Toujours aussi silencieuse la Communauté internationale laisse liberté de manoeuvre aux forces d’occupation israéliennes (FOI) qui poursuivent  leurs incursions à grande échelle tout particulièrement sur la bande de Gaza. Le PCHR suivant avec la plus grande attention et inquiétude l’évolution de la situation sur place en appelle aux hautes parties contractantes de la 4^ème convention de Genève pour qu’elles obligent Israël à cesser ses exactions et à lever le siège qui étrangle véritablement la population. Le PCHR met en garde la communauté internationale sur les conséquences prévisibles de la politique israélienne qui repose sur le châtiment collectif  et les représailles exercées sur la population civile,  notamment  la destruction des ressources énergétiques et l’interdiction d’importer des produits de substitution (fioul pour groupes électrogènes en particulier).

Cette semaine, 9 tués  dans la bande de Gaza – ce qui porte à 226 les victimes des FOI depuis le 25 juin, parmi lesquelles 47 enfants et 12 femmes

Il y a eu cette semaine 3 incursions dans le camps de réfugiés de Jabalya, 3 dans la localité de Al Kuza’a, 2 dans la localité de Gaza Valley, 1 à Rafah, 1 dans la localité de Al Tawan.      Ne pouvant pas  rapporter dans le détail tous les drames causés par ces incursions meurtrières voici rapporté par un observateur du PCHR comment s’est déroulée une de ces incursions à Beit Hanoun :

Il était 02h00 le samedi 2 septembre lorsqu’une unité spéciale des FOI, déguisée en arabes s’est infiltrée dans la localité de Beit Hanoun au N.E. de la bande de Gaza. Elle s’est dirigée sur le quartier Al Amal au N.E. de la ville et elle a fait le siège de plusieurs maisons qui lui avaient été assignées.

 Etant en position, sous le couvert de tirs intenses, les soldats font irruption dans la maison  de Naser Abu Lfeeta, 48 ans, pour arrêter un de ses fils. Naser prend des balles aux jambes et à l’abdomen. Ordre est donné à tous les résidents de sortir.

 Mohammed Abu Odeh, 53 ans, qui habite la maison voisine, sort de chez lui pour voir ce qui se passe. Il est à 20 mètres des soldats. Il est tué de plusieurs balles dans la tête. Quelques minutes plus tard un de ses fils, Ismaïl, 27 ans, sort à son tour à la recherche de son père. Il est tué sur le coup de plusieurs balles à la poitrine et dans le cou. Il tombe près de son père.  Les deux filles de Mohammed, Hanan, 17 ans et Ashar, 16 ans sortent à leur tour à la recherche de leur père et de leur frère. Les troupes leur tirent dessus. Elles tombent sur le seuil de leur maison toutes les deux touchées par plusieurs balles à travers le corps. Les membres restant de la famille Abu ‘Odeh parviennent à tirer Hanan et Ashar à l’intérieur de leur habitation.

 Sari Abu Lfeeta, 21 ans qui avait été arrêté au cours de l’intrusion des FOI dans la maison familiale, est utilisé comme bouclier humain pour perquisitionner la maison de Abu ‘Odeh. Sari informe les soldats de l’état critique dans lequel se trouvent Hanan et Ahar. Les troupes lui donnent l’ordre de transporter les 2 filles dans un des tanks stationné à proximité, ce qu’il fait. Après avoir saigné pendant plus de deux heures une équipe médicale palestinienne est autorisée à pénétrer sur les lieux pour les évacuer  sur l’hôpital Kamal ‘Edwan. Leur état est jugé critique par les services d’urgence

Au cours de cette incursion 9 maisons ont été entièrement détruites dont celle de la famille Abu ‘Odeh. A 10h00, au cours du retrait des FOI  de cette zone, un hélicoptère tire un missile sur la maison de la famille Eyad Al Kafarna. La maison est sérieusement endommagée  La femme de Eyad et ses 3 enfants qui étaient à l’intérieur sont tous blessés : Dina, 6 ans, Ahmed, 2 ans et Mohammed, 1 an.

Le rapporteur du PCHR qui était lui-même sur les lieux fait part de l’arrestation de 3 Palestiniens recherchés, supposés appartenir à la résistance : Younis et Nasser Abu Lfeeta, 22 ans et Mahmoud Tarabin, 22 ans.

Le point de la semaine aux postes frontière :    Aucun passage à Rafah, les observateurs européens étant interdits par Israël d’être présents sur les lieux. Israël reste maître des entrées et des sorties bien que pas directement sur place.    Beit Hanoun – Erez est totalement fermé aux Palestiniens. Seuls quelques V.I.P. et des « officiels » sont autorisés à passer mais à pied. Al Mentar – Karni : réouvert partiellement depuis le 3 Septembre pour importation de denrées de 1^ère nécessité.  Nahal Ouz : importation très réduite de fioul et de carburants.