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Lettre ouverte à la conscience nationale

GAZA : complices nous aussi, du génocide en cours ?
Abdelkader Dehbi


© Photo PCHR

Dimanche 4 janvier 2009

Personne n’a le monopole du patriotisme dans notre pays. Et encore moins, ceux qui en ont fait un fonds de commerce politique honteux, dont ils ne cessent de tirer profit, en termes de pouvoir, de privilèges et de rentes, depuis près d’un demi siècle, au nom de leur participation – somme toute naturelle, pour tout citoyen digne de ce nom – à la Guerre de Libération.

De même, personne, - quelles qu’en soient la position sociale ou les motivations -, n’a le droit d’empêcher, et encore moins d’étouffer, les sentiments de profonde humiliation, de révolte et de solidarité, ressentis par l’écrasante majorité du Peuple Algérien, devant le génocide en cours, d’une population entière, de plus d’un million et demi de nos frères palestiniens à Gaza.

Un génocide qui se déroule aujourd’hui sous les yeux du monde entier, après avoir été longuement planifié et programmé, par l’alliance impérialo-sioniste, - Etats-Unis, Israël et Union Européenne - avec la complicité de leurs supplétifs principaux dans la région, en particulier les régimes traîtres, égyptien et saoudien, pour ne citer que ceux-là. Un génocide qui se déroule dans le silence misérable et déshonorant, de la quasi-totalité de nos dirigeants. Pour ne parler que de notre pays, l’Algérie, je voudrais affirmer avec force ici, que nous autres citoyens algériens ordinaires, sommes aujourd’hui en droit de nous interroger sur la signification profonde du silence officiel de l’Algérie, si l’on tient pour quantité négligeable, les inutiles gesticulations et bavardages habituels des uns ou des autres …. Pourquoi donc un ce silence ? Et pour combien de temps encore ?

Où est le temps où la politique extérieure de l’Algérie n’était dictée ni depuis Paris ni depuis Washington, ni depuis Ryadh ? Où est le temps où l’Algérie – parce que ses dirigeants, alors, étaient patriotes et intègres -  pesait sur la scène internationale d’un poids supérieur à sa puissance réelle ? Où est le temps où l’Algérie était à la pointe des mouvements antisionistes et anti-impérialistes dans le monde et exerçait un quasi leadership sur les Etats arabes, voire ceux du Tiers-Monde. En  particulier s’agissant de la défense des droits nationaux du Peuple palestinien ? N’est-ce pas sous les auspices de notre pays que fut proclamée à Alger en 1988, la naissance de l’Etat Palestinien ?

Que s’est-il donc passé ? Le sionisme aurait-il disparu depuis ?  L’impérialisme serait-il aujourd’hui vaincu ? Moins que jamais hélas !

La triste vérité - et c’est-là une conviction très partagée -, c’est que le libre exercice de la volonté et de la souveraineté nationales dans la totalité de nos pauvres pays arabes, est aujourd’hui plus que jamais plombé, entravé, verrouillé par le jeu de l’influence impérialiste des Etats-Unis, de son appendice Israël, et de leurs partenaires de l’Union Européenne. Un jeu d’influence soutenu avec le zèle caractéristique des vassaux, par la quasi-totalité des régimes arabes, tous redevables directement ou indirectement à l’Occident. Tel est en particulier le cas pour les régimes du Caire et de Ryadh qui ont délibérément choisi la voie de la trahison ; la trahison du Peuple palestinien d’abord, et à travers elle, la trahison de l’ensemble de la communauté arabo musulmane. Des régimes qui comme par hasard, se trouvent exercer un étroit contrôle, le premier, sur la Ligue Arabe, qui siège au Caire et le second, sur l’Organisation de la Conférence Islamique qui siège à Djedda.

Entendre en effet, président égyptien, confirmer ouvertement hier, 3 Janvier 2009,  devant les caméras du monde entier, le maintien du blocus de Gaza, coté égyptien, constitue un acte caractérisé de haute trahison et de complicité de génocide. Nul Traité international, nulle Convention bilatérale, nul texte de Loi interne ne peuvent être opposables pour excuser des crimes. Singulièrement des crimes contre l’Humanité, comme c’est le cas aujourd’hui à Gaza.

