Opinion
Syrie : les
Chalabi s'entêtent
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mercredi 11 avril
2012
La solution libyenne est proposée pour
les Syriens. La même mystification est
en œuvre. Avec le même profil de
supplétifs prêts à toutes les
extrémités, contre toute solution
pacifique et négociée. Le pouvoir largué
par l’OTAN, est la seule issue prônée
par le CNS. On croyait les Bao-Daï
définitivement délégitimés, on a pire.
Une hideuse caricature de ce genre
d’individus, qui n’a même pas la décence
que devrait dicter la précarité de son
existence, qui risque à tout moment de
la confronter à la froide logique des
intérêts bien compris de ses maîtres.
D’ailleurs, il est de plus en plus
patent que le syndrome libyen est
inenvisageable en Syrie. Les
informations sur les négociations en
coulisse filtrent de plus en plus, sur
une révision des positions hostiles à
Damas. Les voisins arabes, d’abord, qui
se rendent compte qu’ils risquent gros,
voire le pire pour leurs trônes, au fur
et à mesure que les rapports de force
évoluent et que les Occidentaux
démontrent leur peu d’entrain de se
plonger dans un conflit où ils devront,
cette fois-ci, payer la facture pour des
gains des plus hypothétiques. Ajoutons,
au tableau, la formidable mobilisation
des Syriens qui ont pris le temps de
comprendre que la « révolution » que
leur proposent leurs « amis », Aljazeera,
France 24 et les milices, n’augure rien
de bon que la guerre civile et le chaos.
Face à cette réalité, on peut prédire,
sans trop de risque de se tromper, que
les agités du CNS finiront plus bas
qu’Ahmed Chalabi (le De Gaulle irakien
selon le vice-président bushiste Dick
Cheney). Ce gadget indigène de la
propagande mensongère qui a mené à la
transformation de l’Irak en enfer. A
propos, cet individu a été le chef du
premier CNT (CNI). Et puis, le Conseil
de sécurité de l’ONU s’était mobilisé,
toute affaire cessante, pour se
préoccuper de «protéger le peuple
libyen». C’est ce que l’Histoire
retiendra. A l’occasion, on a battu le
rappel de tout ce qui pouvait rassembler
les «bonnes âmes», autour des
«révolutionnaires» de Benghazi qui «se
battaient pour instaurer la démocratie»
dans leur pays. Des dizaines d’ONG ont
servi la plainte qu’il fallait et les
télévisions les discours et les images
qui justifièrent les tapis de bombes
humanitaires. Mais, une fois la Libye
livrée aux bandes armées, sous la
fiction politique du CNT, le Conseil de
sécurité, les ONG plaignantes et les
télévisions ont décidé que le travail a
été fait, pour que les Libyens respirent
le bonheur d’être libres, et se
tournèrent vers la Syrie, selon le même
mode opératoire, CNT, «révolutionnaires»
et tutti quanti. La Libye, il ne faut
plus en parler, et puis, d’ailleurs, le
pétrole recoule à flot. Tant pis pour
les deux millions de réfugiés, que
l’OTAN et ses supplétifs au sol ont
poussés vers l’exil. Peu importe leur
détresse et le dénuement dans lequel ils
se trouvent. Tant pis si ce sont 150
milices qui, désormais, régentent le
quotidien précarisé de ceux qui n’ont
pas fui, ou qui ont cru à la
«libération». Sera-ce possible en Syrie
? Rien n’est plus moins sûr, sauf dans
l’entêtement désespéré des «Chalabi» de
voir tomber le «régime syrien».
Article publié sur
Les Débats
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