Actualité
Réponse à une attaque
inqualifiable
de la direction de la CGT
Annie Lacroix-Riz
Jeudi 10 janvier 2019
Annie Lacroix-Riz,
professeur émérite d’histoire
contemporaine, université Paris 7
Le Pecq, le 10 janvier 2019
J’ai été avisée, le 9 janvier 2019 d’une
attaque nominale lancée contre moi par
une fiche anonyme, à l’en-tête officiel
de la CGT, intitulée Fiche n° 17
/ Extrême droite et médias
—
Campagne contre l’extrême droite.
Extrême droite et médias
((texte ci-joint).
À la fin d’un paragraphe intitulé « Plusieurs
exemples de publications liées à
l’extrême droite », je
suis ainsi désignée, pour avoir été
interviewée ‑‑ comme mon excellente et
vaillante collègue belge Anne Morelli,
qui a lutté contre les guerres
impérialistes contre la Yougoslavie et
l’Irak et s’est rendue sur place en
pleins bombardements ‑‑ par « Béatrice
Pignède, qui a travaillé pendant quinze
ans pour la télévision (France 3, Arte)
avant de se rapprocher de Soral,
Dieudonné et Thierry Meyssan, auteur
d’un livre complotiste sur le
11 septembre et lui aussi favorable à la
liberté d’expression des négationnistes.
En 2004 elle réalise un documentaire,
“Propagande de guerre, propagande de
paix”, où interviennent notamment Annie
Lacroix-Riz et Jean Bricmont.
Tous deux
naviguent dans des mouvances
conspirationnistes et ont participé en
2005 à la conférence anti-impérialiste
“Axis for Peace » organisée par Thierry
Meyssan. »
Notons que même Wikipédia (voir
ci-dessous) rend compte de façon
factuelle de ce documentaire de 2004 de
Béatrice
Pignède, décédée en 2015,
dans les termes suivants : « Son
documentaire Propagande de guerre,
propagande de paix en 2004 fait
intervenir notamment deux historiennes
Anne Morelli et
Annie Lacroix-Riz,
comparant les thèmes de propagande lors
de la guerre en Irak avec ceux
développées lors d'autres conflits. » https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atrice_Pign%C3%A8de
) Naturellement, je n’ai rien à
retrancher de ce que j’ai déclaré dans
cette interview, et je ne suis
responsable à aucun titre de l’évolution
politique de cette journaliste, qui
avait été exclue de la télévision pour
esprit critique, que je ne connaissais
que comme telle, et que je n’ai pas
revue depuis 2005.
Le document accusateur de la CGT semble
avoir été établi à l’usage de la
formation de ses cadres, supposés
conduire, grâce aux préceptes ainsi
dispensés, une efficace lutte
idéologique « contre l’extrême droite ».
Je serais donc « rouge brune », ainsi
qu’il ressort de mon compagnonnage de
septembre 2018 avec nombre d’amis et
camarades qui sont l’honneur du
mouvement ouvrier et des intellectuels
progressistes?
https://www.youtube.com/watch?v=CRvwFM8A1-4
L’amalgame
Le texte de la CGT est inspiré par le
même esprit de terrorisme intellectuel
que celui du Decodex du Monde,
des Check News (en anglais,
naturellement, langue maternelle des
intéressés) de Libération et de
leurs surgeons multiples de divers
organes de « grande presse ». Il fleure
également bon,
‑‑ d’une part, la détestable fiche
Wikipédia, cas fréquent, la mienne
comprise (voir lien ci-dessus), rédigée
par des scripteurs d’extrême droite.
Ceux-ci ont définitivement interdit de
séjour tout « discutant » de bonne foi
qui osait contester ma mutation en
fascisto- négationniste (les amateurs de
« discussion » sur ce site peuvent
essayer de contester le contenu de ma
fiche, ils en comprendront d’emblée les
méthodes), et,
‑‑ d’autre part, la littérature de la
mouvance prétendument « antifasciste ».
Mouvance extrêmement hétéroclite,
puisque s’y retrouvent des conservateurs
ou réactionnaires de la « Nouvelle » ou
de l’« Ancienne » droite, tel
Pierre-André Taguieff, aux côtés de
membres du parti
socialiste ou directement utilisés par
ses organisations, tel Rudy Reichstadt,
« lancé » par le ministère de
l’éducation nationale sous la présidence
Hollande, et qui a déjà mené contre moi
une campagne ignominieuse me taxant de
« conspirationniste », au motif que
j’aurais inventé une « synarchie » qui
n’existe pas, comme l’écrit mon collègue
Olivier Dard, professeur à Paris 4, et
conférencier favori de l’Action
française (voir le document ci-joint
« Lettre ouverte à mes amis de l’UJRE
sur une curieuse invitation, samedi
10 mars 2018 »).
