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Politique française
Insoumise
La biographie de Delphine Batho qui
accuse !
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Samedi 21 février 2015
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INSOUMISE
Auteur: Delphine Batho
Editeur:
Grasset
Ex ministre de François Hollande,
Delphine Batho dénonce « le grand bal
des vanités ou des ambitions ». Une
plongée sans concession dans l’univers
impitoyable de la politique politicienne
française !
Pendant 1 an, 1 mois et 17 jours,
Delphine Batho a été ministre de
François Hollande, avant d’être
brutalement limogée. Avant tous les «
frondeurs » en vogue, elle a eu l’audace
de dénoncer une politique qui, selon
elle, n’annonçait qu’échecs et
désillusions. Delphine Batho publie
Insoumise, un ouvrage plutôt bien
charpenté sur l’impossibilité d’être
ministre de l’Ecologie dans un
gouvernement tout acquis aux intérêts
des financiers et des industriels.
Observatrice et actrice du
fonctionnement de l’Etat, elle livre ici
un récit inédit, vif, saisissant, de son
expérience de Ministre. Sans amertume,
elle y raconte la faiblesse des uns, la
lâcheté des autres, la droiture de
quelques-uns, ainsi que le grand bal des
vanités ou des ambitions. Plus
gravement, elle y déplore les pratiques
d’une République dont l’énarchie et la
bureaucratie ont perverti les
mécanismes. Et surtout, elle décrit avec
lucidité comment, au sommet de l’Etat,
règne ouvertement une navrante
connivence avec les lobbies et les
puissances financières que la gauche
était censée combattre.
« LE GRAND BAL DES VANITES OU DES
AMBITIONS » …
OU LE NAUGRAGE DE LA PRESIDENCE HOLLANDE
Brutalement virée le 4 juillet 2013 pour
avoir critiqué la baisse de 7% du budget
de l’Ecologie, redevenue députée des
Deux-Sèvres, Delphine Batho publie
aujourd’hui Insoumise, chez Grasset,
récit d’une longue année de
désillusions, dédié à tous ceux qui «
ont un jour été écartés, limogés,
licenciés, virés ». Et c’est un nouveau
livre ravageur pour François Hollande,
après ceux de Cécile Duflot et de
Valérie Trierweiler, qui parait en
librairie.
Delphine Batho y décrit un président de
la République ambigu sur le gaz de
schiste, trop proche du patronat
énergétique et sans grande autorité face
à son Premier ministre de l’époque,
Jean-Marc Ayrault. Elle compare surtout
le gouvernement de la France en 2014 à «
un ancien modèle de console de jeux
Nintendo dont le câble de transmission
jusqu’à l’écran de télévision serait
sectionné : En haut, on pense que l’on
dirige, on s’obstine à appuyer sur les
touches de la manette avec insistance,
mais cela fait longtemps que les
commandes ne répondent plus ». Et
d’établir le « bêtisier des
dysfonctionnements de l’Etat »,
décrivant cette bureaucratie qui «
retient le parapheur et retient la
décision ».
A un ancien directeur de cabinet du
gouvernement de Lionel Jospin, la jeune
ministre demande un jour « comment la
gauche a pu s’enliser dans un tel degré
de bureaucratie ». Réponse de
l’intéressé: « Quand Jospin était
Premier ministre, les politiques nous
disaient « voilà ce qu’on veut », et
nous, les technos, ont devait se
débrouiller pour trouver les solutions,
c’était notre boulot d’assurer la
traduction concrète. La commande était
claire. Aujourd’hui, les politiques se
tournent vers les technos en leur disant
« qu’est-ce qu’on peut faire ? »...
Lire ce livre, c’est bien sûr comprendre
comment François Hollande a fini par
désespérer son propre camp, bien au-delà
des frondeurs. Et pourquoi il lui sera
difficile de représenter à nouveau sa
famille politique en 2017. « J’ai vu que
tes amis annoncent déjà ta candidature
en 2017, quelle drôle d’idée !
interpelle-t-elle le Président à la fin
de son ouvrage. Au fond tu le sais bien,
il n’y aura pas de deuxième mandat pour
toi ».
