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Iran:
Arrêt des négociations avec 5+1,
les Gardiens de la révolution menacent
Al-Manar
Photo:
Al-Manar
Vendredi 13 décembre 2013
L'Iran a dénoncé vendredi la décision
des Etats-Unis d'étoffer sa liste noire
des entités soupçonnées de contourner le
programme de sanctions contre Téhéran,
estimant qu'elle était "contraire à
l'esprit de l'accord de Genève" sur le
nucléaire iranien.
"Le geste américain est contraire à
l'esprit de l'accord de Genève" dans
lequel les grandes puissances s'engagent
à ne pas décréter de nouvelles sanctions
contre l'Iran, a affirmé le négociateur
iranien Abbas Araghchi, cité par
l'agence Fars.
"Nous examinons la situation et nous
aurons une réaction appropriée", a-t-il
ajouté, au lendemain de l'interruption à
Vienne des négociations techniques sur
l'application de l'accord.
Arrêt des négociations
techniques
L'équipe d'experts iraniens a
interrompu jeudi soir ses négociations
avec les experts du groupe 5+1, qui
avaient commencé lundi pour rentrer à
Téhéran pour des consultations, a
indiqué un négociateur iranien aux
agences de presse, sans préciser les
raisons de cette décision, selon
l'agence officielle Irna.
Cette annonce intervient après que
les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir
ajouté à leur liste noire une dizaine
d'entreprises et d'individus soupçonnés
de contourner le programme de sanctions
internationales contre l'Iran.
Selon l'agence Mehr, citant des
sources informées, les négociations qui
duraient depuis lundi entre l'équipe
d'experts iraniens et les réprésentants
des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France,
Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont
été
stoppées en raison des "nouvelles
sanctions américaines" et "du manque
d'implication des Américains dans
l'accord" de Genève.
L'Union européenne avait auparavant
affirmé que la poursuite du travail
était "nécessaire" après quatre jours de
discussions à Vienne. "Des
consultations auront lieu dans les
capitales, en espérant que les
négociations
techniques reprendront bientôt", avait
expliqué Michael Mann, porte-parole de
la chef de la diplomatie européenne
Catherine Ashton.
Selon l'accord signé le 24 novembre à
Genève, qui vise à donner des
garanties à la communauté internationale
de la nature purement pacifique du
programme nucléaire de Téhéran, l'Iran
doit limiter pendant six mois ses
activités nucléaires en échange d'une
levée partielle des sanctions
occidentales.
L'Union européenne et
l'administration américaine se sont
également
engagées à ne pas décréter de nouvelles
sanctions liées au nucléaire.
L’Iran foulera au pied tout
accord en cas d’atteinte à sa
souveraineté
Les
responsables iraniens avaient mis en
garde contre l'adoption de nouvelles
sanctions en affirmant qu'elles
affecteraient l'accord de Genève.
Dans ce contexte, le vice-chef des
gardes de la Révolution iranienne, le
commandant Hussein Salami, a affirmé que
son pays foulera tout accord en cas
d’atteinte à sa souveraineté.
« Nous savons très bien comment faire
face aux Américains…au moment où on
sentira une quelconque atteinte à notre
souveraineté, tous les accords seront
foulés au pied », a assuré M.Salami,
lors d’une conférence mercredi soir à
l’ex-ambassade américaine à Téhéran.
Les répercussions de l’accord
de Genève
Entre-temps, certains experts
iraniens voient dans l’accord de Genève
des répercussions sans précédent, alors
que d’autres affirment que l’Iran a
acquis des expériences en raison de ces
sanctions.
Pour le vice président du comité de
la sécurité nationale et de la politique
étrangère au sein du parlement iranien,
Mansour Hakikat Pour, l’accord de Genève
a mis en échec les tentatives de
diaboliser l’Iran. Les relations entre
l’Iran d’une part et l’occident et les
pays arabes de l’autre deviendront plus
logiques, selon lui.
Et d’ajouter: « les consommateurs du
pétrole iranien avaient beaucoup de
difficultés dans la façon de payer, mais
après l’accord de Genève un bon nombre
de ces problèmes a été résolu ». M.Pour
a prédit un développement dans le
secteur banquier. « Les banques turques
et tadjikes ont déjà été autorisées à
traiter avec l’Iran», a-t-il dit.
Cependant, l’expert banquier Enayat
Fahendaj estime qu’ « il est encore très
tôt de parler des répercussions de
l’allègement des sanctions qui prendra
du temps pour entrer en vigueur ». Il a
donné comme exemple l’Irak qui 10 ans
après l’invasion américaine reste
affecté par les sanctions imposées sous
Saddam (ancien président irakien).
Selon M. Fahendaj, certains pays
influents dans les décisions
internationales profitent de telles
sanctions. Ils sont actifs dans le
marché noir, en vendant les marchandises
auxquelles ont besoin les secteurs privé
et public en Iran.
Pour sa part, le spécialiste dans le
secteur de l’aviation civile, Mohsen
Atabour, reconnait que les sanctions ont
affecté ce secteur, mais il affirme que
la créativité des ingénieurs iraniens a
aidé à résoudre beaucoup de problèmes
dans ce secteur. Iran Air n’a jamais
arrêté son travail, a-t-il fait savoir.
De son côté, l’expert dans la
navigation Hussein Mir Sadeqi, assure
que « l’Iran a acquis beaucoup
d’expérience en raison des sanctions. Il
a su ses amis de ses ennemis. A mon
avis, même après la levée des sanctions
l’Iran n’aura pas de confiance avec les
Européens et les Occidentaux, car il est
possible qu’ils imposent de nouvelles
sanctions contre l’Iran dans l’avenir. »
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