh oui : les Israéliens sont loin d’être des héros ; leurs parachutistes ne tirent pas plus en dégainant avant de toucher le sol que leurs commandants de tanks n’exposent la partie de leur corps située au-dessus de la ceinture au beau milieu de la bataille – ils préfèrent de très loin se planquer derrière l’épais blindage de leurs glorieux tanks Merkava. Toutefois, aucun ne veut admettre qu’avec le Hezbollah, c’est exactement le contraire : les combattants du Hezbollah dégainent effectivement au dernier moment, et ils n’ont aucun véhicule blindé où se planquer. Et pourtant, les Israéliens continuent à battre leur coulpe, plutôt que de reconnaître qu’il se trouve, tout simplement, que le combattant arabe est juste un tout petit peu meilleur qu’eux…

Ces jours-ci, on assiste à l’émergence d’une rébellion généralisée des réservistes de l’armée israélienne. Les combattants humiliés des Forces de Défense Israélienne [« Tsahal », ndt] sont très malheureux, pour une raison ou pour une autre. Ils se sentaient non préparés  en vue d’une guerre. Leurs armes étaient défectueuses, ils manquaient de sous-vêtements de rechange, les « services de popote » ne leur servait pas leur nourriture exactement au moment où ils l’auraient désiré. Et ce n’est pas tout : ils insistent, aussi, sur le fait que les renseignements qu’on leur fournissait étaient erronés et que les ordres qu’ils recevaient étaient confus.

A l’instar de la mère juive archétypale, le Samson Hébraïque nouveau-né est un vénérable personnage efféminé, qui a une prédilection irrésistible pour le rôle de victime. Mon interprétation, c’est que lorsque les Israéliens s’adonnent à l’autocritique, ils ont tendance à se considérer eux-mêmes comme un collectif d’être progressistes à la langue bien pendue. Mais, en réalité, ils se mentent tous à eux-mêmes. En se mettant plus bas que terre, ils s’épargnent le fait de s’avouer cette réalité très simple : cette fois-ci, les « Arabes » ont été carrément incommensurablement meilleurs !

Les réservistes rebelles en appellent à la démission immédiate d’Olmert, de Péretz et d’Halutz. Péretz, disent-ils, n’est qu’un petit « chef de section syndicale » ; il n’a pas la capacité d’en remontrer à l’armée d’un pays hostile qui insiste à menacer en permanence la paix mondiale. Ils ont sans doute raison : Péretz n’est certes pas quelqu’un de particulièrement doué par dame Nature. De fait, il a été extrêmement rapide à rejoindre la liste interminable des criminels de guerre israéliens. C’est lui qui a donné à l’armée israélienne le feu vert à une offensive destinée à « mettre le Liban à genoux ». C’est qui lui a donné carte blanche pour tuer autant de civils qu’elle voudrait, et de détruire les infrastructures civiles de tout un pays. Et encore, Péretz n’a été ni un visionnaire ni en matière tactique, ni du point de vue de la stratégie. Il n’a été que par trop excellent, tant qu’il s’est agi de déverser la mort sur l’ensemble de la région. Mais il n’a jamais compris, personnellement, à quoi allait bien pouvoir servir tout ce gâchis ?…

Contrairement à Péretz, qui est devenu un criminel de guerre après seulement quelques jours de guerre, en l’absence de tout motif, le Sheikh Nasrallah a réussi à battre Israël sans mettre ce pays à genoux, et sans causer un nombre énorme de victimes civiles. Nasrallah a gagné une guerre, sans être devenu pour autant un criminel de guerre. Et la question qui se pose est celle de savoir si le temps ne serait pas, par hasard, venu, pour les Israéliens, de reconnaître qu’un leader chiite libanais est infiniment plus avancé, tant intellectuellement que moralement, que leurs propres dirigeants ?

Permettez-moi de vous dire que cela n’est pas pour demain. Les Israéliens sont racistes jusqu’à la moelle. Encore aujourd’hui, même après avoir été battus par un audacieux groupe patriotique de combattants, les Israéliens restent convaincus qu’ils sont en train de se battre contre une bande fanatique de sous-hommes.

Et que dire d’Olmert, cet homme qui a été élu afin de mettre en œuvre un agenda dit « de paix » unilatéral, d’un judéocentrisme à vomir, et qui a réussi à entraîner son pays dans une pitoyable guerre, moins de quatre mois plus tard ?

Reconnaîtrait-il en public, voire s’avouerait-il à lui-même que ce sont Assad, Ahmadinejad et Nasrallah qui ont écrasé la puissance de dissuasion israélienne et, ce, sans causer le moindre dommage aux infrastructures d’Israël ?

Ils l’ont fait sans tuer beaucoup de civils, seulement avec des armes légères et des roquettes conventionnelles, sans avions américains et sans tanks Merkava.

Ils l’ont fait, sans avoir à leur disposition des centaines de bombes nucléaires, à la différence d’Israël.

Les Israéliens finiront-ils par admettre qu’Assad, Ahmadinejad et Nasrallah sont un tant soit peu plus intelligents que leurs propres misérables dirigeants, qu’ils ont pourtant « élus démocratiquement » ?

J’affirme que non.

Ils ne l’admettront jamais !

Israël est un Etat raciste. Israël est un Etat suprématiste jusqu’au trognon.

Les Israéliens sont incapables de voir dans leurs voisins des êtres humains égaux à eux-mêmes.

C’est d’ailleurs précisément la raison pour laquelle Israël n’a jamais été un partenaire pour une quelconque paix, et qu’il n’en sera jamais un.

Pour faire la paix, il y a une condition préalable, sine qua non, à remplir : il faut respecter son ennemi !

Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.

 

 


Source : Silvia Cattori


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