Opinion
Les sportifs
boycottent l'Entité sioniste
Fatima Ali
Mardi 28 août 2012
Nombreuses sont
les personnes qui admettent que la
politique et le sport ne devraient pas
être entremêlés. Mais cette opinion
semble engendrer peu de sympathie,
lorsqu’il s’agit de la "cause
palestinienne" et du rejet de l’entité
Sioniste.
Joe Ebrahim,
l'ancien président du Conseil
sud-africain des Sports (SACOS), la plus
importante organisation sportive
anti-Apartheid en Afrique du Sud, croit
que les boycotts sportifs sont « une
arme utile pour forcer des pays à
aborder des dossiers politiques qu'ils
ignoreraient probablement sans cela ».
Celui-ci indique que bien que le
principe de non-intervention politique
dans le sport soit une bonne chose, la
réalité est différente. « L'un des
exemples saisissants à l'heure actuelle
est « Israël », où vous constatez
qu'Israël est accepté internationalement
dans le monde du sport, mais les gens ne
reconnaissent pas qu'Israël est
réellement et de nombreuses façons un
oppresseur pour la Palestine et les
Palestiniens. »
En effet, le boycott de l’entité
sioniste dans le domaine sportif a
débuté depuis que des athlètes
Israéliens ont fait leur apparition sur
la scène internationale. Il y a
seulement quelques semaines, aux Jeux
Olympiques de Londres, des rumeurs
circulaient comme quoi l’équipe de judo
libanaise a refusé de s’entrainer à côté
de l’équipe israélienne. Le porte-parole
du comité olympique israélien Nitzan
Ferraro avait décrit la séance
d’entrainement au quotidien britannique
The Telegraph : «Nous commencions à nous
entraîner quand ils [la délégation
libanaise de judo : ndlr] sont arrivés
et nous ont vus. Ils n'ont pas apprécié
et sont allés voir les organisateurs qui
ont placé une sorte de mur entre nous.»
Par ailleurs, bien avant les Jeux
Olympiques, de nombreux sportifs
musulmans avaient déjà plusieurs fois
refusé d’affronter des athlètes
Israéliens, à l’exemple de la Tunisienne
Sadoq Khalki lors du Championnat mondial
de Judo en 2001, et l’Iranien Hamed
Malek Mihammdi. Tous les deux avaient
déclaré forfait avant leur match contre
des judokas Israéliens. En octobre 2011,
la judoka Algérienne Meriem Moussa et
son compatriote le boxeur Rahou
Abdelmalek ont pris leur courage à deux
mains et n’ont pas hésité à exprimer
leur point de vue politique envers
l’entité sioniste à travers le sport
lors de la Coupe du Monde Féminine de
Rome et du Championnat Mondial d’Amateur
de Boxe.
Même si la liste arabo-musulmane
reste très longue, celle de l’occident
est tout comme elle flagrante. Plusieurs
athlètes occidentaux ont subi le boycott
à leur tour et ont fait face aux
critiques des medias et du public ainsi
qu’à des sanctions de la part de leur
fédération.
Eric Cantonna, légende française de
football a exprimé son désaccord envers
la tenue de la Coupe Européenne de
Football Junior en Israël en mars 2013
:"Nous sommes choqués de voir que
certains politiciens et institutions
sportives qui se sont inquiétés de la
tenue de l’Euro en Ukraine, en raison
des violations des droits de l’homme, se
taisent quand Israël est censé
accueillir la coupe européenne de foot
des moins de 21 ans en 2013. Le racisme,
les violations des droits de
l’homme et du droit international sont
monnaie courante dans ce pays." a-t-il
affirmé. Celui-ci appelle à soutenir
"toutes les victimes des exactions
israéliennes" au sujet de Mahmoud Sarsak,
footballeur Palestinien emprisonné
depuis trois ans qui est hospitalisé
après s’être mis en grève de la faim.
Eric Cantonna n’est pas le seul
footballeur à avoir exprimé son
opposition à l’entité d’occupation
sioniste. Après avoir marqué un but
durant un match de football en janvier
2009 avec son ancien club espagnol FC
Seville, Frederic Kanouté a relevé son
maillot sur sa tête, laissant afficher
un tee-shirt noir avec l'inscription
"Palestine" en plusieurs langues,
montrant ainsi son soutien aux
Palestiniens qui font face à l'offensive
sioniste dans la bande de Gaza. Le
footballeur Franco-Malien n’a évidemment
pas échappé aux sanctions de la
Fédération espagnole de football : un
match de suspension ainsi qu’une amende
de six cents euros ont été infligées,
faisant taire ainsi sa liberté
d’expression.
De plus, Le boycott sportif contre
l’entité Sioniste ne cesse de grandir et
se concocte, semble-t-il, dès le plus
jeune âge. A seulement dix ans, Muhammad
Hamida le jeune joueur tunisien d’échecs
est devenu rapidement une petite
célébrité dans les pays arabes. Alors
qu’il devrait affronter un jeune
Israélien au Championnat du monde
d'échecs qui a eu lieu en Roumanie,
celui-ci a préféré se retirer de la
compétition sachant que six-cent
quarante participants de par le monde
ont fait part à ce Championnat. Son
geste a été alors interprété par le
monde arabe comme un refus de la
normalisation des relations entre la
Tunisie et l'entité sioniste et comme un
signe de soutien à la "cause
palestinienne".
Tous ces gestes viennent donc montrer
que le sport est bel et bien aussi un
instrument de vision politique, voire
même une arme. Aujourd’hui, la "cause
palestinienne" a atteint une centralité
importante et inédite pour au niveau
international. Une impatience demeure
grandissante chez un très grand nombre
de peuples musulmans et occidentaux
quant au sort de la Palestine occupée.
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