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Introuvable
conciliation
Hicham Mourad
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Liban . Un
nouveau round du dialogue national devrait débuter le 6 novembre.
Mais les divergences entre les différents protagonistes risquent
de faire capoter l’initiative proposée par le chef du
Parlement, Nabih Berri
Le nouveau round du dialogue national devrait
finalement commencer le 6 novembre. L’annonce en a été faite
dimanche par le chef du Parlement libanais Nabih Berri, qui a
justifié ce report par l’absence du Liban de trois leaders de
la majorité anti-syrienne, l’ancien président Amine Gemayel
(maronite), le chef druze Walid Joumblatt et le leader sunnite
Saad Hariri. Le nouveau round devait initialement débuter lundi
dernier, pour 15 jours.
Dès l’annonce de son initiative, M. Berri,
également chef du mouvement chiite pro-syrien Amal, allié du
parti chiite du Hezbollah, soutenu par Téhéran et Damas, avait
exempté le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, de sa présence
physique aux réunions prévues au siège du Parlement, « pour
des raisons de sécurité ».
Les 14 leaders politiques chrétiens et
musulmans qui doivent participer au dialogue examineront la
question de la formation d’un gouvernement d’union nationale
et l’élaboration d’une nouvelle loi électorale. Ces deux
questions correspondent aux exigences du Hezbollah et de ses alliés
chrétiens et pro-syriens qui veulent le départ du gouvernement
dirigé par Fouad Siniora et issu de la majorité parlementaire
anti-syrienne.
La sortie de la crise politique au Liban proposée
par M. Berri risque cependant de rester lettre morte en raison des
divergences profondes entre le puissant Hezbollah chiite et la
majorité parlementaire anti-syrienne. Le premier ministre, Fouad
Siniora, a ainsi réclamé que l’ordre du jour du dialogue
comprenne aussi la dernière offensive israélienne sous l’angle
« des conséquences, des séquelles et des leçons qu’on peut
en tirer ». La majorité avait condamné la capture des soldats
israéliens par le Hezbollah, qui avait déclenché cette
offensive. La majorité parlementaire refuse aussi de céder à la
demande d’un cabinet d’union avant le départ du président
pro-syrien Emile Lahoud, dont le mandat expire en novembre 2007
après sa prorogation de trois ans sous la pression de Damas. La
majorité, qui considère cette demande comme un « coup d’Etat
commandité par la Syrie et l’Iran », exige également de
pouvoir discuter des armes du Hezbollah, qui refuse de désarmer
malgré les exigences du Conseil de sécurité de l’Onu. Pour
sortir de l’impasse, Walid Joumblatt, fer de lance de la majorité
anti-syrienne, a suggéré dans une déclaration publiée dimanche
par le journal loyaliste Al-Mustaqbal, que la formation d’un
gouvernement d’union nationale et que le dialogue sur le désarmement
du Hezbollah interviennent après l’élection d’un remplaçant
du chef de l’Etat.
Outre l’emploi du temps, les avis divergent
sur l’intérêt même du dialogue interlibanais. Des sources
proches du Hezbollah et du mouvement du général Michel Aoun ont
estimé que la proposition de M. Berri était « une nouvelle et
dernière chance pour résoudre la crise ». M. Berri a
d’ailleurs averti que « la tension actuelle conduira à des
confrontations dans la rue » à moins d’un début de règlement
de crise politique qui s’est exacerbée après la guerre entre
Israël et le Hezbollah (12 juillet-14 août). Pour la majorité,
il s’agit toutefois « d’une façon de gagner du temps pour éviter
que la crise n’éclate au grand jour », estime le député
Antoine Andraos, de la majorité. M. Berri était l’initiateur
d’un dialogue pour régler la crise politique au Liban entre 14
personnalités dont le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce
dialogue, lancé le 2 mars dernier, avait été interrompu fin
juin, peu avant l’offensive israélienne, sans aboutir à des résultats
et avait notamment buté sur le sort de M. Lahoud et le désarmement
du Hezbollah.
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