BDS
Le syndicat UMass
Amherst des salariés étudiants
de troisième cycle approuve le BDS
GEO
Jeudi 21 avril 2016
Dans un vote sur trois jours (du 12
au 14 avril), au scrutin secret, l’Organisation
des salariés étudiants de troisième
cycle (GEO/UAW 2322) à l’université
Amherst du Massachusetts s’est prononcée
à une
majorité écrasante (95 %) en faveur
de l’adoption d’une
résolution où elle se déclare
solidaire de la société civile
palestinienne et rejoint le mouvement de
Boycott, Désinvestissement et Sanctions.
GEO est la plus importante unité de
négociation collective au sein de
l’Unité locale 2322 de l’UAW (UAW 2322)
et elle représente plus de 2000 salariés
étudiants de troisième cycle sur le
campus phare de l’université Amherst du
Massachusetts. Ceci fait de GEO le
deuxième grand organisme de salariés
syndiqués aux États-Unis à rejoindre le
mouvement BDS par le vote de ses
adhérents.
Cette résolution renouvelle et fait
progresser une résolution GEO de 2003
pour le désinvestissement de
l’occupation israélienne, et elle fait
honneur à l’appel
de 2005 de la société civile
palestinienne – notamment des syndicats,
du corps professoral des universités, et
des organisations d’étudiants – pour que
nous nous engagions dans le BDS au
niveau mondial en tant que tactique
visant à mettre une pression politique
et économique sur l’État israélien
jusqu’à ce que celui-ci se conforme au
droit international et respecte les
droits humains des Palestiniens dans les
territoires occupés. La résolution
demande aussi à notre employeur, l’UMass,
et à notre syndicat, l’UAW, de boycotter
et de se désinvestir des entreprises qui
alimentent et tirent profit de
l’occupation militaire et de la
répression des Palestiniens. Au cours de
la période de dialogue ouvert où tous
les membres furent invités à exprimer
leurs opinions diverses, à s’engager et
à s’organiser, tant les membres du
Groupe noir de GEO que les
membres juifs de GEO ont publiquement
approuvèrent la résolution.
Une résolution similaire
votée en décembre 2014 par l’UAW 2865,
syndicat des salariés étudiants à
l’université de Californie (UC), fut
invalidée par la suite par le Conseil
exécutif international de l’UAW. Cette
invalidation est actuellement en attente
d’appel. GEO et notre organisation
locale,
l’UAW 2322, ont soutenu la décision du
syndicat de l’UC de faire appel contre
l’invalidation de leur vote démocratique
par lequel il approuvait le BDS. Nous
exhortons l’UAW International à
respecter le vote démocratique de ses
membres en faveur du BDS, et nous
les invitons à venir nous rejoindre du
bon côté de l’histoire.
Déclarations de membres de
GEO/UAW :
Santiago Vidales,
co-président de GEO : « Le
fait qu’une majorité écrasante de notre
syndicat a voté pour le BDS est un
témoignage de ce à quoi ressemble le
syndicalisme de justice sociale. Maintes
et maintes fois, il nous a été demandé
pourquoi GEO s’impliquait dans la
politique du monde. La réalité est que
les salariés palestiniens sur notre
campus ont droit à leurs droits humains
et civils fondamentaux quand ils
retournent dans leur pays. En répondant
à l’appel du mouvement BDS de la
Palestine, les membres de GEO rejoignent
les autres syndicats de salariés
étudiants de troisième cycle à travers
le pays en exigeant que nos universités,
nos syndicats et nos communautés,
boycottent et se désinvestissent de
l’occupation violente israélienne des
territoires palestiniens. Nous savons
que notre position de principe sera
critiquée, examinée minutieusement et
contestée. Mais nous savons aussi que
nous construisons un mouvement pour une
libération. La libération du peuple
palestinien est intrinsèquement liée à
la nôtre ».
Kevina King et Tiamba
Wilkerson, conseil exécutif du Groupe
noir de GEO : « Le Groupe
noir est extrêmement fier que notre
syndicat ait mis en application son
proverbial "mettre ses actes en
conformité avec ses paroles" et qu’il
ait voté en faveur de la justice pour le
peuple palestinien. C’est
particulièrement significatif pour le
Groupe noir, étant donné que nous
reconnaissons les liens historiques
entre les luttes de libération des Noirs
et celle du peuple palestinien, et la
façon dont nos traductions de résistance
continuent d’inspirer les autres peuples
opprimés et marginalisés à travers le
monde. La solidarité internationale,
particulièrement entre les Noirs et le
peuple palestinien, est aussi importante
aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été,
alors que nos deux communautés
continuent de se battre contre le
terrorisme autorisé d’État et la
violence raciste ».
Ghazah Abbasi, membre de GEO,
département de sociologie : « Le
capitalisme mondial est un système
colonial, d’une suprématie blanche,
hétéro-patriarcal, qui nous aliène
profondément et se multiplie. Un élément
clé de notre maîtrise de cette
aliénation est la compréhension de notre
humanité commune avec les autres
salariés et peuples, à l’intérieur et à
l’extérieur des États-Unis. Il serait
profondément contradictoire pour les
salariés étudiants de troisième cycle d’UMass
Amherst de faire campagne pour nos
propres droits tout en étant
complaisants à l’égard des violations
épouvantables des droits qui ont lieu en
Israël avec le soutien idéologique et
financier du gouvernement des
États-Unis. En tant que membre du GEO,
je suis profondément satisfait de voir
mon syndicat engagé dans la défense de
la dignité et de l’égalité fondamentales
de tous les salariés et de tous les
peuples du monde entier. Les droits des
peuples en tant que salariés sont des
droits "juridiques" qui dépendent de la
sécurité de leurs autres droits
"naturels" inaliénables – tels que le
droit à l’alimentation, à la sécurité
physique, à la mobilité physique, et à
l’absence de violence. Pourtant, ces
droits fondamentaux sont
systématiquement déniés aux populations
palestiniennes par l’État d’Israël.
Parce qu’il ne peut y avoir aucun
travail juste et équitable possible sous
le colonialisme et sous un siège
militaire, il est impératif d’exiger la
décolonisation immédiate et
inconditionnelle de la Palestine ».
Alyssa Goldstein, GEO/UAW
2322, membre du Groupe Solidarité
Palestine : « En tant membre
juive de GEO et l’un des rédacteurs de
la lettre "Un
soutien juif au BDS", je suis
tellement fière de voir que cette
résolution a été votée à une majorité
écrasante. L’État d’Israël ne parle pas
au nom de la population juive et il ne
la représente pas, et nous ne devons pas
permettre que son oppression des
Palestiniens se poursuive en notre nom.
Les militants juifs, dans mon syndicat
et ailleurs, qui se prononcent pour
l’égalité palestinienne, respectent la
tradition de l’engagement juif pour la
justice ».
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