Opinion
G.B : Les limites
d'un système
Ahmed Halfaoui

TOTTENHAM - REUTERS/Stefan Wermuth
Dimanche 14 août 2011
Le même qui
s’agite à propos des pays « indigènes »
qui fait tout pour les « démocratiser »,
à coup de bombes, le même se fait
rattraper par l’Histoire, ce qui donne
l’occasion de mesurer le grand intérêt
qu’il réserve aux droits de l’homme. Les
inquiétudes concernant les droits de
l'Homme seraient « bidon », quand il
s’agit du propre pouvoir du Premier
ministre britannique David Cameron. Il
le pense et le déclame sans vergogne.
Les jeunes exclus, d’un système barbare
qui étale son opulence devant la misère
qu’il produit, ont démasqué l’hypocrisie
d’une « démocratie » qui n’a cours que
tant que les gens sont dopés ou ou
qu’ils courbent l’échine. Et encore. Ces
dernières années des centaines de
personnes ont été tuées dans les
commissariats de sa gracieuse majesté
(statistiques officielles) sans qu’aucun
policier ne soit inquiété. Preuve en est
de la sanglante réalité d’une
gouvernance que l’on nous présente comme
idéale et dont les tenants ont
l’outrecuidance de s’ériger en gardiens
des « bonnes mœurs » politiques
mondiales. Le fait que Cameron, qui
assassinent les Libyens sous prétexte de
les « protéger » de Kadhafi, reçoit ces
messages à la mode, cette invitation de
partir, n’est qu’un juste retour des
choses. Pourquoi serait-ce valable pour
les uns et pas pour d’autres, surtout
quand ils s’en réclament. Quand les
Libyens appellent le Conseil de sécurité
de l’ONU, ce groupe qui gouverne le
monde et dont la prodigalité en matière
de résolutions « démocratisantes » est
reconnue, ils ont raison. On peut
chercher en vain ce qu’il y a de déplacé
dans cet appel où il est demandé « au
conseil de sécurité et à la communauté
internationale à ne pas rester les bras
croisés face à la flagrante agression
contre les droits du peuple
britannique». Cameron, ses comparses et
ses maîtres étasuniens n’ont pas fait
moins, à plusieurs reprises. Bien sûr,
on le sait, ces jeunes qui manifestent
sont des pillards, des voyous, des
britanniques « pas de souche ». Les
medias se chargent de faire en sorte
qu’aucune parole d’émeutier n’émerge,
que seuls les casseurs soient visibles
et soient de préférence noirs ou plus ou
moins basanés et la moindre tête blonde
sera sortie du champ. On s’étonnera que
les jeunes arrêtés n’aient pas de casier
judiciaire, histoire de suggérer qu’ils
devraient en avoir un. Devant les
cameras viendront les victimes de vols,
les bonnes âmes apeurées et les
moralisateurs de services. On a même eu
droit à des vedettes de football qui, du
haut de leurs amas de millions d’euros,
ont fustigé les émeutiers. De quoi
justifier que les moyens de répression
qui étaient jusque-là réservés aux
Irlandais soient rapatriés et utilisés
pour la première fois contre des
Anglais. Ce sont les canons à eau et les
balles en plastique. C'est-à-dire qu’il
ne sera pas question du tout de cette «
retenue » tant rappelée à d’autres. Et
puis, s’il le faut on peut être certain
que rien n’empêchera si les jeunes ne
rentrent pas à la maison de passer à
autre chose de plus efficace. La police
a déjà carte blanche, elle a le droit
d’aller loin et fort dans la violence,
c’est prévu et l’armée viendra à la
rescousse en cas de besoin.
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Publié le 14 août 2011 avec l'aimable
autorisation de l'auteur.
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