« UN OUVRAGE PLUTOT BIEN CHARPENTE SUR
L’IMPOSSIBILITE D’ETRE MINISTRE DE
L’ECOLOGIE DANS UN GOUVERNEMENT TOUT
ACQUIS AUX INTERETS DES FINANCIERS ET
DES INDUSTRIELS »
Et de deux. Après Cécile Duflot, c’est
au tour de Delphine Batho de planter sa
plume dans le dos du pouvoir. Deux
femmes, deux écolos, deux
(ex)-ministres, deux destins presque
similaires… Si ce n’est que l’une (Duflot)
a quitté le gouvernement de son propre
chef, tandis que l’autre (Batho) en a
été brutalement limogée, le 2 juillet
2013, par Jean-Marc Ayrault, après une
petite année de services.
Car il ne fait pas bon être une ministre
de l’Ecologie convaincue dans le royaume
de François Hollande. Un royaume où les
magnats du nucléaire, du pétrole et des
gaz de schiste trouvent porte grande
ouverte à Bercy, à Matignon, et même à
l’Elysée…
Décrire comment s’organise ce petit
monde, c’est là l’intérêt d’Insoumise,
ouvrage de meilleure facture que celui
de l’ex ministre du Logement paru fin
août. Dès les premières pages,
l’éphémère locataire de l’Hôtel de
Roquelaure annonce qu’elle y racontera «
étape par étape, la façon dont
l’influence des milieux financiers et
industriels s’est installée au cœur du
pouvoir ». La quadra, qui a encore une
belle carrière politique devant elle, ne
dit, bien sûr, pas la moitié de ce
qu’elle sait.... Mais même incomplet, le
témoignage est édifiant. Non seulement,
par le récit des pressions exercées par
les lobbies. Mais surtout, de celles que
lui fit endurer le pouvoir lui-même pour
faire passer les intérêts des puissances
financières, au mépris de l’intérêt
général.
DINERS A MATIGNON ET LOBBIES INDUSTRIELS
Au premier chef, il y a les Montebourg
et Macron, ambassadeurs serviles des
compagnies pétrolières qui lorgnent sur
les sous-sols de l’Ile-de-France. Mais
aussi l’Elysée qui relaie « en dolby
stéréo » que le débat national sur la
transition énergétique n’implique pas
assez les entreprises – pourtant 130 à
participer au débat ! –, ou encore « la
pression lancinante des conseillers du
président de la République concernant
l’instruction des permis miniers »… Sans
oublier l’inénarrable Jean-Marc Ayrault
qui ne trouve rien de mieux que «
reprendre les choses en main » en
organisant, à Matignon, des dîners entre
sa ministre de l’Environnement et… les
patrons d’EDF, Total et Areva ! « Une
fois qu’il a obtenu son dû sur le pacte
de compétitivité, le patronat voulait
son reste sur la politique énergétique
», écrit Delphine Batho. Dont acte.
Phagocyté par la fameuse « promotion
Voltaire », le pouvoir s’offre
joyeusement aux mains d’un patronat avec
qui, dans le fond, il partage les vues.
Entre la connivence, les compromissions,
et les conflits d’intérêts, voilà Batho
cernée. Sur Henri Proglio, patron d’EDF
et « ministre fantôme » (sic), elle dit
: « Ce que je refusais, il l’obtenait du
premier ministre directement ». Quant au
président du groupe Vallourec,
spécialisé dans la fabrication des tubes
destinés à forer le gaz de schiste, il
peut compter sur l’oreille attentive de
son épouse, qui n’est autre que la
directrice du cabinet de… François
Hollande. Les lobbies, écrit Delphine
Batho, « sont surtout forts de la
faiblesse des gouvernants face à eux ».
A moins qu’ils soient déjà juste à côté.
L’AUTEUR:
Delphine Batho est députée socialiste
des Deux-Sèvres. Elle a été porte-parole
de François Hollande pendant la campagne
présidentielle de 2012. Ministre de
l’Ecologie, du Développement durable et
de l’Energie, elle a été écartée du
gouvernement en juillet 2013 après avoir
dénoncé un « mauvais budget » pour
l’Ecologie.
Pages : 272
EAN : 9782246811800
EODE / 2015 02 20 /
EODE-BOOK
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