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EODE-BOOK/ ECOLOGIE RADICALE

Quand les multinationales contrôlent nos assiettes:
L'alimentation en otage

Luc Michel

Jeudi 26 mars 2015

EODE-BOOKS - lire - s’informer – se former
Un service du Département EDUCATION & RESEARCH
de l’Ong EODE
http://www.eode.org/
http://www.facebook.com/EODE.org

# L'ALIMENTATION EN OTAGE

Auteur:Jose Bove, Gilles Luneau
Editeur: Autrement

Quand les multinationales contrôlent nos assiettes !
Dans l'ombre de la finance et du profit à court terme, une poignée de multinationales aux pouvoirs tentaculaires ont mis la main sur tous les échelons du système agroalimentaire mondial. De la graine plantée en terre à la grande distribution, des OGM à la sélection génétique animale, du négoce à la transformation, rien ne leur échappe.

Les ressources s'épuisent, les inégalités se creusent, le paysan est dépossédé de son métier, le consommateur berné. Une seule réponse possible face à la superpuissance industrielle mondialisée : « exercer chacun et ensemble, en toute conscience, le droit de choisir ce que nous mangeons disent les auteurs ».

Il y a un José Bove agaçant : le politicien vert madré rentré dans le Système, à la remorque des leaders vert-kakis, les Cohn-Bendit ou les Grünen allemands, en pointe des milieux atlantistes. Et puis il y a le José Bove militant de l’écologie radicale, défenseur de l’alimentation saine, faisant front aux multinationales de l’Alimentaire. Le José Bove qui démontait le Mc Do de Millau et qui nous rappelle ce qu’était cette écologie radicale avant de devenir l’écologie politicienne. C’est ce José Bove que nous retrouvons dans ce livre salutaire. Avec Gilles Luneau il pénètre pour nous l’opacité organisée d’une mal-bouffe devenue industrielle et monopolisatrice …

LM

#  UN EXTRAIT DE L'INTRODUCTION

Imaginez-vous devant un distributeur automatique de morceaux de viande. Vous glissez 5 euros dans la fente et enfoncez le bouton de votre choix, par exemple «bavette». Votre geste déclenche une imprimante 3D alimentée en cellules de viande de boeuf, modèle muscle long, cultivées sous cloche aseptique. La machine ronronne trois minutes... Voilà c'est fait, la viande est enveloppée automatiquement et vous la récupérez en bas de la glissière. Fiction ? A peine... les prototypes sont en route. Vous disposez déjà, chez les fournisseurs de restauration collective, d'oeufs en poudre, blancs et jaunes séparés. Mieux, vous pouvez acheter de la mayonnaise sans oeuf ! Ou de l'escalope... de PST, ou protéines de soja texturées, qui n'a de carné que le nom. Ce succédané de viande qui fait le bonheur des végétariens est aussi une arnaque dans pas mal de plats préparés (type nuggets, boulettes ou raviolis) où le PST sert de «meat extender» comme disent les Anglo-Saxons : en clair, il augmente le poids de la viande. L'emballage et le marketing ne vantent que la viande, pas le reste. Tout comme ils oublient de signifier que les escargots de Bourgogne sont le plus souvent turcs, que l'andouille bretonne est parfois faite avec du boyau coréen et du porc polonais et que le jambon d'Aoste est chinois ou vietnamien. Qu'importe, ils sont conditionnés en France. L'emballage made in France fait illusion.

Nous vivons une époque où le mensonge économique est roi. Une époque où les mots se vident de sens, où les origines des aliments s'effacent au profit de l'image que l'on veut nous vendre d'eux. La perte de repères sur laquelle nous alertent philosophes et politiques touche aussi l'alimentation. L'industrie agroalimentaire et la grande distribution s'ingénient à inventer une histoire à l'aliment qu'ils nous vendent. Peu à peu, son origine réelle, les champs, les étables, les femmes et les hommes de la terre, les saisons, la mort des animaux, les métiers de bouche s'estompent au profit d'une représentation mentale de la denrée ; représentation savamment concoctée par le marketing. Cette représentation n'a plus de lien avec le réel, mais entretient un fantasme visant à berner les gens. Il n'y a plus ni campagne ni paysans dans cette affaire, mais des usines à malbouffe dont on sait qu'elles peuvent faire des raviolis avec du cheval, de la viande avec des OGM, des antibiotiques et bientôt des hormones, des fruits et légumes avec des pesticides cancérigènes, du lait avec des vaches folles et maintenant du steak sans animal et des préparations aux oeufs sans oeufs. Ce brouillage des cartes sur la nature exacte des aliments sert à nous faire avaler les produits qui procurent le maximum de bénéfices aux industriels qui les fabriquent. Qu'on le comprenne bien, il y a des décennies que le commerce agroalimentaire ne sert plus le client mais la Bourse.

