Un appel de la société
civile palestinienne
« Arrêtez le massacre à Gaza - Boycottez Israël
maintenant ! »
Aujourd’hui, l’armée israélienne d’occupation a commis un
nouveau massacre à Gaza, tuant et blessant des centaines de
civils palestiniens, y compris un nombre encore non établi
d’écoliers qui revenaient chez eux de l’école quand les
premières frappes militaires israéliennes ont commencé. Ce
dernier bain de sang, bien que beaucoup plus impitoyable que
ceux qui l’avaient précédé, n’est pas le premier perpétré par
Israël. Il couronne des mois d’un siège israélien contre Gaza
qui devrait être largement condamné et sanctionné comme un acte
de génocide contre les 1.5 million de Palestinien vivant dans la
bande côtière occupée. Israël
paraît vouloir marquer la fin de sa soixantième année
d’existence de la même manière qu’il s’était installé – en
perpétrant des massacres contre le peuple palestinien. En 1948,
la majorité de la population palestinienne autochtone avait subi
un nettoyage ethnique en étant chassée de ses foyers et de ses
terres, en partie par des massacres comme celui de Deir Yassin ;
aujourd’hui, les Palestiniens de Gaza, dont la plupart sont des
réfugiés, n’ont même pas le choix de chercher refuge quelque
part. Emprisonnés derrière les murs d’un ghetto et acculés au
bord de la famine par le siège, ils sont pour Israël les cibles
faciles de bombardements aveugles.
Le professeur Richard Falk,
rapporteur spécial du Conseil des droits de l’homme des Nations
unies pour les Territoires palestiniens occupés et professeur
émérite de droit international à l’université de Princeton, a
décrit en ces termes le siège israélien de Gaza l’année
dernière, alors qu’il n’était pas encore comparable en gravité à
la situation actuelle :
« Est-ce une exagération irresponsable que d’associer le
traitement des Palestiniens aux pratiques d’atrocités
collectives des Nazis ? Je ne le crois pas. Les récents
développements à Gaza sont particulièrement inquiétants parce
qu’ils expriment de façon frappante une intention délibérée de
la part d’Israël et de ses alliés de soumettre une communauté
humaine toute entière à des conditions de la plus grande cruauté
qui mettent en danger sa vie. La suggestion que ce schéma de
conduite est un holocauste en train de se faire représente un
appel assez désespéré aux gouvernements du monde et à l’opinion
publique internationale à ce qu’ils agissent d’urgence pour
empêcher que ces tendances actuelles au génocide n’aboutissent à
une tragédie collective. »
L’épisode le plus brutal de
cette « tragédie collective » est ce que nous avons vu
aujourd’hui.
Les crimes de guerre d’Israël
et autres graves violations du droit international à Gaza ainsi
que dans le reste des territoires palestiniens occupés, y
compris Jérusalem, n’auraient pas pu être commis sans la
complicité directe ou indirecte des gouvernements du monde, en
particulier des Etats-Unis, de l’Union européenne, de l’Egypte,
et d’autres régimes arabes.
Alors que le gouvernement des
Etats-Unis a toujours parrainé, financé et protégé de la censure
internationale les politiques d’apartheid et coloniales d’Israël
contre la population autochtone de la Palestine, l’Union
européenne s’était montrée capable dans le passé de préconiser
un semblant de respect du droit international et des droits
humains universels. Cette distinction s’est effectivement
terminée le 9 décembre dernier, lorsque le Conseil de l’Union
européenne a décidé à l’unanimité de récompenser le mépris
criminel d’Israël pour le droit international, par la
revalorisation de l’Accord d’association entre l’Union
européenne et Israël. Israël a clairement déduit de cette
décision que l’Union européenne tolère ses actions contre les
Palestiniens soumis à son occupation. La société civile
palestinienne a également reçu le message : les gouvernements
européens sont devenus aussi complices des crimes de guerre
d’Israël que le gouvernement des Etats-Unis.
La grande majorité des
gouvernements du monde, particulièrement dans le sud, portent
également une part de responsabilité. En continuant comme à
l’ordinaire à faire des affaires avec Israël, par des accords
commerciaux, des achats d’armes, des liens universitaires et
culturels, des ouvertures diplomatiques, ils ont fourni la base
nécessaire à la complicité des puissances mondiales et, par
conséquent, à l’impunité d’Israël. De plus, leur inaction au
sein de l’ONU est inexcusable.
Le Père Miguel D’Escoto
Brockman, Président de l’Assemblée générale de l’ONU a préconisé
dans un récent discours devant l’Assemblée la seule voie morale
à suivre par les nations du monde dans leurs rapports avec
Israël :
« Il y a plus de vingt ans, nous, les Nations Unies, avions
suivi la voie de la société civile lorsque nous avions convenu
que des sanctions étaient nécessaires pour fournir des moyens de
pression non violents contre l’Afrique du Sud afin qu’elle mette
un terme à ses violations. Aujourd’hui peut-être, nous, les
Nations Unies, devrions-nous envisager de suivre la voie d’une
nouvelle génération de la société civile, qui appelle à une
campagne non violente similaire de boycottage, de
désinvestissement et de sanctions pour faire pression sur Israël
afin qu’il mette un terme à ses violations. »
Maintenant, plus que jamais,
le Comité national palestinien pour le Boycottage, le
Désinvestissement et les Sanctions (BNC), appelle la société
civile internationale à ne pas se limiter à protester et à
condamner de diverses manières le massacre perpétré par Israël à
Gaza, mais également à s’associer à la campagne internationale
de Boycottage, de Désinvestissement et de Sanctions (BDS) contre
Israël pour mettre fin à son impunité et le tenir pour
responsable de ses violations systématiques du droit
international et des droits des Palestiniens. Sans une pression
soutenue et efficace exercée par les personnes de conscience du
monde entier, Israël continuera de perpétrer graduellement ses
actes de génocide contre les Palestiniens, enterrant toute
perspective d’une juste paix dans le sang et sous les ruines de
Gaza, Naplouse et Jérusalem.
Comité national palestinien pour le
Boycottage, le Désinvestissement et les Sanctions (BNC)*
[Palestinian Boycott, Divestment
and Sanctions National Committee, (BNC)]
Ramallah occupée, Palestine
Le 27 décembre 2008.
* Le Comité national palestinien pour le
Boycottage, le Désinvestissement et les Sanctions (BNC) inclut
les organisations suivantes :
Council of National and Islamic Forces in Palestine ; General
Union of Palestinian Workers ; Palestinian General Federation of
Trade Unions ; Palestinian Non-Governmental Organizations’
Network (PNGO) ; Federation of Independent Trade Unions ; Union
of Palestinian Charitable Organizations ; Global Palestine Right
of Return Coalition ; Occupied Palestine and Golan Heights
Advocacy Initiative (OPGAI) ; General Union of Palestinian Women ;
Palestinian Farmers Union (PFU) ; Grassroots Palestinian
Anti-Apartheid Wall Campaign (STW) ; Palestinian Campaign for
the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI) ; National
Committee to Commemorate the Nakba ; Civic Coalition for the
Defense of Palestinian Rights in Jerusalem (CCDPRJ) ; Coalition
for Jerusalem ; and Palestinian Economic Monitor.
Traduit de l’anglais par JPH
Texte original en anglais :
http://www.bds-palestine.net/ ?q=node/235
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