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POLITIQUE FRANCAISE
La parole présidentielle de la geste
Gaullienne
à la frénésie médiatique
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Jeudi 12 mars 2015
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# LA PAROLE PRÉSIDENTIELLE DE LA GESTE
GAULLIENNE À LA FRÉNÉSIE MÉDIATIQUE
Auteur:
Joseph Daniel
Editeur: Seuil
Une analyse du rôle de la communication
dans la conquête et la maîtrise du
pouvoir, de la Ve République à
aujourd'hui. L'auteur fait état des
moments marquants dans l'histoire
médiatique et politique française, et
revient sur les bouleversements induits
par l'apparition de la télévision dans
les foyers, et aujourd'hui par
l'Internet : maîtrise de la durée,
contrainte de l'immédiateté, etc.
En un demi-siècle, le paysage politique
et médiatique français a subi une
métamorphose totale. La communication,
outil essentiel du pouvoir qui l’a
longtemps dirigée, est désormais une
arme à double tranchant, formidablement
rapide mais insaisissable, dont les
retournements inattendus rendent l’usage
plus complexe et plus éphémère.
De Charles de Gaulle à François
Hollande, Joseph Daniel nous fait
revivre les grands moments de la
communication du pouvoir, à travers les
écrits et les écrans, les discours et
les duels en direct, les styles et les
corps, les mots et les gestes, sans
oublier les coulisses. Il compose un
tableau fourmillant d’anecdotes et de
situations souvent saisies sur le vif,
dans un style élégant et précis.
Ces exemples multiples étayent une
analyse rigoureuse et novatrice des
bouleversements apportés par la
domination de la télévision, puis
l’irruption d’Internet. Bouleversements
qui s’accompagnent d’un éclatement des
repères : du temps maîtrisé et organisé
au « temps réel » et aux contraintes de
l’immédiateté ; des décors des palais de
la République à l’obsession du « terrain
» et aux échanges mondialisés.
Le pouvoir est-il encore maître de sa
communication ?
EXTRAIT DE L'INTRODUCTION : « LA
RÉPUBLIQUE DES SIGNES »
C'est une forme de communication du
pouvoir qui plonge ses racines dans
l'Antiquité, quand la reproduction des
traits du dirigeant, sur les statues et
pièces de monnaie, donnait à voir à la
fois sa représentation institutionnelle
et son allure corporelle, exaltait sa
légitimité tout en exprimant sa
personnalité. Nous continuons à en
croiser mille fois les ramifications
contemporaines, sans guère y prêter
attention.
Arrêtons-nous donc sur les portraits
officiels des sept présidents de la Ve
République. Réalité révélée par la
photo, mais idéalisée par la mise en
scène. Images posées et figées,
confrontées à une infinité de prises de
vue «réelles», saisies au fil de
l'actualité qui bouge et du temps qui
passe.
Charles de Gaulle et Georges Pompidou
n'ont guère modifié le modèle établi
depuis Louis-Napoléon Bonaparte : une
image hiératique où la fonction semble
l'emporter sur la personne. Le chef de
l'État est debout, en habit noir de
cérémonie, portant rubans et médailles,
une main appuyée sur une table. La
bibliothèque de l'Élysée fournit à ces
deux hommes de culture son décor
d'ouvrages richement reliés. Dira-t-on
que ces deux portraits ne nous disent
rien de spécifique sur chacun d'eux face
au pouvoir ?
Jean-Marie Marcel, auteur du portrait de
De Gaulle, montre pour la première fois
le chef de l'État en couleurs : sous
l'académisme pointe l'innovation. On ne
retrouve pas le sourire qu'arborait le
bon René Coty : le regard altier, qui
part sur sa gauche, a quelque chose de
«sûr de lui-même et dominateur». Le
président arbore le collier de l'ordre
de la Libération, qu'il a créé, ce qui
le distingue à jamais. Boutons
métalliques et épaulettes dorées
rappellent qu'il est d'abord un
militaire.
Avec François Pages, photographe à Paris
Match, Georges Pompidou s'est coulé dans
le même moule, mais avec de subtiles
nuances. Sous la toison des sourcils, le
regard paraît plus avenant. La main
droite, ouverte, ne touche la table que
du bout des doigts, alors que c'est un
poing fermé que le Général - de plus
haute stature et de plus grande
détermination - appuyait sur des livres.
Plus de dorures : on a affaire à un
civil, d'ailleurs vaguement emprunté -
le natif de Montboudif (Cantal), qui
veille à ressembler à «Monsieur
Tout-le-monde», paraît déguisé dans sa
tenue d'apparat.
Valéry Giscard d'Estaing subvertit tous
les codes du vénérable portrait
officiel. L'image était verticale, la
voici horizontale : en un mot,
télévisuelle. Le plan choisi est «plein
cadre», à partir des épaules. Le
président n'est plus centré, mais décalé
sur la gauche. L'habit constellé est
remplacé par un costume sombre agrémenté
d'une discrète rosette. L'image combine
deux éléments d'égale valeur
emblématique : le président et le
drapeau tricolore qui, en diagonale,
semble flotter. L'élu paraît avancer le
sourire aux lèvres. Le portrait est
confié - on le fait largement savoir - à
un photographe de notoriété mondiale,
Jacques-Henri Lartigue, 80 ans, qui sait
comme personne saisir les battements de
la vie. Voici le septennat inscrit sous
les signes de la modernité et de la
jeunesse.
L’AUTEUR:
Joseph Daniel a consacré une grande
partie de sa carrière à la communication
politique, notamment comme dirigeant du
SID (actuel SIG, Service d’information
du Gouvernement) de 1981 à 1986, puis
responsable de la Communication de la
Présidence de l’Assemblée Nationale de
1988 à 1992. Membre du Conseil supérieur
de l'audiovisuel (CSA) de 1999 à 2005,
il a enseigné à Sciences Po Paris.
496 pages
Ean : 9782021213485
EODE / 2015 03 11 /
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