Le gouvernement a approuvé un
nouveau tracé de la barrière de Séparation
Ce matin le gouvernement a approuvé une série de
changements dans le tracé de la Barrière de séparation. En
accord avec le nouveau chemin, la barrière formera deux enclaves
au lieu d’une dans la région des colonies d’Ariel-Kdumim
permettant ainsi à plusieurs villages palestiniens de rester sous
le contrôle de l’Autorité Palestinienne. La responsabilité
pour la sécurité des portails d’entrée de la Barrière dans
la zone de Jérusalem sera transférée de l’armée à la
police.
Même avec les nouveaux amendements du tracé, la
Barrière dans la région d’Ariel-Kdumim va sévèrement
enfreindre les droits de milliers de Palestiniens qui vivent à
proximité et ce, dans le seul but de permettre l’annexion de 15
colonies juives ainsi que des immenses surfaces de terres en vue
de leur expansion future. Dans son annonce publiée ce matin et
suite à la décision du gouvernement, B’Tselem a insisté sur
le fait « qu’une route qui pénètre profondément en
Cisjordanie à une distance de 22 km de la Ligne Verte, n’est
pas une route sécuritaire mais une route politique flagrante qui
échoue à réaliser la promesse de sécurité et qui viole les
droits humains ».
Par la porte de derrière
Ces dernières semaines, Israël est en train de
construire une barricade en béton de 41 kilomètres de long entre
les colonies de Tene et Carmel dans les collines sud de Hébron.
La barricade, haute de 82 centimètres, bloque le passage des véhicules
et du bétail. L’armée maintient que la Barrière est nécessaire
afin de protéger les routes d’accès aux colonies qui se
trouvent au nord de la Barrière de Séparation et aussi pour
faciliter le travail des forces de sécurité. La construction de
la barricade va encore isoler un peu plus les 3 000 Palestiniens
ou plus vivant dans les 18 villages-grottes de la région et qui
sont totalement dépendants de la ville de Yata qui est située de
l’autre côté de la barricade prévue.
En février 2005, suite à la décision de la
Haute Cour de Justice, le gouvernement a approuvé un nouveau tracé
pour la Barrière de Séparation qui s’étendrait dans les
collines sud de Hébron, principalement le long de la Ligne verte.
La construction de la barricade rétabli le plan original « en
passant par la porte de derrière ».
Requête auprès de Haute Cour
pour une réduction des pilonnages sur la « zone sécuritaire »
de Gaza
Le 16 avril 2006, B’Tselem avec d’autres
organisations des droits humains israéliens et palestiniens, ont
soumis une requête à la Haute Cour de Justice afin qu’elle
annule l’ordre de l’armée qui réduit la zone sécuritaire de
tirs d’obus sur la Bande de Gaza à seulement 100 mètres de
cibles civiles. Les requérants soutiennent que les armes ne sont
pas précises et que le fait d’avoir réduit la zone de sécurité
met en danger la vie des civils. Le 10 avril, quand la portée de
champ avait été réduite, la petite Hadil Ghiban (7 ans) a été
tuée par un obus qui avait touché sa maison. L’explosion avait
aussi blessé 12 membres de sa famille.
Les organisations des droits humains requérantes
soulignent que le pilonnage n’est pas une mesure défensive
dirigée contre la source des tirs de roquettes Qassam au moment où
ces tirs sont lancés sur Israël, mais un pilonnage sur « l’espace
de lancement des Qassam », de larges zones à partir
desquelles l’armée a estimé que les roquettes avaient été précédemment
tirées. Ainsi, l’attaque est initiée par l’armée dans le
but de punir ou de dissuader et non une mesure d’autodéfense.
Les requérants soutiennent que le fait d’avoir réduit la zone
de sécurité constitue une grave violation des principes
fondamentaux des règles de la guerre et que cet ordre est
manifestement illégal.
