Opinion

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Les espions israéliens sont nombreux
Morsi Attala
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Mercredi 1er octobre 2008
Malgré les progrès scientifiques
et technologiques énormes et les satellites qui détectent
n’importe quel mouvement sur terre, l’espion du genre humain
reste l’élément essentiel de tous les services de
renseignements.
La méthode la plus dangereuse
d’espionnage est aujourd’hui de prendre la recherche
scientifique pour prétexte ou de se cacher derrière l’adhésion à
des associations et organisations internationales. Et ce, pour
prétendre avoir le droit d’étudier la psychologie des peuples et
de s’assurer que les droits de l’homme sont respectés. Ainsi,
une ligne très délicate sépare l’espionnage de l’action
publique. Ici, la mission des espions ne se limite pas au
transfert des informations. Mais leur rôle est aussi de répandre
l’impression que dans le monde d’aujourd’hui, il n’y a plus de
secrets et que les services de renseignements ont des yeux
partout et à tous les niveaux.
Nous nous rappelons ici ce qui
s’est passé après la défaite de 1967 quand les services
israéliens de renseignements avaient publié un certain nombre de
livres en mobilisant quelques écrivains et en leur fournissant
des histoires autour des activités des services israéliens de
renseignements pour qu’elles soient formulées de façon à
démontrer la suprématie militaire israélienne et l’hégémonie du
Mossad. Ces livres avaient pour objectif d’influencer l’esprit
du lecteur arabe et de lui faire croire que la suprématie des
services israéliens était sans pareille.
Nous nous rappelons également ce
qui s’est passé à la veille de la guerre de juin 1967 quand
Israël avait tenté de camoufler le scandale de l’arrestation de
son célèbre espion Ellie Cohen en 1966. Cet espion, qui portait
le nom de Kamel Amin Sabet, avait été jugé et exécuté et Israël
avait alors fait de lui une légende et un symbole du succès
israélien en publiant un certain nombre de livres, dont Notre
homme à Damas. C’est ainsi que les Israéliens avaient réussi à
réaliser leur objectif : les citoyens arabes avaient commencé à
craindre la présence d’un espion pareil dans les lieux et les
appareils critiques à l’intérieur des Etats arabes.
C’est ainsi qu’avant le premier
coup de feu lancé dans la guerre de 1967, les services
israéliens avaient malignement fait passer la rumeur de la
présence de troupes israéliennes sur le front syrien. Et en même
temps, les services israéliens avaient la crainte de voir se
propager leurs espions partout, en s’appuyant sur l’histoire d’Ellie
Cohen. Donnant l’impression que les espions israéliens
connaissent tout des secrets des pays arabes, plus que les
citoyens arabes eux-mêmes.
Il y a aussi l’histoire de
l’espionne israélienne Pollande Hamer qui avait été employée en
1948 en Egypte pour enregistrer toutes les informations
concernant les paradoxes politiques et sociaux de l’époque.
Cette histoire peut se répéter facilement. Pollande n’était
qu’une belle blonde qui a exploité sa beauté pour s’approcher
d’un nombre de riches Egyptiens, de grands journalistes et des
diplomates, leur faisant croire qu’elle était une journaliste
française. Pollande Hamer est une des espionnes israéliennes les
plus célèbres et qui a réussi à fournir aux services israéliens
les informations importantes qu’elle a obtenues dans le lit de
ses amants !
Les Arabes ne doivent-ils pas
avoir l’esprit plus éveillé et prendre plus de précautions ?
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reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM
Hebdo
Publié le 1er
octobre 2008 avec
l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo

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