Opinion
En Afrique du sud,
des affiches géantes
pour dénoncer la colonisation de la
Palestine
Fatima Asmal-Motala
Vendredi 2 novembre
2012
(revue de presse : Mail & Guardian –
Afrique du sud - 19/25 octobre 2012)
Un homme d’affaires sud-africain a
financé à hauteur de 350 000 rands
(soit 35 000 euros) l’apposition de
douze affiches géantes à travers
l’Afrique du sud pour dénoncer la
colonisation de la Palestine par Israël.
Mbuyisen Ndlozi,
membre de
Boycott, Divestissement and Sanction
Movement , organisateur avec le
Palestine Solidarity Alliance, de la
campagne d’affichage, a déclaré au
Mail & Guardian que l’homme
d’affaires qui désire garder l’anonymat,
s’est inspiré d’une campagne semblable
aux Etats-Unis. En début d’année,
l’Américain Henry Clifford a dépensé
plus de 25 000 dollars pour apposer dans
les stations de métro new-yorkais des
affiches expliquant la colonisation. Son
initiative a déclenché une polémique.
Trois placards
géants ont été placés à Benoni
(banlieue de Johannesburg) et à
Pretoria et les neuf restants seront
érigés entre Gauteng
(Johannesburg), le Limpopo, le
Kwa-Zulu Natal (Durban) et le Western
Cape
(Le Cap). Depuis le moment où ils
ont été mis en place, de nombreux
courriels et appels ont été reçus par
les organisateurs pour demander plus
d’information ou pour participer.
«
La campagne s’annonce un véritable
succès, aussi nous pensons multiplier
les placards ». Leur emplacement a
donné lieu à réflexion comme ils « ne
doivent pas prêcher les convertis… Par
exemple, ils seront mis là où il y a
beaucoup de passage comme par exemple
devant l’université de Pretoria ou dans
les stations de Gautrain, où de jeunes
professionnels et des voyageurs passent.
Des affiches
présentent une série de cartes montrant
le rétrécissement du territoire de la
Palestine à la suite de l’extension de
la colonisation israélienne. La légende
«
Perte de territoire de la Palestine
entre 1946 et 2010 » est inscrite en
grands caractères sous la carte ; avec
le message suivant «
4,7 millions de Palestiniens sont
répertoriés comme réfugiés par les
Nations unies »
Sur une autre
affiche, on peut lire : «
L’occupation israélienne est illégale en
vertu du droit international ».
Devoir sacré de solidarité
Mbuyisen Ndlozi
précise : «Les placards publicitaires
informent l’homme de la rue sur
l’expropriation et la dépossession des
Palestiniens de leur terre, de manière
graphique… Le choix de montrer à l’aide
de graphiques comment les Palestiniens
ont été relégués par la colonisation
israélienne dans des enclaves de plus en
plus petites est délibéré parce que les
cartes sont - où devraient être - le
moyen le moins controversé pour faire
passer notre message. Elles parlent
d’elles-mêmes ».
Cependant, la
Fédération sioniste d’Afrique du sud,
par l’intermédiaire de son porte-parole
Ben Swartz, s’est insurgée disant que
cette campagne montre que, pour les
organisateurs,
« il n’y a pas de place pour Israël dans
ce monde ».
«
Leur message montre à l’évidence »,
dit-il,
« qu’ils ne croient pas à la solution de
deux Etats. Il est en parfaite
adéquation avec le mode de pensée des
régimes et pays anti-israéliens à
travers le monde ».
«
Le public, cible incontesté de cette
campagne publicitaire, doit prendre
conscience qu’il est soumis à une
conception extrémiste et radicale du
conflit israélo- palestinien.
Malheureusement, des messages et des
positions aussi intransigeantes ne
feront qu’envenimer le conflit en
éloignant les parties au lieu de les
rapprocher…».
Mais l’ancien
ministre des services secrets
sud-africain, Ronnie Kasril, connu pour
ses critiques envers Israël, apprécie la
campagne :
«
Cela manifeste notre solidarité avec la
Palestine. C’est un message qui doit
atteindre notre peuple. C’est notre
devoir sacré de projeter ce sentiment ».
Traduction :
Xavière Jardez - Titre et intertitre :
AFI-Flash.
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 5 novembre avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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