Je signale pour mémoire que la « fiche
n°17 » fustige Maurras, « Maître » dont
Olivier Dard vante les mérites en tout
lieu, manifestement sans choquer
l’historiographie dominante issue de
l’Institut d’études politiques, qui a
cautionné sa fiche de commémoration du
centenaire de Maurras et a été fort
fâchée de la renonciation à la
publication, devant l’ampleur du
scandale. Mes camarades du PRCF savent
d’ailleurs que cet universitaire avait
été invité (mais pas moi) il y a
quelques mois à Montreuil, municipalité
dirigée par le PCF, à un « débat » sur
l’extrême droite, à laquelle il
appartient : c’est un Montreuillois qui
m’en a informée, information qui nous a
permis de réagir à cette invitation
unilatérale.
L’épisode de la tentative de
commémoration de Maurras est conté ici :
« Apparences et réalités de la
commémoration de Charles Maurras », paru
les 15-17 mai 2018 sur le site
Lescrises.fr,
https://www.les-crises.fr/de-charles-maurras-a-son-biographe-olivier-dard/
https://www.les-crises.fr/apparences-et-realites-de-la-commemoration-de-charles-maurras-2e-partie-une-commemoration-celebration-par-un-biographe-faisant-lunanimite-des-historiens-du-consensus/
https://www.les-crises.fr/de-lurgence-de-la-reedition-des-collabos-au-role-du-haut-comite-aux-commemorations-nationales-de-2011-a-2018/
La littérature qui me qualifie de
« rouge brune », à l’exemple de la
« fiche n° 17 » de la CGT, est toujours
caractérisée par l’amalgame
entre, d’une part, la droite et
l’extrême droite, et, d’autre part, la
vraie « gauche », c’est-à-dire celle qui
se bat pour la suppression du
capitalisme, but officiel initial, à ma
connaissance, de la CGT, longtemps
maintenu. La fraction « européiste » de
la Confédération ne supporte plus la
gauche qui récuse l’orientation de la
Confédération européenne des syndicats,
à laquelle elle appartient depuis l’ère
Thibault. Elle juge aussi intolérable la
mise en cause de l’orientation
« occidentale », adhésion à l’OTAN
incluse, qui viole pareillement
toutes les traditions de lutte et
d’analyse de la CGT-CGTU.
Il s’agit du même amalgame que celui qui
a eu cours dans l’entre-deux-guerres, et
qui a conduit ses initiateurs à la
collaboration (de classe puis tout
court), alors que ses victimes ont
compté parmi les héros, français et
étrangers, de la Résistance : je
renvoie pour cette comparaison à mon
ouvrage De
Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e
République, 1938-1940,
Paris, Armand Colin, 2008, 408 p., et à
la contribution « La défaite de 1940 :
l’interprétation de Marc Bloch et ses
suites », au colloque Marc Bloch, Rouen,
8-10 février 2012 ». Cette dernière
figure dans le récent ouvrage de 2015,
Scissions syndicales, réformisme et
impérialismes dominants, 1939-1949,
Montreuil, Le Temps des cerises, 2015,
250 p., épuisé, mais qui sera réédité
chez Delga. Ces travaux montrent, pièces
d’archives à l’appui, l’opposition entre
syndicalisme de lutte et syndicalisme de
collaboration de classe, opposition
particulièrement nette à la fin des
années 1930 préludant à la guerre
générale.
La russophobie
Notons avec intérêt que la CGT, dans ses
documents de « formation » des cadres,
désigne à la vindicte les ennemis russes
de la France ‑‑ ce qui nous ramène au
temps où René Belin, second de Jouhaux
et promis à sa succession, et futur
« ministre du Travail et de la
Production industrielle » dissolvant la
CGT par décret, le 10 novembre 1940,
hurlait « Sus aux Russes » et « À bas
les Sénégalais de Staline » avec les
siens. Ceux-ci le suivirent sous
l’Occupation et bénéficièrent d’énormes
prébendes étatiques et patronales après
l’abrogation de la CGT (voir mes
ouvrages
Industriels et banquiers français sous
l’Occupation,
Paris, Armand Colin, 2013, 816 p., et
Les élites françaises, 1940-1944.
