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B’Tselem : dernières nouvelles



7 février 2006

 

B’Tselem est en campagne pour changer la route de la Barrière de Séparation. La campagne se concentre sur la route longue et tortueuse de la Barrière qui est désignée à permettre l’expansion des colonies aux dépens des considérations de sécurité.

Campagne de B’Tselem : changer la route de la Barrière de Séparation

 


"Un peuple vit aussi de l’autre côté" - document de campagne 

B’Tselem est en campagne pour changer la route de la Barrière de Séparation. La campagne se concentre sur la route longue et tortueuse de la Barrière qui est désignée à permettre l’expansion des colonies aux dépens des considérations de sécurité. Le matériel de la campagne démontre les dommages que la route cause aux Palestiniens et la facilité avec laquelle ces dommages pourraient être évités ou, du moins, réduits substantiellement.

Sous le slogan : « Des Personnes Vivent Aussi de l’Autre Côté », la campagne inclut une série d’annonces en pleine page dans la presse journalière israélienne, des bannières sur le web et plus encore.

La campagne fait remarquer que la population israélienne a le droit à la sécurité et démontre que, si Israël a besoin d’une barrière de sécurité, celle-ci peut être construite le long d’un tracé qui ne viole pas les droits humains sur une telle étendue. Les communiqués racontent les histoires personnelles de Palestiniens qui souffrent tous les jours à cause de la Barrière. B’Tselem explique comment des officiels israéliens ont sélectionné une route qui est longue, tortueuse très chère et difficile à défendre, une route qui dégrade à la fois notre sécurité et en même temps les droits des Palestiniens. Et pourquoi ? Pour annexer des colonies existantes et des terres pour construire de nouvelles colonies.

Témoignages vidéo sur la route de la Barrière de Séparation

Le site web de B’Tselem contient maintenant des témoignages vidéo qui documentent l’injustice que la route choisie pour la Barrière de Séparation fait aux Palestiniens.

Dans l’un des témoignages, Ibrahim Shatarah qui a des oliveraies situées à l’Ouest de la Barrière dans la région du village ‘Azzun, raconte comment il a perdu une grande partie de sa récolte. Israël interdit à ses travailleurs de traverser le portail de la Barrière pour atteindre ses oliveraies. Etant vieux et malade, Shatarah ne peut travailler lui-même sa terre.

Dans un autre témoignage, Dharifah Shareb, une habitante de Jayyous, raconte la façon dont la Barrière l’a détachée du village, la transformant en une enclave entourée de tous côtés. Pour aller à et de sa maison, sa famille et elles doivent passer par un portail dans la Barrière, portail que l’armée n’ouvre que trois fois par jour et ce, que pendant 15 minutes à chaque fois. Des membres de sa famille ont dû attendre des fois pendant des heures avant d’avoir le droit de passer.

Des « doigts » couperont la partie nord de la Cisjordanie

Selon le plan d’Israël, la Barrière de Séparation entourera 15 colonies dans la partie nord-Ouest de la Cisjordanie et va créer deux « doigts » (Ariel et Qedumim) qui pénétreront profondément dans le territoire palestinien. Ces « doigts » resteront du côté israélien de la Barrière. Ils sépareront les villages palestiniens et les centres urbains sur deux côtés de ces « doigts » et désorganiseront complètement les structures de vie dans ces régions. Beaucoup d’habitants locaux devront parcourir de longues distances pour atteindre les centres urbains qui étaient auparavant très accessibles.

Plus des deux tiers de la surface de terre de ces « doigts » (8.000 hectares) se trouvent en dehors de la juridiction des colonies et la plus grande partie est exploitée par les Palestiniens. Avec la mise en œuvre de ce plan, des milliers de familles palestiniennes qui gagnent leur vie du travail de la terre devront obtenir des permis de l’armée et deviendront dépendants du fonctionnement des portails. Des expériences passées montrent qu’une telle situation limite sévèrement la possibilité pour les fermiers de travailler sur leurs terres et de commercialiser leurs produits.

La route qui a été choisie autour du doigt de Qedumim serpente le long de la route principale qui relie Qalqilya et Naplouse et la coupe en quatre endroits. En conséquence, des sections entières de la route se trouvent du côté israélien de la Barrière et il sera interdit aux Palestiniens de les utiliser. La route est une artère principale utilisée par les milliers de résidents pour se rendre à et de leur travail, pour les soins médicaux, aller à l’école et faire leurs courses.

Quinze villages palestiniens au Sud de cette route vont se retrouver dans une enclave, auquel l’accès ne sera possible qu’en venant du nord. Pour atteindre Ramallah ou toute autre ville ou village au Sud des « doigts », les habitants de ces villages devront faire un long trajet dans le nord afin de contourner ces « doigts ».

L’annexion de facto de ces terres qui se trouvent profondément à l’intérieur de la Cisjordanie va créer un triangle qui va sectionner la partie Nord de la Cisjordanie du centre et les régions Sud. La cassure totale dans la contiguïté territoriale va compromettre le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien.

Au chômage à cause de la Barrière et les récoltes tombent en friche

'Taf Khaled (57 ans), son mari et leurs six enfants vivent à Jayyous, dans le district de Qalqilya. Depuis des années, la famille gagnait sa vie grâce à l’agriculture mais maintenant la Barrière de Séparation les coupe de leurs terres agricoles. La route de la Barrière a été déterminée dans le but précis de laisser des terres du côté « israélien » afin d’installer de nouvelles colonies. En conséquence, les habitants de Jayyous ont été coupés de 70% de leurs terres.

Après la construction de la Barrière, ‘Itaf Khaled et son mari ainsi que leurs trois fils ont reçu des permis leur permettant de traverser par le portail « agricole » près de Jayyous afin d’atteindre leurs terres agricoles. Depuis janvier 2005, l’Administration Civile a refusé d’émettre des permis à son mari et ses fils et elle a été obligée de travailler la terre toute seule. Elle est en mauvaise santé ce qui a réduit encore plus le travail agricole qu’elle pouvait accomplir seule.

Dans son témoignage à B’Tselem, Khaled a déclaré que son mari était parvenu à un accord avec un autre fermier, accord par lequel ce fermier travaille la terre de la famille en échange d’un tiers des récoltes. Mais le fermier en question n’avait pas investi avec autant de temps et d’énergie que la famille de Khaled y avait fait dans le passé et par conséquence, la production en a souffert. Maintenant, son mari et ses fils restent à la maison, sans travail alors que leurs cultures tombent en friche.

Pour lire le témoignage dans son intégralité :
http://www.btselem.org/english/Test...


B’Tselem Update
7 février 2006 - http://www.btselem.org/english/Emai...
Traduction : Ana Cléja


 Source : CCIPPP
 http://www.protection-palestine.org/article.php3?id_article=2166


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