Opinion
L'année du
«printemps»
Ahmed
Halfaoui

© Ahmed
Halfaoui
Lundi 10 octobre
2011
Des Arabes
et assimilés, dans ce conglomérat
politico-idéologique en perdition, on
n'invoque plus cette année que ce
«printemps» comme nécessité quasi
biologique. Il doit se produire et il
n'y a aucun doute là-dessus. Des
«experts», des «spécialistes», sont
appelés régulièrement à la rescousse
pour nous parler longuement et nous
éclairer sur ce qui se passe ou doit se
passer. S'il ne se produit pas quelque
part c'est que le pouvoir a corrompu le
peuple, parce qu'il y a des peuples qui
se laissent corrompre contre eux-mêmes.
Pour cela, comme en Libye, on l'implante
à coup de bombes, ce nouvel engrais de
la démocratie, pour qu'elle prenne et
prospère quand elle ne trouve pas de
terrain fertile. Parfois, il se produit
sans que l'on se rende compte, on
l'apprend par l'U.E, les Etats-Unis, la
presse qui nous informent qu'il est
passé et qu'il a apporté ses fruits,
comme au Maroc où le roi a juste
confirmé qu'il était le roi. Dans
certains cas, on ne l'attend pas, on ne
se pose pas de question et même qu'on ne
voit pas pourquoi il devrait se
produire. Là où il est en cours, par le
peuple, il ne ressemble jamais à
lui-même ou ceux qui le font ne croient
pas qu'ils ont terminé le travail, mais
ils ne comptent pas, ce n'est pas à eux
de juger du «printemps» qu'il leur faut.
Alors, qu'en leurs lieu et place on
affirme le contraire. D'ailleurs, on
peut les tabasser, les torturer, leur
tirer dessus, pour qu'ils comprennent la
chose. Du coup, on ne sait plus à quoi
doit ressembler un «printemps», si tant
est qu'on l'ait su un jour. Au cœur de
la problématique, les dirigeants
«arabes» ne sont pas vraiment ce qu'il
faut, mais pas selon la même lecture que
les partisans des «printemps» en vogue.
D'ailleurs, il y a des «printemps» qui
poussent sous le givre, du Pacifique à
l'Oural, et dont on parle le moins
possible. Ceux-là ils sont indésirables.
Ils ont le défaut de viser l'origine de
presque tous les malheurs de l'humanité.
Il y en a un en particulier qui les
surpasse tous par son ambition. Il n'a
pas beaucoup de chance de s'accomplir,
mais il a le mérite de désigner l'amont
du glacier. Wall-Street, ce quartier
d'où partent toutes les influences qui
déterminent la famine ici, le chômage à
côté ou la faillite là-bas. Ce qui n'a
pas manqué c'est que «Occupy
Wall-Street» se transforme en «Occupy
Together» en s'étendant à des dizaines
de villes des Etats-Unis, dont les
banques sont devenues des centres de
convergence. Malheureusement, les
tabassages et les arrestations ne
trouvent personne pour les dénoncer
comme il se doit, comme on a pris
l'habitude de voir. Les maîtres du monde
ne tolèrent pas que chez eux on fasse
comme chez les «Arabes». On ne joue pas
avec ça. Les insurgés de Grande-Bretagne
l'ont su à leur détriment, ceux de Grèce
l'apprennent tous les jours et les
travailleurs forcés de Hongrie n'y
pensent même pas. Du 8 octobre au 15
octobre se tiendra le Forum
international des «indignés» à
Bruxelles. Un «printemps» mal-aimé des
férus de «printemps» quand,
paradoxalement, c'est celui-là qui fera
ou ne fera pas que le monde changera.
Article publié sur
Les Débats
Copyright © 2001-2011- MAHMOUDI INFO
Sarl - Tous droits réservés.
Reçu de l'auteur pour publication
Les analyses d'Ahmed Halfaoui
Les dernières mises à jour

|