De la collaboration avec l’Allemagne à
l’alliance américaine, Paris,
Dunod-Armand Colin, 2016, 496 p., index
Belin).
La Russie de Poutine
offrirait l’exemple-type de la
distribution d’argent étranger irriguant
une information malhonnête et tronquée.
La CGT n’a, à ma connaissance, jamais
protesté contre ce qui caractérise
l’information d’aujourd’hui,
c’est-à-dire la gigantesque influence,
financière et idéologique, dont
disposent les États-Unis et toutes les
institutions qu’ils contrôlent pour
corrompre l’information en général et
nos « élites » journalistiques en
particulier. Il est parmi elle nombre de
spécimens des French-American Young
Leaders, qui ont remplacé la
grossière propagande de Guerre froide
d’après-guerre du Reader’s Digest
par une intoxication « française » à
flots continus. Ne manquez pas, je vous
prie, d’en consulter la liste
instructive,
https://frenchamerican.org/young-leaders/earlier-classes/
Alors, par exemple, je suis également
nazie parce que j’ai été accueillie
plusieurs fois sur le site Les.crises,
dont le responsable, Olivier Berruyer,
est harcelé par les chouchous des
médias – telle Cécile Vaissié, dont
l’ahurissant ouvrage
Les réseaux de
Poutine en France
(2016), a bénéficié d’un écho énorme, de
la gauche « Médiapart » à l’extrême
droite ‑‑ et qui est accusé par ces
mêmes médias de répandre des « fausses
nouvelles » (Fake News, c’est
mieux) et de se soumettre aux diktats
d’un Poutine prêt à fondre sur la
France?
Alors, par exemple, je suis également
nazie parce que, jamais invitée
sur le service public de télévision
quand Frédéric Taddeï y animait une
émission, j’ai été invitée par lui à
participer à une émission de « débat »
(d’indéniable débat) sur l’extrême
droite, sur RT, le 17 octobre 2017 :
https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/54680-interdit-dinterdire-montee-nationalismes-droites-extremes-retour-annees-30;
https://www.youtube.com/watch?v=Csu-lbTum8k
. J’y ai figuré aux côtés de Thomas
Guénolé, aujourd’hui traité par LREM en
délinquant,
https://francais.rt.com/france/57708-il-y-a-pire-que-ceux-qui-tabassent-aurore-berge-saisit-justice-contre-cadres-insoumis
? Après la saisie gouvernementale de
tous fichiers et adresses de LFI,
démarche exorbitante des droits et
libertés des citoyens qu’on avait peu
vue mise en œuvre depuis la répression
anticommuniste 1° de 1939-1940, sous la
pression explicite de Berlin
(voir De
Munich à Vichy)
et 2° des années 1950, sous la pression
explicite de Washington, on passe
à la case prison pour subversion? Avec
les approbations et encouragements de la
CGT contre ces « rouges-bruns »?
J’assure ce politiste de toute ma
solidarité.
Je profite aussi de l’occasion pour
rendre hommage au grand
politiste-historien progressiste
américain,
William Blum, ancien du Département
d’État et honnête homme, qui a, à partir
de 1967, mis sa vie (en ruinant sa
carrière) au service de la vérité sur
l’impérialisme américain, et qui vient
de mourir. Je recommande vivement à mes
correspondants la lecture des
Guerres scélérates,
Lyon, Parangon, 2004 (Killing
Hope: U.S. Military and CIA
interventions since World War II,
Monroe, Maine,
Common Courage Press, 2003, édition
complétée de son ouvrage essentiel,
The CIA: A Forgotten History,
Londres et New Jersey, Zed Books, 1986).
Ils connaîtront ainsi mieux le principal
corrupteur de la planète de
l’après-Deuxième Guerre mondiale. Rouge-brun,
aussi, feu William Blum?