De même que lorsqu’on entend le Ministre saoudien des Affaires Etrangères rejeter clairement sur le Gouvernement palestinien légitime de Gaza, les responsabilités des crimes de guerre commis par l’Etat sioniste d’Israël, on ne peut s’empêcher de crier à la trahison, de la part d’un régime qui a une longue tradition de reniements et de trahisons contre la Communauté Musulmane, et en particulier contre la Palestine ; un régime qui s’est depuis longtemps rangé du coté des Etats-Unis et fatalement, du coté de l’Etat sioniste d’Israël, comme cela a été le cas par exemple, durant la récente guerre contre le Liban –  été 2006 – qui s’est soldée par l’étonnante et retentissante victoire des moudjahidine du Hezbollah sur l’armée sioniste, des moudjahidine qui ont détruit à jamais, le mythe de l’invincibilité d’Israël..

Y aurait-il chez nous aussi, - en Algérie - des complices du sionisme criminel ? On peut légitimement se poser la question, quand on sait qu’il y a deux jours, le 2 Janvier 2009, des manifestations de solidarité avec Gaza - comme il s’en passe quotidiennement depuis une semaine à travers le monde, y compris à Tel-Aviv, Paris, Washington ou Londres.-, ont été brutalement dispersées, à la sortie de la prière du Vendredi, par les Services de Sécurité, invoquant on ne sait quelle Loi, interdisant les manifestations…..Voire !

Surtout quand chacun sait que pas un seul policier n’intervient lorsque déferlent dans les rues d’Alger ou d’autres villes de l’intérieur, ces hordes d’énergumènes s’égosillant hypocritement, aux cris de « troisième mandat ! ». Sans parler de ces meetings et autres « zerdas » d’un autre âge, organisés à l’intérieur du pays, par telle ou telle zaouïa, et rassemblant des milliers de citoyens désoeuvrés, censés être venus supplier M. Bouteflika, de se présenter, toujours pour ce même et hypothétique « troisième mandat » dont on nous rebat les oreilles depuis des mois, comme si cela était le problème majeur de l’Algérie et des algériens.

N’est-il pas légitime aujourd’hui, pour chaque citoyen, de s’interroger dans quel but, les tenants du pouvoir en place cherchent-ils à délivrer de l’Algérie, ces images misérables et dégradantes ? Des images qui témoignent du profond abîme de régression socio politique et morale au fond duquel notre pays a été précipité par ses propres dirigeants, du fait de la corruption, de l’incompétence et de la misérable passivité d’un système politique illégitime.

Un système politique définitivement discrédité par les scandales à répétition, touchant à d’énormes détournements de fonds publics et autres pillages du patrimoine national. Un système politique par ailleurs moralement plombé par les graves accusations de crimes majeurs perpétrés sous sa responsabilité, contre des populations civiles, durant ce qu’il est convenu d’appeler la « décennie noire ».

Mais revenons à Gaza.

Pour dire qu’au-delà des palestiniens, le combat pour Gaza doit être aujourd’hui le combat  de tous les arabes, de tous les musulmans, de tous les homme libres en général, quelles qu’en soient les convictions idéologiques ou religieuses. Parce que c’est un combat contre l’injustice, contre l’oppression, contre le crime, contre la tyrannie d’un impérialisme yankee sioniste mondial émergent, d’essence raciste et fasciste, qui prétend soumettre à ses diktats par le fer et par le feu, l’ensemble des régions du monde arabo musulman – en qui il voit l’ennemi -, en y instaurant ou en y maintenant des régimes aux ordres, des régimes antinationaux. Des régimes tyranniques à son image, sous couvert d’une prétendue lutte internationale contre le terrorisme. Un terrorisme que cet impérialisme yankee sioniste a lui-même suscité, à travers la mise en scène de scénarios criminels. Depuis la fable des prétendus attentats terroristes du 11 Septembre ou encore la mascarade des « armes de destruction massives de l’Irak », tout comme d’ailleurs, les détournements financiers colossaux, - par centaines de milliards de Dollars -, intervenus récemment sur les places financières mondiales, contrôlées par les grands banquiers sionistes, de plus en plus de personnes dans le monde s’interrogent.

Dieu merci, ce n’est pas encore un crime que de se poser des questions, dans l’intimité de notre conscience…..Même dans une de nos pauvres satrapies arabes.

C’est dire combien sera terrible, le choc en retour, - appelons-le « le choc de Gaza » -  contre les misérables et criminels régimes de corruption et de trahison qui gouvernent aujourd’hui, la quasi-totalité de nos pays arabes.  -- (Abdelkader DEHBI) --



Source : Abdelkader Dehbi


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