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Gaza
L'asphyxie de Gaza continue
Daniel Vanhove
Le poste frontière de Rafah
Samedi 11 avril 2009
Le silence autour de
la situation à Gaza n'empêche pas que se poursuive l'asphyxie de
ses habitants... bien au contraire!
Après l'agression massive israélienne en ce début d'année, la
médiatisation de la Bande de Gaza est lourdement retombée...
alors que pourtant, rien ne s'est amélioré dans les conditions
de vie de sa population.
La Communauté internationale est retombée dans son silence
complice habituel... confirmant par-là aux Palestiniens, qu'ils
ne doivent compter que sur leurs propres capacités pour résister
à une occupation qui ne desserre par d'un seul cran, son étau
meurtrier...
L'accès à la Bande de Gaza est toujours étroitement contrôlé par
les autorités israéliennes, et la population est ainsi toujours
privée de produits strictement élémentaires: nourriture, eau,
médicaments... Mais qui s'en émeut!? Ces maudits gazaouis ont
mal voté en 2006... et nous leur faisons payer chèrement cette
erreur du prix le plus élevé, afin que cela serve de leçon pour
le futur (et à d'autres), qui sait!?...
Pourtant, voici ce que j'écrivais déjà à propos de Gaza, après
un voyage effectué sur place en 2002, dans le cadre des Missions
civiles d'observation :
" (...) nous
traversons les centaines de mètres séparant le poste frontière
d'Israël avec celui de la Palestine. Un no man's land qui fait
froid dans le dos. Présence militaire israélienne de toutes
parts. Barbelés, guérites de surveillance, miradors,
fusils-mitrailleurs, postes blindés, jeeps et tout ce fatras
nauséeux qui attestent qu'ici, des individus jouent à la guerre.
Où est l'ennemi? Mais partout, voyons! Partout puisque tout
Palestinien est un terroriste en puissance, dans la tête des
malades qui dirigent l'Etat d'Israël. En fait d'ennemi, on ne
rencontre que des populations exsangues, asphyxiées
économiquement et psychologiquement. Des populations terrorisées
par les exactions d'une armée bien souvent livrée à elle-même.
Des femmes et des enfants qui vaquent au plus urgent,
s'approvisionner en nourriture pour la famille. Des jeunes gens
qui errent dans les rues. Sans possibilité de se rendre aux
cours et qui, ici et là forment de petites bandes, sans
perspective d'avenir. Qui égrènent le temps à longueur de
journée. No future! Et des hommes épuisés. Qui sentent avoir
perdu toute dignité aux yeux des leurs. Des hommes pour la
plupart prostrés, hagards, habillés de vêtements râpés. Des
hommes sans boulot. Ce qui entraîne une paupérisation de plus de
80% de la population vivant avec moins de 2 € par jour. Voilà
l'ennemi d'une armée suréquipée, dont il faudrait surtout parler
comme d'une armée ravagée de haut en bas, par une paranoïa sans
égale!
Le choc
d'entrée dans la Bande de Gaza est toujours aussi fort. Etendues
dévastées par les incursions des chars, fragile réseau de routes
dans un état désastreux, nombreuses traces d'incendies et
bidonvilles épars où tentent de s'organiser le reste de vie
démantelée de familles qui ont tout perdu, suite aux attaques
d'une armée qui ne s'embarrasse pas de broyer des vies
innocentes. Tout ici, n'est que désolation. Et c'est à
l'encontre de cette désolation-là que les soldats s'acharnent
encore. A croire que tant qu'il restera une pierre sur l'autre,
cette armée de massacres déploiera ses batteries pour en venir à
bout. Un cauchemar, Gaza! A la nuance, qu'il s'agit d'une
sinistre réalité où survivent des familles décimées. Désolation,
désolation ! (...)
Nous sommes sidérés
de voir à quel point la situation de la Bande de Gaza est
catastrophique par rapport à la Cisjordanie. Ici, rares sont les
maisons recouvertes de briques de façade ou de peinture. Les
blocs de parpaings servent en même temps de murs extérieurs et
intérieurs à l'habitation. Cela confère encore plus de tristesse
à la ville. Tout est gris. Tout semble délabré. A Gaza, chaque
mur est un Mur de
lamentations ! " (1)
Il y a 7 ans de cela...
Et tout le monde sait, que depuis, la situation n'a fait que se
détériorer...
Qu'attendent donc nos responsables politiques pour prendre les
mesures qui conviennent et sanctionner l'occupant qui n'a tenu
compte d'aucun des avertissements envoyés par différentes
Résolutions des Nations unies ou par différentes agences
internationales et ONG présentes sur le terrain, y compris, à
l'intérieur même d'Israël? Force est de constater que nos
politiciens et nos diplomates, signent-là l'une de leur pire
parjure, qui se solde par la faillite de leur crédibilité... Et
qu'il convient dès lors qu'à l'approche des élections
européennes (et belges) les citoyens en retiennent bien la
leçon!
Aujourd'hui, un nouveau gouvernement israélien a été formé. Plus
à droite que jamais! Dont les ténors musclent leurs déclarations
dans une escalade qui en dit long sur ce qui les anime. Au point
que, même le Président de l'Etat a dû rassurer la Communauté
internationale. C'est dire ce qui attend encore la situation des
Palestiniens... et la mobilisation que chaque militant doit
conserver.
Daniel Vanhove -
Observateur civil - 11.04.09
Membre du Mouvement Citoyen Palestine
(1)
Si vous
détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes
- 2004 -
Ed. M. Pietteur - Extrait
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