En juillet, 163 Palestiniens ont été tués dans la Bande
de Gaza, 78 ne participaient pas aux combats. 36 étaient mineurs,
20 des femmes.
En Cisjordanie, 15 Palestiniens ont été tués ce même mois.
Près de la moitié des victimes dans la Bande de
Gaza en juillet
étaient des civils qui ne prenaient pas part aux hostilités
En juillet, l’armée israélienne a tué 163
Palestiniens dans la Bande de Gaza, 78 d’entre eux (soit 48%) ne
prenaient pas part aux hostilités au moment où ils ont été tués.
Trente six des victimes étaient des mineurs et 20 étaient des
femmes. En Cisjordanie, 15 Palestiniens ont été tués au mois de
juillet par les forces israéliennes. Le nombre de victimes
palestiniennes au mois de juillet était le plus élevé depuis le
mois d’avril 2002.
Parmi les incidents sur lesquels B’Tselem a enquêté
le mois dernier, l’organisation a identifié quatre cas où Israël
aurait commis une violation grave concernant les règles de
guerre. Au total, 15 civils palestiniens ont été tués dans ces
incidents dont 7 mineurs.
Détails :
Des missiles de l’aviation israélienne
ont touché un groupe de jeunes tuant 6 d’entre eux. Le 12
juillet 2006, un groupe de jeunes a cherché à s’abriter des
bombardements de l’aviation israélienne. Dix jeunes sont allés
se cacher dans un grand fossé. Un missile tiré par l’armée de
l’air a touché le fossé tuant six des jeunes dont cinq étaient
des mineurs : Mahmmuad al-‘Asar, Ibrahim a-Nabahin et
Ibrahim Qatush (15 ans), Ahmad Abu Hajaj (16 ans), Salah Abu
Maktomah (7 ans) et Hassan ‘Abeid (18 ans).
Les forces de défense israéliennes
ont tiré deux obus sur une habitation tuant quatre membres
d’une même famille. Le 21 juillet 2006, quelques membres de
la famille Hararah sont allés sur le toit de leur maison dans le
quartier de a-Sheja’iyeh dans la ville de Gaza pour regarder les
tanks qui avançaient vers le quartier. Un des tanks a tiré un
missile sur la maison. Il a touché l’escalier et tué Muhammad
Hararah (45 ans), le frère du propriétaire. Presque immédiatement
après, un autre obus a été tiré au même endroit tuant la mère
de famille Sabah (45 ans) et ses deux fils, Muamen (16 ans) et
‘Amer (23 ans).
Un missile de l’armée de
l’air a touché une carriole traînée par un cheval tuant une
femme et son petit fils. Le 24 juillet 2006, deux jeunes ont
quitté la ferme familiale dans la région de Beit Lahiya suite
aux obus qui étaient tombés sur les terres de la ferme. Ils sont
partis dans une carriole traînée par un cheval et sur le chemin
ils ont pris deux membres de leur famille. Un missile tiré par
l’aviation israélienne a touché de plein fouet la carriole
tuant Khairieh al-‘Attar (58 ans) et son petit fils Nadi
al-‘Attar (11 ans). Un autre membre de la famille, Shadi (14
ans) a été blessé. (Témoignage de Shadi al-‘Attar).
Des obus de tanks de l’armée
israélienne tombent près d’un chantier de logements tuant
trois civils. Le 24 juillet 2006, les forces de défense israéliennes
ont tiré un obus qui est tombé près de « a-Nada Towers »,
un chantier de logements situé au nord de la Bande de Gaza. Le
tir a tué trois civils dont un mineur : Saleh Naser (14 ans,
Sadeq Naser (33 ans) et S’adi Na’im (29 ans). (Témoignage de
Muhammad Hararah).
L’armée n’a pas fait de déclaration
concernant ces cas ni reconnu que ces civils avaient été tués.
Le fait de savoir pourquoi dans ces quatre cas, l’armée a tiré
sur des civils non armés et sur des appartements résidentiels
n’est pas clair. Selon l’enquête de B’Tselem, il n’y
avait pas de Palestiniens armés ni d’armes stockées dans aucun
de ces endroits.
Même si les forces armées n’avaient pas eu
l’intention de toucher des civils ainsi que le responsable des
forces de défense et les officiels du gouvernement l’ont déclaré
à maintes reprises, les enquêtes de B’Tselem soulèvent une
grande inquiétude étant donné que ces attaques étaient lancées
sans prendre les précautions nécessaires et sans avoir vérifié
que les cibles n’étaient pas des structures civiles ainsi que
les règles de la guerre l’exigent.
De plus, selon le principe de proportionnalité,
il est interdit de mener une attaque même contre un objectif
militaire, si l’on sait que cela risque de provoquer des
dommages excessifs à des civils en regard des avantages
militaires prévus par cette attaque. Ainsi, même si le fait
d’avoir tué 15 civils dans ces quatre incidents permettait
d’atteindre des Palestiniens armés ou des armes, l’ampleur
des « dommages collatéraux » affligés aux civils
soulève une grave inquiétude sur le fait que ces attaques étaient
disproportionnées.
B’Tselem a demandé au principal conseiller
juridique de l’armée d’ordonner une enquête par la police
militaire sur les circonstances entourant ces cas, et si les soupçons
sont validés, de poursuivre les responsables.
B’Tselem