Road-movie en Palestine et Israël, nous
embarquons avec Radi et Mounira,
marionnettistes en lutte pour la survie
de l'identité palestinienne.
Un road-movie
palestinien
Malgré les
réticences de leurs enfants, Radi et
Mounira, couple de marionnettistes de 65
ans, partent pour leur dernière tournée
entre Israël et Palestine à bord de leur
camionnette d’un autre âge.
Le couple est
exténué de devoir monter et démonter la
scène, jouer trois spectacles à la suite
devant des centaines d’enfants déchaînés
et sous un ciel brûlant. Les
marionnettes sont trop lourdes pour les
mains de Mounira et Radi oublie de plus
en plus ses dialogues. Doivent-ils faire
demi-tour et arrêter leur tournée après
40 ans sur les routes ? La question se
pose au fur et à mesure de leur voyage.
Du désert du Nakab aux frontières du
Liban et de la Syrie, des collines de
Galilée à Ramallah et aux camps de
réfugiés de Cisjordanie, le doute
s’installe au sein du couple. Perdus
dans Jéricho, effrayés par les bombes
qui tombent près de Majd Al Shams,
déstabilisés par les enfants bédouins du
Néguev incapables de déterminer leur
propre identité, les marionnettistes ne
savent plus si leur mission est encore
pertinente. Sauvegarder l’identité de
leur peuple à travers leurs spectacles,
mais à quel prix ? Leur engagement
vaut-il qu’ils y sacrifient leur santé,
voire leur amour ?
Une quête de
l'identité palestinienne
Hakawati, les
derniers conteurs est notre deuxième
film documentaire questionnant
l’identité palestinienne et sa capacité
de survie dans un territoire sans cesse
plus fragmenté.
Quatuor Galilée abordait le
problème des refuzniks dans la
communauté Druze à travers le destin de
l’aîné d’une fratrie de musiciens. Il
est l’exemple du traitement que nous
poursuivons, avec, toujours, le désir de
ne jamais aborder de manière frontale la
guerre et l’occupation. Nous voulons
montrer que l’engagement et la lutte
pour défendre son identité et sa culture
peuvent se faire sans prôner la violence
ou se complaire dans une posture
victimaire. La résistance est ici
uniquement pacifique, culturelle,
humaine, sensible… Artistique !
Nous nous
intéressons cette fois à un couple de
Hakawati, figure traditionnelle du
conteur arabe, sorte de dernier fil
reliant les différentes communautés
palestiniennes. Car la seule chose qui
demeure, dans ces paysages morcelés, est
l’art de raconter des histoires. Le
temps d’un spectacle, Radi et Mounira
rassemblent les parcelles d’un pays qui
n’existe plus. Gardiens d’une identité
en sursis, ils endossent aussi le rôle
de témoins et d’enquêteurs dans ce film.
Monter à bord avec eux, c’est partir à
la rencontre des « palestiniens de 1948
» éparpillés entre Israël et Palestine,
coincés sur des territoires qui se
referment comme des étaux. « Arabes
israéliens » - soit 20% de la population
de l’État hébreu – ou « Palestiniens des
territoires » pour ceux qui vivent en
Cisjordanie et à Gaza, ils sont
chrétiens, musulmans, druzes, soufis ou
montagnards, paysans, bédouins. Leur
point commun ? Une identité mise à
l’épreuve d’un éclatement géographique
et d’une impasse politique. L’identité
est ici l’objet d’une quête sur les
routes de la Palestine historique et
existera à travers un récit universel :
l’histoire d’amour d’un couple.
À l’image de leur
fourgon hoquetant, ils sont usés par les
années de tournée et une situation qui
ne cesse de se dégrader. Mais Radi et
Mounira continuent de s’aimer, malgré
l’usure de ce combat culturel qui peut
paraître vain.
Les
réalisateurs
Karim Dridi
Karim est né à
Tunis le 9 janvier 1961 d’un père
tunisien et d’une mère française. Dès
l’âge de 12 ans, il produit, écrit et
réalise plusieurs court-métrages dont
"Zoé la boxeuse" qui le fait
remarquer par la profession. En 1995, il
réalise ses deux premiers longs
métrages, "Pigalle" en
compétition au Festival de Venise et
"Bye bye" en sélection Un Certain
Regard à Cannes. Il réalise un
documentaire sur Johannesburg en 1996 et
un autre sur Ken Loach la même année. En
1998, il offre à Rossy De Palma le prix
d'interprétation au Festival de Locarno
pour son film "Hors jeu". Il
tourne "Cuba Féliz" en 1999, road
movie musical sélectionné à la Quinzaine
des Réalisateurs à Cannes. En 2003, il
tourne "Fureur" en sélection au
Festival de Berlin. En 2007, il réalise
et produit "Khamsa", sélectionné
à Locarno. Il dirige Marion Cotillard
dans "Le dernier vol" tourné dans
le désert du Sahara en 2009. En 2013, il
réalise et produit le documentaire
"Quatuor Galillée", grand prix Ahmed
Attia au Medimed 2014. Puis en 2016 sort
son troisième film tourné à Marseille
"Chouf", qui sera en sélection
officielle hors compétition Cannes la
même année. Il prépare actuellement son
prochain long-métrage, "Les
Fainéants" dont le tournage est
prévu en 2019.
Lien vers la
chaîne YouTube de Karim Dridi
Julien Gaertner
Julien Gaertner, 39
ans, est Docteur en histoire
contemporaine, auteur et réalisateur de
films documentaires. Il travaille et
enseigne l’écriture à l’Université Côte
d’Azur et à Sciences Po Paris. Après sa
thèse sur L’image de l’« Arabe » dans
le cinéma français, il écrit et/ou
réalise des documentaires tels que :
2012 NOUVELLE
VAGUE (France 5/JEM Productions) ;
2014
DESEQUILIBRE(S) (France Télévision,
2M Maroc/JEM Productions, 2013) : Prix
du Jury Festival du Film Documentaire
Méditerranéen de Marseille (Primed,
2014)
2014 QUATUOR
GALILÉE avec Karim Dridi (France
Télévisions, TLT Toulouse/ Mirak Films,
2014) Premier prix au Marché
International du Documentaire
Méditerranéen (Medimed, 2014)
Abonnement newsletter:
Quotidienne -
Hebdomadaire
Les avis reproduits dans les textes
contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs.
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance
du webmaster merci de le lui signaler. webmaster@palestine-solidarite.org