Le Collectif
Palestine Vaincra répond aux propos du
président régional du Conseil
représentatif des institutions juives de
France (Crif) Franck Touboul.Qu’est-ce qui
vous a choqué dans les propos du
président du Crif ?
Le président du
CRIF a tenu des propos très graves
contre notre collectif et tous les
défenseurs de la cause palestinienne. En
premier lieu, nous sommes scandalisé·e·s
par le procédé abject qui consiste à
rapprocher et assimiler notre collectif
aux attentats antisémites de Merah et
ainsi salir la mémoire des victimes. Par
ailleurs, M. Touboul cherche à nous
faire passer pour des fauteurs de
troubles afin que la préfecture
interdise nos activités. Ces incitations
à la violence sont irresponsables alors
même que nous tenons des stands depuis
un an sans aucun souci.
Lorsqu’il
dénonce le soutien du FPLP, classé comme
organisation terroriste, ou l’appel au
boycott qui est interdit en France,
comment réagissez-vous ?
Pour ce qui est du
boycott, c’est un mensonge. D’ailleurs,
la Cour européenne des droits de l’Homme
a condamné en juin dernier la France
pour entrave à la liberté d’expression
suite à la condamnation de militant·e·s
pour la Palestine qui appelaient au
boycott des produits israéliens. En ce
qui concerne le FPLP, toutes les
organisations palestiniennes qui
refusent la colonisation israélienne
sont considérées comme « terroristes »
par l’Union Européenne. Cela en dit long
sur le soutien de l’UE à la politique
israélienne. C’est une opération qui
vise à faire taire le peuple palestinien
et ses soutiens. Il fut un temps où
Mandela était lui aussi considéré comme
un « terroriste ».
En quoi la
remise en cause du jumelage Toulouse-Tel
Aviv peut servir la cause palestinienne
?
Ce que nous
dénonçons c’est la collaboration
économique et politique de la ville de
Toulouse avec la capitale d’un État
raciste et colonial. Vouloir mettre fin
à ce jumelage c’est s’opposer à cette
politique. De nombreuses municipalités
ont suspendu des jumelages. C’est le cas
de Lille qui a suspendu son jumelage
avec la ville israélienne de Safed, ou
encore d’une commune du Loiret qui a
suspendu son jumelage avec Tuchow, ville
polonaise à la politique homophobe.
Toulouse, ancienne capitale des
Républicains espagnols en exil, a une
longue tradition antifasciste qu’elle
doit honorer en mettant fin à ce
scandaleux jumelage.
L’antisionisme
est-il devenu le nouveau visage de
l’antisémitisme comme l’affirme Franck
Touboul ?
L’antisionisme est
un antiracisme. Il s’oppose à toute
forme de discrimination et défend le
projet d’une Palestine libre et
démocratique, de la mer au Jourdain,
pour tous et toutes, à égalité des
droits indépendamment de la croyance
religieuse, du genre, etc. Les
défenseurs de l’apartheid israélien,
main dans la main avec les antisémites
(rappelons que les autorités
israéliennes accueillent régulièrement
des antisémites notoires comme le
Hongrois Orban), tentent d’amalgamer
antisionisme et antisémitisme afin de
bâillonner le soutien au peuple
palestinien.