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Palestine


La situation dégénère
Rania Adel

Palestine. Israël frappe sur tous les fronts, refusant toute trêve et défiant une fois de plus la communauté internationale, alors que le Hamas et le Fatah peinent encore à s’entendre.


Photo Al-Ahram

Mercredi 30 mai 2007

Une façon dorénavant habituelle d’agir. Israël intensifie ses frappes et continue ses raids malgré les quelques appels à la retenue. Trente-huit personnes palestiniennes ont été tuées en l’espace de dix jours. Un bilan lourd qui risque de s’aggraver. L’aviation israélienne a poursuivi en début de semaine ses raids dans la bande de Gaza, notamment contre des cibles des Forces exécutives dépendant du gouvernement palestinien. L’aviation israélienne a également visé le local des gardes assurant la protection de la maison du premier ministre, Ismaïl Haniyeh. Bien plus, le premier ministre israélien, Ehud Olmert, a averti que les groupes palestiniens armés ne jouiraient d’aucune impunité. « Nous ne sommes tenus par aucun calendrier et nous déciderons où, quand et de quelle façon nous allons opérer, sans céder aux conditions de qui que ce soit », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

Israël a aussi menacé les Palestiniens de tuer M. Haniyeh au cas où la vie du soldat israélien enlevé serait en danger. Ce durcissement de ton est intervenu après le rejet israélien d’un projet de trêve d’un mois présenté par le président palestinien Mahmoud Abbass qui a proposé un arrêt des tirs de roquettes en échange d’un gel des opérations israéliennes dans la bande de Gaza. Mahmoud Abbass avait donné 48 heures à ses interlocuteurs pour répondre à son offre.

Et si les assassinats se poursuivent à Gaza, des arrestations ont eu lieu en Cisjordanie. Un chef des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa a été arrêté lundi à Jéricho, en Cisjordanie, par l’armée israélienne qui a blessé puis interpellé un deuxième membre de ce groupe armé palestinien.

Le scénario de l’an dernier, lorsque l’armée israélienne avait kidnappé 64 personnalités politiques palestiniennes s’est répété jeudi par l’arrestation d’une trentaine d’hommes politiques du Hamas, dont le ministre de l’Education, Nasreddine Al-Chakr, trois députés, quatre maires de Cisjordanie, outre un grand nombre d’édiles locaux en Cisjordanie et à Gaza.

Dénonçant vivement les arrestations de députés et membre du cabinet d’union, le gouvernement palestinien les a qualifiées « d’enlèvements » comme l’indiquait son porte-parole, le ministre de l’Information, Moustapha Barghouthi, qui a appelé la communauté internationale à « intervenir immédiatement pour mettre fin aux crimes commis par l’occupation dans les territoires palestiniens et imposer des sanctions à Israël, qui viole la loi internationale jour et nuit, au lieu de punir la victime en maintenant le siège (l’embargo contre le gouvernement palestinien à participation islamiste du Hamas) imposé à notre peuple ».

Un appel sans écho

La violence n’engendre que la violence. C’est ainsi que face à l’intransigeance israélienne, le Hamas, principal mouvement islamique palestinien, s’est trouvé obligé de repousser la proposition du président Abbass, arguant que la trêve doit être réciproque et être appliquée simultanément dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.

« S’il poursuit ses opérations à Gaza et en Cisjordanie, Israël le payera cher », a prévenu de son côté la branche militaire du mouvement palestinien du Hamas, dans un communiqué.

« Les Israéliens continuent leurs opérations et Ehud Olmert (le premier ministre israélien) refuse toute trêve, ce n’est pas la résistance qui est coupable dans cette affaire, c’est l’occupation », a ajouté Ayman Taha.

Par ailleurs, certains analystes estiment que plus Israël maintient ses attaques, plus le Hamas en profite. « Le Hamas a toujours été un mouvement très uni, mais depuis peu des divisions apparaissent sur la présence dans le gouvernement d’union avec le Fatah et sur la participation aux élections », explique Hani Al-Masri, analyste politique au Centre d’études politiques Badaël de Ramallah, en anticipant une aggravation des divergences au sein du mouvement islamiste. D’où, peut-être, la tentation pour les dirigeants islamistes de jouer la carte de l’escalade militaire avec l’Etat hébreu et de recouvrer ainsi sa popularité, perdue dans les affrontements inter-palestiniens de ces dernières semaines avec les groupes armés du Fatah. « Les frappes à Gaza et les arrestations renforcent le Hamas, bien plus qu’elles ne l’affaiblissent, poursuit Hani Al-Masri. A chaque fois que les Israéliens s’en prennent à ses dirigeants, le mouvement apparaît aux yeux de l’opinion palestinienne comme une victime de l’occupation ».

Même si de cette confrontation Israël-Hamas c’est ce dernier qui sort gagnant, c’est le peuple palestinien qui en paye le prix. C’est peut-être la raison pour laquelle des responsables des services de sécurité égyptiens ont tenu des discussions avec des représentants de mouvements palestiniens du Fatah et du Hamas, afin de consolider une trêve fragile dans les violences inter-palestiniennes dans la bande de Gaza. Les discussions doivent se poursuivre avec les autres factions, chacune à part et de manière successive, pour évaluer les points de vue de chacune d’elles sur l’arrêt des luttes et la possibilité d’aboutir à une paix globale avec Israël.

La bande de Gaza a, en effet, été secouée ces dernières semaines par des affrontements meurtriers entre le Fatah et le Hamas. Durant la dernière vague de violences (11-16 mai), 50 personnes ont été tuées, pour la plupart des membres des forces de sécurité fidèles à M. Abbass et six civils.

 

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Source : Al-Ahram hebdo
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