Opinion
Nouvelles
d'Afrique
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Jeudi 19 janvier
2012
Economie :
l'Afrique connaîtrait, selon le Fonds
monétaire international, un taux de
croissance qui serait le double de celui
du reste du monde. L'Afrique
subsaharienne comprise qui dépasse les
5%. Le FMI prend la précaution d'exclure
les régions qui crient famine. On veut
bien mais il serait plus intéressant que
cette croissance soit un vecteur de
développement économique et social et
non une simple évolution des agrégats
qui intéressent la finance
internationale. Parce que la situation
ne s'explique, encore, que par la fin ou
l'atténuation des conflits armés et par
le surenchérissement des matières
premières exportées. Alors que les
structures des économies imposées au 19e
siècle ont toujours cours. Ceci selon
une division internationale du travail
pensée en fonction des besoins des pays
industrialisés, qui continuent, sous une
forme moins drastique, de jouer leurs
rôles de métropoles. Les économies
africaines persistent à reposer sur les
industries de transformation de matières
premières agricoles, coton, cacao,
sucre, arachide et autres produits pour
l'industrie alimentaire. L'agriculture,
ainsi dévoyée, ne concerne pas le panier
de l'Africain, qui doit acheter au prix
fort sa nourriture, la plupart du temps
importée du Nord. Tant que le marché
mondial permet d'exporter, sinon la
«croissance» montrera le caractère
illusoire de sa prospérité, quand il n'y
aura plus de rente pour importer le
nécessaire vital. En attendant, il y a
de bonnes choses qui se font et qui
montrent l'efficacité de l'union. Neuf
compagnies aériennes africaines (Air
Malawi, Air Namibie, Air Seychelles, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, LAM
Mozambique Airlines, Precision Air
(Tanzanie), Rwandair et TAAG Angola
Airlines), sur les 32 que compte
l'AFRAA, ont décidé de s'organiser pour
faire baisser leur facture de kérosène.
La solution trouvée est très simple.
Elle consiste en la mutualisation de
l'approvisionnement, qui permet de
réduire les coûts élevés du carburant,
en réalisant des bénéfices par des
achats en grande quantité. Les
fournisseurs se voient proposer de 700
millions de litres de carburant pour 1,5
milliard de dollars, pour une première
livraison. Une belle affaire, quand on
sait que le carburant représente 40 à
50% des coûts d'exploitation directs
totaux. Parallèlement, l'AFRAA a entamé
des actions de sensibilisation en
direction des opérateurs de transport
aérien, contre le monopole dont
profitent certains fournisseurs de
carburant.
Politique : «Amandla ! Awethu
!» (le pouvoir à nous), le cri de l'African
National Congress (ANC) contre
l'Apartheid a cent ans. Il a retenti
dans le ciel du Free State Stadium. Une
façon de rappeler la longue marche
meurtrière contre l'une des pires
ignominies que l'Humanité ait subie et
dont elle n'est pas, encore, entièrement
débarrassée.
Justice :
la Cour d'appel
de Dakar a rejeté la demande
d'extradition de Hissène Habré exprimée
par la justice belge. Ce qui fait
réellement plaisir c'est le fait que le
syndrome de l'indigénat n'a finalement
pas fonctionné, même si Abdullah Wade
aurait voulu plaire, puisqu'il n'était
pas contre de livrer un Africain à la
justice des blancs. Pour se rattraper,
les juges belges pourraient s'essayer à
l'extradition des assassins des
Ghazaouis.
Article publié sur
Les Débats
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