Dans les lignes qui vont suivre, vous allez découvrir que votre assiette est sous l'empire de quelques multinationales qui, à grand renfort d'«innovations», rongent notre liberté de choisir notre régime alimentaire selon les saisons et les terroirs, et qu'à l'échelle planétaire, les paysannes et paysans sont les premières victimes de ces stratégies industrielles et financières. Ils sont dépossédés du choix des semences de leurs cultures et de celui des races des animaux qu'ils élèvent. Ils perdent leur accès à la terre, à l'eau, au marché. Notre enquête révèle la volonté permanente d'un certain nombre d'entreprises transnationales de tout faire pour s'interposer entre l'homme et la nature. Pour nous faire oublier d'où nous venons. Pour effacer le souvenir du jardin nourricier primordial qu'est la Terre. Pour endormir notre instinct qui nous pousse à nous tourner vers elle quand nous avons faim et soif ou quand nous sommes malades. Pour nous faire perdre nos repères et mieux nous accrocher à ceux que ces entreprises nous tendent : des marques au lieu de noms d'aliments, une multitude de produits alimentaires industriels, un choix restreint de légumes non transformés, des préparations où la liste des additifs est plus longue que celle des aliments de base, des ersatz peu reluisants, des bidouillages génétiques et tant de gaspillage.

# EXTRAIT D’UNE INTERVIEW AVEC LES AUTEURS 

* QUESTION / Vous expliquez, dans votre livre, comment nos habitudes de consommation ont des conséquences à l'autre bout du monde, avec l'exemple des crevettes à bas prix...

Les ONG ont identifié cet esclavage en Asie, sur des bateaux où des familles travaillent 20 heures par jour, comment des villages entiers sont pris en otage pour la pêche ou les fermes aquacoles. Ça entraîne la destruction des mangroves, du littoral et des modes de vie des gens. On peut dire ça aussi pour l'huile de palme, pour le soja en Amérique du sud. On le voit aussi en Afrique avec la confiscation des terres agricoles pour faire de plus en plus d'agrocarburants.

* QUESTION / Vous écrivez qu'à cause du réchauffement climatique “il faut se préparer à la fin des AOC viticoles, voire de certains labels de qualité des terroirs”. A quel horizon ?

Beaucoup de cépages ne pourront pas continuer dès 2040 ou 2050. Il faut s'attendre à une remontée en latitude de certaines AOC, déplacées de centaines de kilomètres, ou de leur disparition. On va avoir de vrais problèmes en Languedoc, en Gironde. On peut aussi penser qu'il faudra abandonner l'élevage en Cévennes ou sur les Causses à cause de sécheresses trop importantes. Ça peut bouleverser l'idée de produire à l'herbe, comme c'est le cas de l'AOC roquefort. Il faut en tout cas prendre conscience de ça pour pouvoir ne pas se retrouver dans cette situation-là. D'où l'importance de la bataille sur le changement climatique. La Camargue peut disparaître avec la montée du niveau de la mer et même, avant ça, va se poser le problème de la salinisation.

QUESTION / Vous parlez du danger des pesticides. Mais comment ne pas être sûr, même dans un marché de proximité, que les légumes ou les fruits n'en sont pas bourrés ?

Il faut favoriser les circuits courts où il y a une identification des modes de production. Dans les grandes surfaces, c'est une question citoyenne. Il faut aller vers des produits qu'on peut tracer, mais il faut aussi que la législation évolue sur l'aspect qualitatif des produits.
Vous dénoncez aussi les “illusionnistes du beefsteack”...
On vous propose des ersatz de viande avec des substituts de viande comme les fameux steaks au soja. Mais l'aspect le plus important, c'est cette course en avant scientiste sur la reconstruction à partir de cellules souches de tissus de viande, qui est en train d'être expérimentée. On pourra ainsi continuer le mythe de la viande comme étant l'aliment central de la modernité et de la réussite sociale. On est passé en France de gagner son pain avant-guerre à gagner son bifteck pendant les Trente glorieuses. Alors qu'on n'a pas besoin de manger autant de viande que ça.
En guise de cadeau empoisonné pour la fin, le livre s'achève sur le dioxyde de titane, nanoparticule utilisée dans les chewing-gums, les plats cuisinés et les dentifrices...
Des études montrent que c'est peut-être cancérigène et vous le retrouvez sur les étiquettes avec la mention E 171. Ça sert à blanchir. Danone a abandonné, mais voulait le travailler avec des yaourts, pour les rendre plus blancs. Comme Coluche avec la lessive et le “plus blanc que blanc”. La commission européenne voudrait légiférer pour rendre légale l'utilisation des nanoparticules dans l'alimentation. Pour l'instant, ça se fait sans aucune législation. Au nom du principe de précaution, il faudrait au contraire ne plus pouvoir l'utiliser, mais il y a des pressions terribles des multinationales.

Broché: 160 pages
Collection : Angles & reliefs
Langue : Français
ISBN-10: 2746741164
ISBN-13: 978-2746741164 

EODE / 2015 03 26 /

EODE-BOOKS
eode.books@yahoo.com
http://www.eode.org/category/eode-books/

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The Department EDUCATION-FORMATION-RESEARCH of the Ngo EODE and of EODE-THINK TANK.
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Source : Luc MICHEL

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