|
Monde Arabe
|
Les négociations
traînent
Rania Adel
|
Palestine.
Les discussions entre le
Hamas et Israël, par médiation égyptienne interposée, piétinent
en raison des positions encore éloignées des deux parties.
Omar Souleimane
Mercredi 28 mai 2008
L’accord sur une trêve entre
Israël et le Hamas piétine. Les deux camps, ennemis jurés de
longue date, mènent par médiateur interposé — en l’occurence
l’Egypte — de difficiles tractations pour parvenir à une
accalmie dans la bande de Gaza. C’est ainsi qu’un haut
responsable du ministère israélien de la Défense, Amos Gilad, a
discuté dimanche au Caire des modalités d’un accord sur une
trêve des violences avec le Hamas. M. Gilad s’est entretenu avec
le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, « des
moyens de lever les obstacles à la réalisation de la trêve entre
Palestiniens et Israéliens », selon l’agence de presse
égyptienne, Mena. Omar Souleimane « a des contacts intenses avec
les parties palestinienne et israélienne afin de rapprocher les
points de vue entre les deux parties pour parvenir à un accord
sur une trêve le plus rapidement possible (...) », a déclaré un
haut responsable égyptien sous le couvert de l’anonymat, cité
par l’agence. Ce responsable a appelé Israéliens et Palestiniens
à faire preuve de la « souplesse nécessaire pour parvenir à une
trêve ». Omar Souleimane « fait tout son possible pour
convaincre Israéliens et Palestiniens de donner leur accord à
une trêve », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le premier ministre
israélien, Ehud Olmert, a réaffirmé avant le début de la réunion
du conseil hebdomadaire du gouvernement qu’Israël « n’a pas
l’intention de laisser traîner longtemps la question de Gaza ».
« Nous allons devoir prendre des décisions pour y parvenir, si
cela peut être fait par l’intermédiaire des efforts égyptiens,
tant mieux, sinon nous devrons utiliser d’autres moyens », a
ajouté M. Olmert.
Selon la radio militaire
israélienne, deux dossiers bloquent pour le moment les
discussions. Israël exige que des progrès soient réalisés sur la
question de la libération d’un soldat israélien, Gilad Shalit,
capturé en 2006 par un commando palestinien à la lisière de la
bande de Gaza, pour parvenir à une trêve des violences. L’Etat
hébreu demande également des garanties pour que le Hamas ne
profite pas de la trêve pour se renforcer militairement. Selon
des responsables palestiniens au fait des discussions, Israël a
proposé de restreindre ses opérations militaires, de rouvrir ce
qui était auparavant le principal terminal pour le transit du
fret à Karni et d’augmenter l’approvisionnement de la bande de
Gaza, notamment en carburants.
Les autorités israéliennes sont
cependant peu enclines à autoriser la réouverture immédiate du
point de passage de Rafah, principale ouverture vers le monde
extérieur pour la population de Gaza. Israël refuse en effet
l’accès à son territoire par le point de passage d’Erez à la
majeure partie des Palestiniens. Selon le site Internet proche
du Hamas, le refus d’Israël de rouvrir le point de passage a «
choqué » les négociateurs du Hamas. Tous les points de passage
sont restés une grande partie du temps fermés depuis la prise de
contrôle de la bande de Gaza par le Hamas en juin dernier. A la
suite de ce coup de force, Israël a durci son blocus de la bande
côtière.
Parallèlement aux discussions
Hamas/Israël, la Ligue arabe a annoncé qu’elle engagerait des
discussions en vue d’une réconciliation entre le Hamas et le
Fatah du président Mahmoud Abbass. C’est ce qu’a déclaré
dimanche le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa,
qui a souligné que le Hamas est prêt à accepter une médiation de
la Ligue arabe pour tenter de résoudre le conflit qui l’oppose
au Fatah du président de l’Autorité palestinienne. « Khaled
Méchaal s’est entretenu avec moi (...) me disant qu’il était
ouvert à un processus de même nature pour mettre fin au
différend entre le Fatah et le Hamas », a dit Moussa. «
Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une
implication de la Ligue dans tous les dossiers et poursuivre
cette dynamique afin de régler un certain nombre de problèmes,
principalement (...) obtenir une représentation politique
palestinienne unifiée », a-t-il dit.
Les combattants du Hamas ont
chassé en juin dernier les forces du Fatah de la bande de Gaza.
A la suite de ce coup de force, Abbass a désavoué le
gouvernement du Hamas et nommé un nouvel exécutif, soutenu par
les Occidentaux, dont le pouvoir se limite à la Cisjordanie. En
mars, une médiation du Yémen avait échoué à rapprocher « les
frères ennemis » palestiniens.
Droits de
reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 28 mai 2008 avec
l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
|