in Al-Quds Al-Arabiyy, 14 décembre 2009
Blair, dans l’interview dont il est question
dans cet article d’Atwan, affirme que ce fut
sa « foi », qui lui
donna la force et le courage de prendre des décisions
impopulaires.
Ce « croyant » fut anglican, et puis il se
convertit au catholicisme fin 2007 après avoir rencontré le
Pape. Avant et après il ne cessait de raconter des mensonges en
causant le massacre de centaines de milliers de personnes, et il
persévère en affirmant, comme on va le voir, qu’il serait prêt
d’inventer d’autres fausses raisons pur justifier les crimes de
sa bande.
Tout cela grâce à sa « foi » ! Il est curieux
qu’après de tels aveux, ce criminel ne soit pas encore
excommunié par les autorités religieuses officielles et que les
puissances civilisatrices de la planète n’aient pas encore
déclaré la guerre aux extrémistes de son genre.
En revanche, ceux qui ont repris son
flambeau en France et en Europe, viennent nous parler maintenant
de la menace « existentielle » que représente la présence
musulmane en Europe ! L’on peut se demander si ce n’est un autre
volet du même projet ? NdT
http://www.alquds.co.uk/
http://www.abdelbariatwan.com/
Tony Blair, l’ex-premier ministre britannique
a choqué beaucoup de monde en Grande Bretagne, en reconnaissant
qu’« il serait allé à l’invasion de l’Irak même s’il savait à
l’avance que le régime du Président Saddam Hussein ne possédait
pas d’armes de destruction massive ».
Pis encore, Blair a déclaré qu’il aurait
trouvé d’autres motifs pour justifier l’invasion, car l’objectif
principal c’était de changer le régime à Bagdad et de renverser
son président Saddam Hussein, coûte que coûte.
Ces déclarations de Blair furent données lors
d’une interview avec la présentatrice d’un nouveau programme sur
les religions à la BBC, où Blair a défendu sa croyance
religieuse et la sincérité de sa nouvelle foi dans le
catholicisme qu’il avait embrassé il y deux ans.
Il se peut que ces déclarations aient surpris
beaucoup de monde en Grande Bretagne, que ce soit au sein de
l’élite politique ou bien dans les classes populaires, mais
elles n’ont certainement pas surpris des gens comme nous, qui
furent une minorité à s’opposer à la guerre, et à insister sur
l’existence d’un complot américain imaginé par les
néoconservateurs américains, dont la plupart furent des juifs
pro-israéliens, afin de viser et d’humilier les Arabes et les
musulmans.
L’ex-président américain George Bush fut le
premier à révéler ce complot en déclarant qu’il lancerait une
« croisade » contre l’islam et les musulmans. Ses conseillers
ont essayé d’atténuer la brutalité de ses déclarations, tantôt
en affirmant qu’il s’agissait d’un « lapsus », et tantôt qu’il
ne voulait pas dire ce mot au sens littéral, et qu’il s’agissait
d’une « expression linguistique ».
Cependant Blair affirma dans la même
interview que l’expression « croisade » fut utilisée
intentionnellement pour décrire une coalition
« anglo-américaine » qu’il a définie en tant que « religieuse ».
Il ajouta que l’Islam fut au centre de plusieurs conflits
majeurs à travers le monde, et qu’il y avait une attente des
conflits internes entre les musulmans eux-mêmes.
L’Irak fut visé parce que Saddam était devenu
une menace pour Israël et l’hégémonie occidentale, ainsi que
pour les provisions en pétrole. L’enlever de la carte politique
et militaire de la région était devenu crucial pour assurer la
supériorité militaire israélienne.
Les témoignages données par des officiers
britanniques avant la commission d’enquête sur la guerre en Irak
présidée par Sir Chilcot, ont révélé que Blair considérait de
forcer un changement de régime en Irak depuis 1998, soit presque
deux ans avant que les néoconservateurs américains n’aient
adopté la même stratégie. Plus important, ces officiers ont
aussi déclaré que Blair avait signé un document s’engageant à
faire la guerre en Irak avec George W. Bush un an avant
l’invasion, et qu’il avait systématiquement négligé les points
de vue de ses ministres ou des députés, voire même du Lord
Goldsmith, le procureur général, qui lui avait conseillé que
l’invasion de 2003, à l’époque et dans ses circonstances
diplomatiques, serait illégale vis-à-vis de la loi
internationale.
