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Al-Ahram Hebdo
Convergences, mais
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Chérif Ahmed
Photo Al-Ahram
Mercredi 19 août 2009
Diplomatie.
Le président Hosni Moubarak achève
ce mercredi une visite officielle aux Etats-Unis. Les
discussions ont été axées sur le processus de paix au
Proche-Orient. La paix dans la
région et le règlement du conflit israélo-palestinien ont été
des questions-clefs de cette visite du président Hosni Moubarak
aux Etats-Unis. L’arrivée au pouvoir du président Obama a
totalement changé la donne en ce qui a trait à la politique
américaine dans la région. Pour la première fois, les Américains
ont pris une attitude ferme à l’égard d’Israël en demandant à
l’Etat hébreu de geler la colonisation. Le Caire perçoit depuis
quelques mois un rapprochement des idées avec Washington
concernant le problème palestinien. Les responsables égyptiens
souhaitent donc saisir la balle au bond et mettre à profit ces
évolutions positives et le climat favorable à une reprise des
négociations afin de ramener Israéliens et Palestiniens à la
table des négociations.
Le président américain Barack Obama a
récemment envoyé 4 des plus hauts responsables de son
administration en Egypte et en Israël, à savoir George Mitchell,
son envoyé spécial pour le Proche-Orient, Robert Gates, son
secrétaire d’Etat à la Défense, James Jones, son conseiller
national à la Sécurité et Dennis Ross, son conseiller spécial
pour le Proche-Orient. L’objectif est de relancer le processus
de paix au Moyen-Orient, une des priorités de l’administration
Obama. Depuis le discours que le président Obama a prononcé le 4
juin dernier au Caire, dans lequel il a appelé à un gel total
des colonies israéliennes en Cisjordanie, l’axe
Tel-Aviv-Washington a commencé à grincer. Les observateurs à
Washington affirment qu’une tension existe actuellement entre
Israël et les Etats-Unis. Et que les colonies israéliennes dans
les territoires palestiniens constituent la principale pierre
d’achoppement actuelle. « L’administration Obama est la seule à
avoir insisté sur la nécessité d’un gel des colonies. Les
administrations américaines précédentes considéraient que les
colonies n’étaient que des obstacles devant le processus de
paix. (…) Elles ont même utilisé le droit de veto à deux
reprises contre des résolutions qui condamnent les colonies
juives », note le porte-parole de la présidence de la
République, Soliman Awad. Et d’expliquer que l’Egypte doit
saisir cette opportunité pour tenter de relancer la paix. Même
son de cloche pour John Marechal, politologue spécialiste du
Proche-Orient. Pour lui, l’appel au gel de la colonisation par
le président Obama est un facteur qui doit être pris en
considération dans la politique américaine. « On ne peut pas
négliger ce changement important de la politique américaine sous
l’administration Obama. Je pense que cela va mener à d’autres
étapes en faveur de la cause palestinienne », explique-t-il. Et
d’ajouter que c’est une occasion pour l’Egypte de renforcer la
position des Palestiniens face aux Israéliens devant l’opinion
publique américaine. C’est ce que le président Moubarak a tenté
de faire tout au long de sa visite à Washington. Il existe
pourtant quelques points de divergences notamment au sujet de la
normalisation.
Sujet de discorde : la normalisation
L’administration souhaite en effet des
efforts plus accrus des pays arabes dans le sens d’une
normalisation avec Israël. A Washington, Moubarak a expliqué le
point de vue des pays arabes et leurs difficultés à accepter la
normalisation. « Le Caire a informé Washington de son refus des
idées américaines sur la normalisation. Je ne pense pas que ces
idées verront le jour », a déclaré à l’Hebdo Soliman Awad. Et
d’ajouter : « Nous avons relevé que l’initiative de paix arabe
prise en 2002 a établi des conditions claires à toute
normalisation avec Israël. Elle doit intervenir après la paix et
non pas avant ». Toutefois, Obama attend des pays arabes des «
gestes importants » pour la normalisation de leurs relations
avec Israël. Washington souhaite que les dirigeants arabes se
rendent à Jérusalem et que des dirigeants israéliens soient
reçus dans des capitales arabes. Les responsables américains
sont d’avis que les pays arabes doivent ouvrir des
représentations d’intérêts en Israël et développer leurs
relations commerciales avec l’Etat hébreu. Et le président Obama
a envoyé des messages à plusieurs pays arabes, dont l’Egypte,
dans lesquels il exige, en échange de l’arrêt des constructions
de colonies, qu’ils soutiennent des mesures aptes à construire
la confiance vis-à-vis d’Israël. Mais les pays arabes craignent
qu’en normalisant avec Israël, ils aient gâché l’une des cartes
maîtresses qu’ils possèdent pour faire pression sur lui. C’est
ce que le président Moubarak a tenté d’expliquer aux
responsables à Washington. « Il se pourrait que certains pays
arabes prennent des mesures en faveur d’une normalisation avec
Israël en guise de bonne volonté. Pourtant, nous pensons que
c’est à Tel-Aviv de commencer par montrer sa bonne volonté
», affirme à l’Hebdo Soliman Awad.
Droits de reproduction et de diffusion
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AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 19 août 2009 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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