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Al Manar
Israël-Gaza:
L'ONU cède aux pressions et reporte le vote sur la saisine de la
CPI
Photo Al Manar Samedi 3 octobre 2009
Pour la énième fois, la légitimité internationale échoue à faire
régner la justice dans le monde, notamment lorsqu'il s'agit
d'appliquer la loi sur "Israël".
Le Conseil des droits de l'homme aux Nations-Unies a donc cédé,
vendredi, aux pressions américano-israéliennes, et décidé de
reporter à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur
le rapport d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone.
Celui-ci recommande la saisine de la Cour pénale internationale
(CPI) pour des "crimes de guerre" et de "possibles crimes contre
l'humanité" pratiqués par "Israël", durant la guerre contre
Gaza.
"L'impunité pour crimes de guerre et de possibles crimes contre
l'humanité a atteint un point critique" dans la région, avait
dénoncé le juriste sud-africain pour qui "l'absence actuelle de
justice mine tout espoir d'un processus de paix et renforce un
environnement qui favorise la violence".
Les Etats-Unis, qui viennent d'occuper un siège au Conseil
qu'ils boudaient jusque là, s'étaient opposés durant le débat à
ce projet de résolution, et accueilli avec satisfaction son
report.
De son coté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a
exhorté jeudi l'ONU à rejeter le rapport de la mission Goldstone,
en prétendant que son adoption "porterait un coup fatal au
processus de paix".
L'Union européenne avait également exprimé ses réticences sur le
projet de texte présenté par le Mouvement des non-alignés, le
Groupe africain, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI)
et le Groupe arabe.
L'ambassadeur palestinien aux Nations-Unies, Ibrahim Khoraichi,
a lui aussi, rejoint la position américano-israélienne, sous
prétexte que ce projet entrave les efforts de paix.
Des sources palestiniennes ont révélé au site d'al-Jazeera que
le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a reçu
durant ces derniers jours, deux appels téléphoniques de la part
de la secrétaire d'état, Hillary Clinton. Cette dernière l'a
incitée à ne pas approuver le projet Goldstone. Car, selon elle,
il approfondirait les différents entre Israéliens et
Palestiniens.
Le premier ministre palestinien, à Ramallah, Salam Fayyad, qui a
exercé des pressions sur Abbas, a évoqué la situation
économique, et l'arrêt par "Israël" du fonctionnement de la
société de télécommunication palestinienne, et ce, pour
justifier le retrait de la plainte contre "Israël".
Selon Fayyad, l'approbation de ce rapport est une "erreur".
"Nous ne pouvons pas faire face aux Etats-Unis et à "Israël",
a-t-il estimé.
CONDAMNATIONS INTERNATIONALES
Le Hamas, par la voix de Khaled Mechaal, a qualifié de
"Honteux", le fait qu'un palestinien appelle au report du vote.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a pour sa part, accusé
le président palestinien de vouloir sauver les responsables
israéliens de comparaitre devant les tribunaux internationaux.
Entre-temps, plusieurs organisations de défense des droits de
l'homme ont au contraire plaidé pour une approbation du rapport
Goldstone et de ses recommandations.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a ainsi déploré la décision de
report par le Conseil. "Les Etats-Unis ont voulu ce sursis, et
maintenant c'est aux Américains et aux Européens qu'il revient
de s'assurer que sont menées et mises en oeuvre des enquêtes
crédibles et des décisions de justice, qui sont cruellement
nécessaires", a déclaré Steve Crawshaw, un responsable de HRW.
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Publié le 3 octobre 2009
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