Moyen Orient : le Conseil de sécurité
rejette un projet de résolution condamnant Israël pour
l'attaque de Beit Hanoun
13 novembre 2006 – Le
Conseil de sécurité a rejeté samedi, en raison du veto
opposé par un membre permanent du Conseil de sécurité (les
États-Unis), un projet de résolution condamnant l'attaque de
Beit Hanoun et demandant à Israël de mettre fin immédiatement
à ses opérations militaires dans le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est.
Le projet de résolution, présenté par le Qatar, a reçu
10 voix pour, avec quatre abstentions (Danemark, Japon,
Royaume-Uni et Slovaquie) et une voix contre (États-Unis),
indique un communiqué
publié à New York.
Aux termes de ce texte, les membres du Conseil étaient également
appelés à demander à Israël de retirer immédiatement ses
forces de la bande de Gaza pour les ramener à leurs positions
d'avant le 28 juin 2006.
Le Secrétaire général était par ailleurs prié de
charger, dans les 30 jours, une mission d'établir les faits
concernant l'attaque qui a eu lieu à Beit Hanoun, le 8
novembre 2006 (dépêche
du 8.11.06).
Le texte demandait en outre à la communauté
internationale, y compris le Quatuor, « de prendre immédiatement
des mesures pour stabiliser la situation et relancer le
processus de paix, notamment en créant éventuellement un mécanisme
international de protection des populations civiles ».
Par ailleurs, le projet de résolution demandait à Israël,
« puissance occupante, de s'acquitter scrupuleusement des
obligations et responsabilités mises à sa charge par la
Convention de Genève du 12 août 1949 relative à la
protection des personnes civiles en temps de guerre », et à
l'Autorité palestinienne « d'agir immédiatement et sans répit
pour mettre fin à la violence, y compris les tirs de
roquettes sur le territoire israélien ».
Prenant la parole avant le vote, le représentant des États-Unis,
John Bolton, a affirmé que, de l'avis de sa délégation, ce
texte ne présentait pas de façon équitable les événements
qui se sont déroulés récemment à Gaza, estimant que le
projet de résolution était motivé politiquement et ne
contribuait pas à rétablir la paix.
Selon lui, la mise en place d'une mission d'établissement
des faits n'était pas nécessaire. Il a en outre déploré
que le texte ne fasse aucune mention du terrorisme, dont la
pratique, a-t-il affirmé, empêchait le peuple palestinien de
réaliser ses aspirations.
Estimant que la politique du Hamas ne faisait que perpétuer
l'instabilité et la violence dans la région, le représentant
américain a déclaré que le peuple palestinien méritait des
dirigeants qui renoncent au terrorisme et s'engagent à
devenir des partenaires légitimes pour la paix.
Les délégués du Danemark, du Japon, du Royaume-Uni et de
la Slovaquie ont indiqué qu'ils s'étaient abstenus en raison
du manque d'équilibre suffisant qui caractérisait à leurs
yeux le projet de résolution. La représentante du Danemark a
toutefois invité les autorités israéliennes à conclure
leur enquête sur les circonstances de l'attaque de Beit
Hanoun et à en rendre les conclusions publiques le plus
rapidement possible.
L'observateur de la Palestine, Riyad Mansour, a exprimé sa
déception devant le rejet du projet de résolution, affirmant
que, ce faisant, le Conseil de sécurité donnait l'impression
d'autoriser Israël à se conduire au mépris du droit
international et qu'il ne rendait pas justice de manière
appropriée.
Le représentant du Qatar a pour sa part soutenu que le
projet de résolution présenté par son pays était équilibré
et tenait compte des positions des membres du Conseil. Toute réponse
tiède du Conseil laisse à penser que celui-ci se dérobe à
ses responsabilités, a-t-il assuré, affirmant que son
incapacité à intervenir sur cette question ne conduirait pas
seulement à une escalade du conflit dans la région, mais
aussi à remettre en question la crédibilité du Conseil en
matière d'application du droit international.
Source : Centre de nouvelles ONU
http://www.un.org/french/newscentre/
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