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Déclaration Mahmoud Abbas
M.
MAHMOUD ABBAS, Président de l'Autorité palestinienne, a
rappelé que si la communauté internationale est intervenue
rapidement et positivement pour mettre un terme à la guerre au
Liban, l'été dernier, sans un règlement de la question de la
Palestine, et avec la poursuite de l'occupation des terres
palestiniennes et arabes depuis 1967, la porte demeurera
largement ouverte à toutes les formes de violence, de terrorisme,
de confrontations régionales et de crises mondiales. Il est
regrettable de constater aujourd'hui que les initiatives et les
plans internationaux, au premier rang desquels la Feuille de route
qui a été soutenue par le Conseil de sécurité, stagnent et même
régressent, a-t-il affirmé. Même la reprise des négociations
est soumise à des conditions, a-t-il ajouté.
Décrivant
la vie tragique au quotidien des Palestiniens, le Président de
l'Autorité palestinienne s'est demandé comment la communauté
internationale pouvait-elle s'attendre à un recul du terrorisme
ou des vagues de violence. Comment nous, ainsi que toutes
les forces de modération et de paix dans la région, pouvons
convaincre l'opinion publique que l'espoir est à l'horizon?
a-t-il poursuivi. Il a appelé toute la communauté
internationale, en particulier les puissances influentes, à
fournir la preuve tangible de leur volonté de soutenir la reprise
inconditionnelle des négociations, ainsi qu’un soutien
international véritable afin d'assurer leur succès grâce à la
cessation des activités de colonies de peuplement, des punitions
collectives et des murs de séparation.
Ceci
contribuera à créer une atmosphère positive pour le lancement
des négociations et à atteindre les objectifs de paix durable
basée sur une solution de deux États telle que défendue par le
Président américain George Bush. M. Abbas a également
jugé encourageante la décision d’Israël de renoncer à sa
politique d'unilatéralisme. Cependant, a-t-il ajouté, on
ne doit pas, à la place, permettre la stagnation ou les faits
accomplis. Il faut un retour à la table des négociations,
a-t-il dit.
M.
Abbas a, par ailleurs, réaffirmé que tout gouvernement
palestinien futur respecterait tous les accords que l’Organisation
de libération de la Palestine (OLP) et l’Autorité
palestinienne ont acceptés dans le passé, en particulier les
Lettres de reconnaissance mutuelle signées en 1993 par
Yasser Arafat et Itzhak Rabin, qui prévoient la renonciation à
la violation, et l’engagement en faveur de négociations menant
à la création d’un État palestinien indépendant aux côtés
d’Israël. Tout gouvernement futur s'engagera à imposer
la sécurité et l'ordre, à mettre fin au phénomène des
milices, à l'indiscipline et au chaos, a-t-il ajouté. Les
efforts déployés ont pour objectif unique, selon lui, de créer
un gouvernement d'unité nationale, de substance réelle, en
conformité avec la légitimité internationale et l'initiative de
paix arabe.
La
création d’un gouvernement d’unité nationale devrait être
vue comme un acquis de qualité et non comme un pas en arrière.
Il a assuré que les négociations avec Israël
continueraient de relever de la juridiction et de l'autorité de
l'OLP qu'il dirige. Les résultats, qui seront ensuite présentés
au Conseil national, devraient suffire à lever le siège injuste
dont les Palestiniens sont victimes, a-t-il souligné, souhaitant
que sa patrie, la Palestine, soit une patrie et non une prison, et
que Jérusalem soit le point de rencontre de tous les prophètes,
la capitale de deux États voisins qui vivent dans la paix et l’égalité.
M. Abbas a enfin réitéré l'appel lancé à cette même
tribune, en 1974, par Yasser Arafat: « Ne laissez pas
la branche d'olivier tomber de ma main. »
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