Blair mentit au peuple britannique, au
parlement et même à son cabinet, et continua à répéter ces
mensonges même après la fin de la guerre et la découverte de ses
conséquences catastrophiques pour le peuple irakien et pour
toute la région. Quand il parlait au parlement de la capacité du
régime irakien à développer des armes biologiques, chimiques et
nucléaires pour attaquer la Grande Bretagne et ses intérêts, il
savait très bien que ces armes n’existaient pas, tout comme il
l’était quand il affirmait que le président irakien pouvait
sauver sa vie et son régime en coopérant avec les équipes
d’inspection de l’ONU.
Ces deux raisons fabriquées pour envahir
l’Irak sont les mêmes que celles qui ont assuré la légalité d’un
« procès » pour faire venir Saddam Hussein devant la justice et
l’exécuter en un temps record, parce qu’ils savaient très bien
que la durée de vie de leurs mensonges allait être courte et que
le peuple irakien avait déjà compris l’ampleur de la
catastrophe.
Tous les discours à propos des violations des
droits de l’Homme par Saddam et de sa violence contre son propre
peuple furent des bombes fumigènes pour cacher le vrai but de la
guerre, qui était de détruire l’Irak de l’intérieur et de
l’extérieur en déchirant son tissu social et son héritage
culturel, en détruisant son identité nationale et en le noyant
dans un conflit ethnique et sectaire.
Blair a aussi admis que la relation spéciale
avec le président Bush fut au cœur de ses décisions politiques.
Il n’aurait pas laissé tomber Bush en hésitant à engager la
Grande Bretagne dans les guerres en Afghanistan et en Irak.
L’Irak et l’Afghanistan furent les victimes
de cette lamentable croisade, dont les promesses de transformer
ces deux pays en des modèles régionaux de prospérité, de
stabilité et de bonne gouvernance, se révélèrent risibles.
Est-ce une coïncidence que ces deux pays
musulmans sont classés par Transparence Internationale, parmi
les plus corrompus dans le monde, juste après la Somalie ?
Les confessions de Blair ne doivent pas
rester sans conséquences. Elles doivent être utilisées par des
experts juridiques pour faire venir la Grande Bretagne et ses
cohortes devant le tribunal de crimes de guerre à la Cour
Internationale de Justice à la Haye.
Le changement de régime par la force
militaire et sans justification légale, est une violation
manifeste des conventions de Genève et des lois internationales,
comme le Lord Goldsmith l’expliqua clairement à Tony Blair quand
ce dernier lui avait demandé son avis avant l’invasion.
Le peuple irakien a perdu deux millions et
demi de martyrs dont un million pendant les sanctions qui
durèrent 13 ans avant la guerre. Il y a deux millions de veuves
et quatre millions d’orphelins. Quatre autres millions
d’Irakiens sont déplacés à l’intérieur et à l’extérieur de leur
pays. L’infrastructure irakienne a été complètement détruite
tout comme le cadre de son business ; les classes moyennes
irakiennes subissent des pertes sans aucun espoir d’une
compensation matérielle par la coalition envahissante.
Il est malheureux que ces gouvernements
arabes se plaignant actuellement du déséquilibre stratégique
dans la région à cause de l’absence de l’Irak comme une force
pouvant faire face à un Iran en expansion, jouèrent un rôle
central dans le soutien au projet « Blair-Bush » enraciné dans
une croisade contre l’islam et les musulmans. Il est aussi
malheureux que des Irakiens, à tort ou à raison, tombent dans le
même piège. Hélas, beaucoup de ces Arabes continuent dans la
même erreur en se préparant à participer dans une guerre
tellement similaire contre l’Iran.
Blair est reçu avec hospitalité dans la
plupart des capitales arabes en tant qu’envoyé du Quartet pour
la Paix au Moyen Orient, alors que dans les capitales
européennes il est reçu avec des œufs pourris et des appels à le
juger en tant que criminel de guerre depuis que ses mains sont
tâchées du sang de millions d’Irakiens innocents.
Sûrement, il est temps de mettre un terme à
ce paradoxe honteux ?