Opinion
Libye : le CNT
«désormais convaincu»
Badis Guettaf
Dimanche 7 août
2011
Nous savons
désormais pourquoi le «Groupe de
contact», c’est-à-dire les Etats-Unis,
plus leurs satellites, plus des
supplétifs obligés de démontrer leur
servilité, a décidé de voter à la place
du peuple libyen en faveur du gang de
Benghazi et de le désigner comme son
«seul représentant». Il s’agissait tout
simplement de lui donner le poids qu’il
faut pour négocier avec l’Etat libyen.
L’OTAN, comme tout le monde le sait, a
fini par comprendre que les Libyens ne
comptaient pas lâcher le morceau, pour
rien au monde. Après les avoir
copieusement bombardés durant près de
six mois et essayé de les affamer ;
après avoir vainement tenté de faire
croire que les Libyens étaient en
«révolution» contre leur «Guide», les
maîtres en démocratie mondiale se sont
mis à se chamailler. Certains ont
déserté le champ du massacre, d’autres
commençaient à retirer leurs matériels
qui se sont trop usés contre la chair de
ces «indigènes», décidément intraitables
quand il s’agit de défendre leur terre
et leur dignité. Le temps de se trouver
une échappatoire pas trop humiliante
était venu. Tout en plastronnant, les
chefs bombardiers, ont ordonné à leurs
sbires d’aller s’arranger entre
Africains. L’Afrique… Il en a fallu du
temps pour qu’elle se rappelle au
souvenir. Sur la touche, sur sa terre,
l’Union africaine n’avait pas droit à la
moindre oreille, fut-elle distraite.
L’affaire était trop importante pour
qu’elle lui soit confiée. Elle devait
être traitée, comme il se doit, entre
«grands», jusqu’à l’intronisation des
faire-valoir à Tripoli. Mais ce n’est
plus possible. Pour cela, il faudrait
une autre résolution qui ne parle plus
de «no fly zone» ni de «protection de
civils» (ils sont tous armés à attendre
de pied ferme la moindre botte qui
empiéterait sur les plages libyennes).
Il faudrait une résolution qui ne se
préoccupe plus que d’asservir un peuple,
coûte que coûte. Il faudrait, de même,
dire aux familles des soldats et à leurs
concitoyens, qu’ils ne seront plus à
l’abri dans le ciel ou sur des bateaux,
mais qu’ils vont remplacer les milices
de rigolos du CNT et mourir à leur
place. Alors, mieux vaut se calmer et
reculer discrètement. Ainsi est en train
de se dérouler le plan B, trouvé en
désespoir de cause. Pendant que le chef
de la bande de Benghazi déclamait encore
le texte de l’ultimatum lancé contre
Tripoli, on lui a signifié que les plans
avaient changé et qu’on n’allait,
peut-être, plus continuer à faire la
«révolution» à sa place. Subitement, ce
n’est plus sur les perrons des grandes
capitales qu’il faut se pavaner, mais se
rendre à Nouakchott «désormais
convaincus par l’initiative africaine»
pour s’en remettre à Mohamed Ould
Abdel Aziz, le président du haut comité
ad hoc de l’Union africaine «chargé de
trouver une issue à la crise en Libye».
Tout porte à croire que nous allons
connaître une nouvelle étape où seront
abattues d’autres cartes. Le tout est
que l’OTAN accepte honnêtement que le
peuple de Libye décide souverainement de
son sort. Nous mesurerons ensuite la
popularité des «révolutionnaires».
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