L¹avant-poste illégal (1) d¹Amona a été créé au milieu des
années 90, sur une colline située à un kilomètre à l¹est de la
colonie d¹Ofra. Aujourd¹hui, une trentaine de familles y réside,
ce qui en fait l¹un des avant-postes les plus importants de
Cisjordanie. Jusqu¹en avril 2004, tous les bâtiments étaient
mobiles, à l¹exception d¹un petit nombre de structures légères.
En avril 2004, l¹avant-poste inhabité de Ginot Aryeh, au sud d¹Ofra,
est évacué. Malgré toutes les menaces brandies alors, l¹évacuation
est effectuée par les habitants eux-mêmes. Néanmoins, ce geste n¹a
pas constitué le début d¹une nouvelle politique gouvernementale
à l¹égard des avant-postes, mais plutôt la poursuite d¹une
politique ancienne, qui a consisté à masquer les véritables
intentions du gouvernement. Ginot Aryeh avait été créé sur des
terres que même d¹Etat d¹Israël avait reconnues comme un bien
privé appartenant à des Palestiniens. Cette évacuation était
destinée à soulager le gouvernement qui était confronté à des
pressions juridiques insistantes, sans pour cela se confronter réellement
au phénomène des avant-postes.
Ginot Aryeh est donc évacué et ses caravanes transférées en deux
endroits à l¹est d¹Ofra. Il s¹ensuit que deux avant-postes sont
créés, dont l¹un (Ofra Nord-Est) est immédiatement habité.
Cette même semaine commence la construction de 9 nouveaux bâtiments
à Amona. Il semble que ces événements (évacuation de l¹avant-poste,
transfert des caravanes en deux endroits plus
à l¹est, construction de bâtiments en dur à Amona) aient fait
partie d¹un accord non écrit entre les colons et le ministère de
la Défense.
Début 2005, Shalom Arshav reçoit (avec beaucoup de retard)
une réponse officielle de la part de l¹Administration civile, qui
affirme que la construction en cours à Amona est bien illégale.
Depuis lors, Shalom Arshav a entretenu avec l¹Administration civile
une importante correspondance, pour tenter de faire appliquer la loi
alors que la construction se poursuivait.
Le rythme de cette construction atteint un sommet pendant les
premiers mois de l¹année 2005, et les structures des 9 bâtiments
sont terminées en mars.
Depuis, les travaux ont continué, notamment hors horaires réguliers
: week-ends, fêtes et soirées.
Début juillet 2005, Shalom Arshav, représenté par Me Michael
Sfard, saisit la Haute cour de Justice contre le ministre de la Défense,
le commandant des forces armées pour la Cisjordanie, le commandant
de l¹Administration civile et le commandant de la police du
district. Shalom Arshav les accuse de ne pas appliquer l¹injonction
d¹arrêt des travaux ainsi que les ordres de
démolition décidés en octobre 2004
Le 5 juillet 2005, la Haute cour rend un arrêt provisoire ordonnant
l¹évacuation des familles ayant été installées dans les
nouveaux logements.
Le dimanche 10 juillet, les colons quittent ces logements.
Début août, l¹Etat s¹engage auprès de la Haute cour à
appliquer l¹ordre de démolir neuf bâtiments construits en dur de
manière illégale dans l¹avant-poste d¹Amona. Il promet de le
faire après le désengagement.
Le 30 octobre, le quotidien Ha¹aretz publie un article selon lequel
Mofaz, ministre de la Défense, aurait autorisé l¹armée à
appliquer l¹ordre de démolition.
(1) Rappel : concernant les avant-postes (ou " colonies
sauvages ") la notion d¹ "illégalité " se réfère
à la loi israélienne et non au droit international. C¹est ce qui
permet, en particulier, de saisir une instance juridique israélienne.
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