Mon éditeur, ami et camarade Aymeric
Monville serait aussi un « rouge-brun »
pour avoir sur RT Royaume-Uni exposé
clairement et honnêtement depuis octobre
2018 la transformation du présent régime
en dictature de droite, puis les
développements du mouvement social en
cours? Qu’il soit également assuré de
mon soutien :
https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/giletsjaunes-notre-camarade-aymeric-monville-explique-la-situation-sur-russia-today-international/
https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/video-prcf-russia-today-francais-attaches-aux-refus-de-lamericanisation-aymeric-monville/
https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/le-bilan-de-lannee-macronique-par-a-monville-et-rt-video/
Historienne
marxiste et communiste
Je rappelle à mes lecteurs et
correspondants que je compte parmi les
rarissimes historiens marxistes
de France, et, horresco referens,
communistes en sus. Nul n’a
jamais pu trouver dans un mes écrits ou
une mes interventions la moindre
complaisance pour le fascisme et le
racisme. Je me permets à cet égard de
renvoyer à la liste de mes travaux,
qu’ils trouveront sur
http://www.historiographie.info/cv.html
et sur le texte ci-joint (CV de mes
travaux).
Y figure notamment mon ouvrage en
relecture, consacré à La
non-épuration, particulièrement
éclairant, je crois, sur l’appareil
d’État, notamment policier et
judiciaire, qui, après la Libération, a
été chargé de rétablir un total statu
quo, de gommer la Collaboration des
plus grands coupables, et de bafouer, à
un degré qu’il est difficile d’imaginer,
les anciens résistants, morts ou
survivants. Lesquels avaient été en
majorité des militants, français et
étrangers, du PCF et de la CGTU,
puis de la CGT réunifiée, puis de la CGT
clandestine de Frachon et Costes. Cet
ouvrage sera dédié aux FTP-MOI (et je
pense particulièrement à mon cher ami et
camarade Léon Landini, lutteur
infatigable) et au grand magistrat Paul
Didier, honneur unique d’une
« Magistrature déshonorée », pour
reprendre le titre d’un ouvrage de
Virginie Sansico
(La justice déshonorée 1940-1944,
Paris, Tallandier, 2015).
J’ai par ailleurs, par mes travaux sur
la CGT dans l’après-guerre, objet d’une
thèse d’État, seule thèse d’État
consacrée à ce sujet, et par de nombreux
autres travaux, relatifs aux années
1930-1950, montré mon attachement au
mouvement syndical et mon admiration
pour la CGT combative des Frachon, des
Costes et des Croizat :
« CGT et revendications ouvrières face à
l’État, de la Libération aux débuts du
Plan Marshall (septembre 1944-décembre
1947). Deux stratégies de la
Reconstruction », 4 vol. (2 de texte:
1215 p., 2 de notes: 978 p. + table des
matières, index et errata), thèse d’État
soutenue à l’Université de Paris I, le
7 novembre 1981.
Jury: J. Bouvier,
J.-M. Mayeur, A. Prost, R. Trempé,
C. Willard. Cette thèse a été publiée en
deux ouvrages:
La CGT de la
Libération à la scission (1944-1947),
Paris, Éditions Sociales, 1983, 400 p.,
et
Le choix de
Marianne: les relations
franco-américaines de 1944 à 1948,
Paris, Éditions Sociales, 1986,
222 p., qui va faire l’objet, en 2019,
d’une réédition chez Delga. Sans
oublier, et il est d’autres
contributions,
Scissions syndicales
déjà mentionné, et Aux origines du
carcan européen, 1900-1960. La
France sous influence allemande et
américaine, Paris, Delga-Le temps
des cerises, réédition augmentée,
2016, 165 p., où j’évoque les
prestations comparées, dans les années
1950, du syndicalisme de connivence,
sous stricte tutelle patronale, étatique
et américaine, et de la CGT de Frachon
alors résolument anti-« européiste ».
La direction de la CGT s’est, à cette
date, sa position sur le mouvement
social en cours le démontre avec éclat,
ralliée à une conception du syndicalisme
que ses refondateurs de la Libération,
les lutteurs de la CGTU, ont combattue
pendant leurs longues décennies
d’honneur (pas d’honneurs) : elle a
abdiqué ses traditions, et classerait
aujourd’hui ses anciens chefs, héros de
la Résistance intérieure, parmi les
communistes qu’elle ose qualifier de
« rouges-bruns ». Léon Landini aussi?
Il ne s’agit évidemment pas la première
attaque contre moi : mes correspondants
et les habitués de mon site ont été
informés de nombreux autres assauts, et
ont eu à plusieurs reprises, je les en
remercie à nouveau, l’occasion de me
soutenir contre d’autres assaillants, de
fausse gauche, de droite et d’extrême
droite (« Ukrainiens » cléricaux
compris).
