Monde Arabe
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Sur le qui-vive
Rania Adel
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Palestine.
Bien que saluée par l’ensemble de la communauté internationale,
la trêve entre le Hamas et Israël reste fragile et ne peut se
maintenir sans une relance du processus politique.
Photo Al-Ahram
Mercredi 25 juin 2008
Véritable trêve visant à aboutir
au dialogue et à une véritable relance du processus de paix qui
est lettre morte depuis des années ou plutôt accalmie presque
imposée par les conditions assez lamentables tant en Israël que
dans la bande de Gaza ? A vrai dire, analystes et politologues
s’accordent à voir dans cette trêve une nécessité qui a été
dictée par les soupçons de corruption qui pesaient sur le
premier ministre Ehud Olmert aussi bien que par les conditions
économiques lamentables dans la bande de Gaza. Deux facteurs
ayant obligé les belligérants à opter pour le calme. En vertu de
l’accord qui est entré en vigueur grâce aux efforts égyptiens,
Israël doit faire preuve de son engagement à rouvrir
progressivement les terminaux routiers reliant Israël et la
bande de Gaza, fermés quasiment en permanence après la prise de
pouvoir par le Hamas en juin 2007, et les tirs de roquettes
palestiniennes doivent cesser. L’accord de trêve prévoit aussi
un allégement progressif du blocus imposé par l’Etat hébreu au
territoire exigu de 362 km2 où s’entassent 1,5 million de
Palestiniens.
Soulignant l’importance d’une
telle trêve pour les Palestiniens, le premier ministre Salam
Fayyad a estimé que la trêve instaurée à Gaza était « un pas
très important » vers l’amélioration de la situation humanitaire
dans ce territoire, appelant Israël à cesser ses opérations
militaires en Cisjordanie aussi, où les fréquentes incursions de
l’armée israélienne sapent les efforts de l’Autorité
palestinienne pour rétablir l’ordre et la sécurité dans les
différentes villes. « Toutes ces opérations militaires
israéliennes dans les zones sous notre contrôle doivent cesser
», a-t-il dit.
Mais, on se demande vraiment si
Israël est disposé à respecter cette trêve et jusqu’à quand
pourrait durer ce genre d’accalmie.
Pragmatiquement parlant, cette
trêve risque d’être très précaire et maints efforts doivent être
déployés de part et d’autre pour qu’elle se maintienne.
Indices inquiétants
En effet, la trêve ne pourra
tenir que si les négociations sur deux dossiers aboutissent : le
point de passage de Rafah, qui relie la bande de Gaza à
l’Egypte, fermé actuellement, et la libération du soldat
israélien Gilad Shalit capturé il y a deux ans et détenu dans la
bande de Gaza. Le Hamas exige que Rafah, le seul point de
passage vers le monde extérieur, ne soit pas sous le contrôle
d’Israël, et qu’il soit rouvert.
De son côté, Israël insiste pour
que la réouverture se fasse aux termes d’un accord datant de
2005 conclu avec le président palestinien, Mahmoud Abbass, et
qui prévoyait la présence de contrôleurs internationaux et un
système de surveillance vidéo à distance contrôlé par Israël, ce
que le Hamas rejette.
Du côté israélien, le respect de
la trêve pourrait dépendre de la libération du soldat Gilad
Shalit, alors que le Hamas affirme que son sort ne fait pas part
de l’accord. Dans la foulée, Israël a annoncé que le premier
ministre Ehud Olmert se rendrait en Egypte cette semaine pour
des entretiens avec le président Hosni Moubarak qui devraient
être axés sur le sort du soldat israélien Gilad Shalit, capturé
en juin 2006 par un commando palestinien à la lisière de la
bande de Gaza.
Outre ces deux sujets, l’arrêt de
la contrebande est l’une des principales exigences de l’Etat
d’Israël dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu sous
l’égide de l’Egypte. Toutefois, Ismaïl Haniyeh, chef du
mouvement islamiste dans le petit territoire côtier palestinien,
a déclaré vendredi que la contrebande entre l’Egypte et la bande
de Gaza, notamment d’armes et de munitions, se poursuivra malgré
la trêve conclue entre le Hamas et Israël.
« Nous ne pouvons pas parler d’un
arrêt de la contrebande, car cela est au-delà de nos capacités
en tant que gouvernement et nous n’avons donc pris aucun
engagement à ce sujet », a dit Haniyeh aux fidèles avant les
prières du vendredi à Gaza. Bref, tout montre que le climat
demeure très tendu.
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reproduction et de diffusion réservés.
AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 25
juin 2008 avec
l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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