Le fait de tirer des roquettes sur
une population civile est un crime de guerre
De juin 2004 jusqu’au mois de mars 2006, 13
civils dont 5 mineurs, ont été tués par des roquettes Qassam
que des Palestiniens ont tirées sur Israël et sur les colonies
israéliennes dans la Bande de Gaza. Dans une déclaration récente,
B’Tselem a noté que les tirs de roquettes visant des civils,
roquettes souvent tirées à partir de zones résidentielles
palestiniennes, sont à la fois immoraux et illégaux et
constituent un crime de guerre.
Les roquettes Qassam sont elle-même illégales même
quand elles visent des objectifs militaires car les roquettes ne
sont pas précises et mettent donc en danger la vie des civils
situés dans la zone sur laquelle les roquettes sont tirées et
atterrissent. B’Tselem appelle les organisations palestiniens à
arrêter leurs attaques et l’Autorité palestinienne à faire
tout son possible pour mettre fin aux tirs de roquettes Qassam.
Révocation illégale du statut de
résidence
Le 18 avril 2006, le premier ministre Ehud Olmert
a approuvé les recommandations du ministre des Affaires étrangères
et de la Justice, Tzipi Livni, de commencer le processus de révocation
du statut de résidence israélienne de trois membres du Conseil Législatif
Palestinien. Les trois Palestiniens représentent le Hamas au
Conseil et vivent à Jérusalem-Est. La décision a été prise,
selon les rapports des media, « suite à l’attaque
terroriste à Tel Aviv ».
Cette mesure va les expulser de leurs maisons et
de la ville dont ils sont les représentants élus des habitants.
Il faut noter que, malgré son annexion par Israël, Jérusalem-Est
fait partie intégrante des territoires occupés palestiniens et
que ses habitants sont donc protégés par la Quatrième
Convention de Genève qui interdit aux forces occupantes de déplacer
de force des civils de leurs maisons. L’action proposée par
Israël violerait donc de façon flagrante les obligations d’Israël
selon la Convention.
Deux vidéos de B’Tselem
Le 14 mars 2006, des soldats israéliens ont
encerclé le quartier général palestinien à Jéricho,
provoquant des dommages et arrêtant des Palestiniens qui étaient
détenus dans ce lieu. Sur une vidéo, Fahdi Abu Tabikh, membre de
la Sécurité nationale palestinienne, raconte la profonde
humiliation subie par les détenus qui ont été obligés de se déshabiller
et de rester assis, nus, sous le soleil pendant de nombreuses
heures.
Le 12 mars 2006, des officiers de police israéliens
en civil ont arrêté Hamzeh ‘Awida (15 ans) près de sa maison
à Jérusalem Est. ‘Awida raconte dans cette vidéo comment les
policiers l’ont obligé à entrer dans leur voiture, l’ont
menotté, battu et injurié. Ils l’ont ensuite emmené dans un
poste de police où il a été à nouveau battu.
Des soldats tirent et blessent
mortellement un jeune lors d’une poursuite suite à des jets de
pierres
Le 3 avril 2006, des soldats ont tiré et tué
Muhammad Zi’ad (16 ans) dans le camp de réfugiés de Qalandya
et blessé un autre jeune à la jambe. Zi’ad a été touché après
avoir rejoint deux jeunes qui avaient lancé des pierres et qui étaient
en train d’être poursuivis par les soldats. Dans son témoignage
à B’Tselem, un des jeunes a déclaré que des soldats dans une
jeep avaient ouvert le feu sur eux.
B’Tselem a demandé au conseiller juridique de
l’armée d’ouvrir une enquête autour de l’incident. Il est
douteux que le fait de lancer des pierres ait mis en danger les
soldats qui étaient dans une jeep blindée. Il est clair qu’au
moment de la poursuite, les jeunes ne présentaient aucun danger
aux soldats. B’Tselem a donc noté dans sa lettre que les
soldats n’avaient pas de justification pour ouvrir le feu.
http://www.btselem.org