Je ne cache pas cependant ma sidération
et mon indignation de ce que la
direction de la CGT, Confédération au
service de laquelle j’ai encore
récemment, contre les insupportables
prétentions des héritiers de Louis
Renault (2011-2014), mis mon travail
d’historienne, ait eu l’audace de me
classer à l’extrême droite. Témoignent
de ce travail au service de la science
historique et du mouvement ouvrier les
articles
http://www.historiographie.info/renaultcharst.pdf
et
http://www.historiographie.info/mediapart0711.pdf
(sans oublier Industriels et
banquiers français sous l’Occupation,
Paris, Armand Colin, 2013, 816 p., où
Renault occupe une place notable, et les
luttes ouvrières un chapitre entier, le
10).
La CGT, dont j’ai été membre précoce de
l’Institut d’histoire sociale, m’en a
chassée sans tambours ni trompettes, à
la fin des années 1990, dans la
discrétion nécessaire à l’arrivée,
prévue en vue d’adhésion imminente à la
Confédération européenne des syndicats,
de Bernard Thibault : non pas parce
qu’elle me trouvait « brune », mais
parce qu’elle me trouvait beaucoup trop
« rouge ». Sollicitant avec succès
d’autres historiens plus conformes à ses
nouvelles conceptions de l’histoire
socio-économique (et qui apprécient
légitimement de se voir reconnus et
honorés par les représentants les plus
éminents de la classe ouvrière et des
salariés de France), elle m’a
systématiquement effacée, dans des
conditions qui seraient comiques si
elles n’étaient honteuses, de ses
bibliographies et de ses colloques :
notamment, en 2013, d’un colloque sur
Croizat, pour lequel elle a invité des
historiens dont aucun n’avait jamais
travaillé sur Croizat, un des
personnages importants de ma thèse sur
la CGT, scandale étendu à Michel
Étiévent, auquel j’ai réagi, en vain
(texte joint sur la réplique piteuse de
l’IHS à propos de ce seul dernier, sans
réponse à ma propre protestation).
La CGT est désormais passée, avec ce
document censé « former » ses militants
responsables, à la charge ouverte,
absolument inqualifiable. J’ai
naturellement l’intention d’interroger
Philippe Martinez, ancien militant et
responsable CGT de Renault, sur les
raisons de cet affront anonyme,
et de mettre au défi la direction de la
Confédération de trouver une déclaration
ou un écrit de ma part qui ait pu donner
lieu à cette accusation infamante. Je
remercie par avance tous mes
correspondants de diffuser au maximum
cette adresse de protestation. J’ai
besoin de leur soutien contre une
initiative qui s’inscrit dans une
entreprise de destruction et de
criminalisation de la gauche, la vraie,
et de l’histoire scientifique et
indépendante des financements des
puissants, français ou étrangers.
Cette dernière sera assurément sévère
sur le changement de camp (que nous
savons tous momentané, si durable qu’il
ait été) de la vieille Confédération.
Amitiés et remerciements anticipés à
tous,
Annie Lacroix-Riz, historienne et
syndicaliste (Snes, 1967-1985, Snesup,
1985 jusqu’à cette date).
S’il est des fautes de frappe, vous les
imputerez à mon émotion.
Complément du 11 janvier
Chers camarades,
Je viens de
recevoir du secrétaire général de la
CGT, Philippe Martinez, un coup de fil
personnel d’excuses, qui, m’a-t-il
annoncé, seront notifiées officiellement
par la CGT lundi 14 janvier 2019. J’ai
eu ce soir l’assurance formelle que le
texte ignominieux de la « fiche n° 17 »,
document théoriquement affecté à la
formation des cadres de la
Confédération, et dont le secrétaire
général m’assure ignorer l’origine, sera
également retiré lundi.
Philippe m’a
également précisé qu’il n’avait pas
l’habitude de régler les désaccords
idéologiques par de telles méthodes.
J’en prends acte,
et demande évidemment à tous les sites
amis d’annoncer cette démarche, qui sera
naturellement rendue également publique
sur mon site. De la même façon, sera
annoncé le texte public de la CGT, que
j’essaierai de communiquer dès
réception, sachant que je serai alors
absente, pour plusieurs jours, de mon
bureau (et de mon ordinateur).
Je remercie
chaleureusement les innombrables
correspondants, cégétistes notamment,
qui m’apportent leur soutien et montrent
qu’ils connaissent ma véritable
position, dimension scientifique
incluse, à l’égard de la Confédération
et de ses luttes.
Fraternellement à
tous,
Annie
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