EODE/ GEOPOLITIQUE
Malgré les injures de Duterte les armées
US et
Philippines organisent des manœuvres
communes :
un président en danger ?
Luc Michel
Mercredi 5 octobre 2016
LM pour EODE/ 2016 10 04/
Avec AFP - Twitter/
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"La relation (avec
l'armée américaine) n'a pas changé"
- Le porte-parole du ministère philippin
de la Défense,
Arsenio Andolong.
« Manille et
Washington débutent leurs manoeuvres
malgré les injures de Duterte » dit
l’AFP ce jour …
Les Philippines et les Etats-Unis ont
lancé mardi leurs manoeuvres conjointes
annuelles dans un contexte tendu par les
injures de Rodrigo Duterte contre
Washington, et ses menaces de réorienter
sa diplomatie vers Pékin. Connu pour son
franc-parler et son langage populaire,
le président philippin a depuis son
investiture fin juin multiplié les
critiques contre les Etats-Unis,
ancienne puissance coloniale avec
laquelle Manille a conclu un traité de
défense mutuelle en cas de guerre. Ces
derniers jours, il a affirmé que les
manoeuvres conjointes avec les
Etats-Unis seraient les premières et les
dernières de son mandat, et menacé de
dénoncer le pacte de défense conclu par
son prédécesseur Benigno Aquino.
L'accord prévoit
une augmentation des effectifs
militaires américains dans l'archipel
pour contrer l'expansionnisme chinois en
mer de Chine méridionale.
"Réfléchissez-y à deux fois car je vais
vous demander de quitter les
Philippines", a déclaré dimanche M.
Duterte dans une des tirades dont il a
le secret, et qui visait cette fois les
Etats-Unis.
"Les Américains, je ne les aime pas",
a-t-il affirmé. "Ils me réprimandent
publiquement. Alors je leur dis: +Allez
vous faire voir! Allez vous faire
foutre!+", a-t-il poursuivi tout en
laissant à nouveau entendre qu'il
souhaitait réorienter la diplomatie
philippine vers Pékin et Moscou.
UN PRESIDENT EN
DANGER …
La semaine
dernière, il avait avancé que la CIA
projetait de l'assassiner, quelques
semaines après avoir qualifié Barack
Obama de "fils de pute" quand il avait
appris que ce dernier prévoyait
d'évoquer avec lui la question des
droits de l'Homme. M. Duterte s'est fait
élire en mai en promettant d'en finir en
quelques mois avec le trafic de drogue,
affirmant que l'archipel risquait de
devenir un narco-Etat.
Les manoeuvres qui
ont débuté lundi impliquent 2.000
militaires des deux pays et dureront
jusqu'au 12. Elles incluent des
exercices dans les eaux proches de zones
de mer de Chine méridionale au coeur du
contentieux avec Pékin. La Chine
revendique l'essentiel de cette mer, y
compris sur des zones très proches des
côtes de nombreux pays d'Asie du Sud-Est.
Elle s'est engagée dans des opérations
de construction d'îlots artificiels et
de bases militaires sur de minuscules
récifs disputés.
La Cour permanente
d'arbitrage (CPA) de la Haye a donné
raison à Manille le 12 juillet en
estimant que la Chine n'avait aucun
"droit historique" sur cette mer
stratégique.
Mais M. Duterte s'est refusé à utiliser
cette décision pour faire pression sur
la Chine. Au contraire, il a affirmé
qu'il n'y aurait plus de patrouilles
communes en mer avec les Etats-Unis.
Pour autant, le
secrétaire américain à la Défense Ashton
Carter a estimé jeudi que l'alliance
américano-philippine était en "béton
armé". "La relation (avec l'armée
américaine) n'a pas changé", a déclaré à
l'AFP le porte-parole du ministère
philippin de la Défense, Arsenio
Andolong. A Washington, le porte-parole
du Pentagone Jeff Davis a indiqué lundi
que l'armée était parfaitement
consciente des propos controversés de M.
Duterte …
Illustation : Tweet de l’Afp et dessin
de Vitaly Podvitski.
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