Opinion
Les petits copains
de François Hollande
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Dimanche 30 décembre
2012 Le président français François Hollande
a amené dans ses bagages l'union des
Etudiants Juifs de France (UEJF). Le
Président de l’UEJF était très content
et il n'a ma manqué de le dire :
"Cette visite permettra aux jeunes
français et algériens de toutes origines
et de toutes confessions de pouvoir
ensemble travailler à une meilleure
connaissance de l’histoire." Il
était si content qu'il a annoncé ceci :
"Nous organiserons un prochain voyage
réunissant étudiants et représentants de
la société civile." Car pour lui
" 'La paix des mémoires' (…) ne pourra
se réaliser qu’avec un désir fort de
connaissance et de dialogue des jeunes
Français et Algériens." Il sera
question aussi, a-t-il souligné, de
l’exil des Juifs d’Algérie." Pourquoi
pas pourrions-nous dire. Cela procède
d'intentions louables et puis refuser le
dialogue n'est pas toujours une bonne
chose. Cependant il y a comme un
problème quand on se penche sur la
nature de l'UEJF et sur son palmarès, en
termes de dialogue. Dans les attendus de
cette organisation “L’UEJF ira
…dialoguer avec les jeunes démocraties
arabes pour favoriser la construction
d’un avenir pacifique en Méditerranée et
expliquer le sens du sionisme et la
légitime aspiration qui fonde Israël”.
On constate, immédiatement, que cela se
complique, car il ne s'agit plus de
simples étudiants français ou de Juifs,
mais d'une mission diplomatique d'un
pays étranger qui viendra plaider, à
côté des rapports franco-algériens, la
cause sioniste. Laquelle constitue le
fondement de l'existence de l'UEJF et de
ses activités. Au début de ce mois de
décembre, l'UEJF a salué "la décision
du recteur d’académie de Toulouse
d’interdire le meeting 'Palestine
vaincra' prévu à l’université
Toulouse-Le Mirail". Son président,
le même qui est venu à Tlemcen nouer des
contacts avec les étudiants algériens, a
expliqué le sens de cette salutation.
Selon lui "L’Université Toulouse le
Mirail a failli aux valeurs
républicaines et manqué à son devoir de
protéger ses étudiants en acceptant la
tenue d’une conférence qui donnait la
parole à une organisation terroriste.
Nous déplorons les propos du président
de l’Université qui voulait maintenir
cette conférence sous le prétexte de la
liberté d’expression. L’université doit
rester un lieu d’ouverture, de débats
voire de contradictions. Elle doit se
prémunir de la haine et de ses
conséquences dans ses amphithéâtres".
L'organisation "terroriste" dont il
parle est le Front Populaire de
Libération de la Palestine. En juin
dernier Le Président de l’université
Paris Diderot fait part de sa
"consternation" à propos d’une question
posée aux étudiants le 12 juin 2012 dans
le cadre d’un examen optionnel de
médecine humanitaire. La question
portait sur la qualification de crime de
guerre, de crime contre l’humanité, ou
de génocide, l'exemple cité étant un
bombardement dans la bande de Gaza ayant
fait 22 victimes. L'UEJF, toujours elle,
est là, plus vigilante que jamais. Elle
"juge que le professeur a contraint
les étudiants à adopter ses positions
haineuses avec cette question." Son
président, quant à lui, "demande à de
ne pas comptabiliser les points liés à
la question litigieuse".
Le Pr incriminé s'appelle Christophe
Oberlin et la question posée sur la mort
de la famille palestinienne est celle-ci
: "Quelle est la ou quelles sont les
qualifications des crimes perpétrés
(crime de guerre, crime contre
l'humanité, crime de génocide) ?" Dans
son communiqué "Le Président de
l’université regrette le « hors-sujet »
d’un de ses professeurs." Nos
étudiants devraient donc commencer par
demander à l'UEJF, à son retour, ce
qu'elle pense du colonialisme.
Article publié sur
Les Débats
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