Rapport - QII
La situation dans
Al-Quds
QII
Dimanche 4 novembre
2012 Rapport de
l’Institution Internationale al-Quds
(QII) juillet – septembre 2012
Ce rapport
trimestriel publié par l’Institution
fait le point sur l’avancée de la
judaïsation-colonisation de la ville
arabe d’al-Quds et les menaces qui
pèsent sur les lieux saints
palestiniens. Il place les
événements qui s’y déroulent dans le
cadre du conflit entre d’une part le
projet de judaïsation qui menace
tous les aspects de la vie des
Maqdisis et d’autre part les efforts
de résistance contre ce projet qui
s’appuient sur leurs propres
ressources des Maqdisis, puisqu’ils
sont à peine soutenus. Sur le terrain, la judaïsation culturelle et
religieuse se poursuit.
L’occupation tente de modifier
l’identité de la ville d’al-Quds, et
notamment la mosquée al-Aqsa et
l’ancienne ville, en creusant de
nombreux points d’excavations en vue
de bâtir une ville « historique »
juive sous et aux alentours de la
mosquée al-Aqsa. L’état de
l’occupation tente également de
remettre en cause la gestion
exclusive musulmane de la mosquée
al-Aqsa pour en faire un site
religieux « commun » à toutes les
religions.
La judaïsation
démographique: l’installation de colonies juives
et leur extension sont le moyen
adopté par l’état de l’occupation
pour augmenter le nombre de juifs
dans la ville al-Quds, ainsi que les
facilités accordées aux colons pour
s’y installer, et l’encouragement à
y installer les entreprises de haute
technologie. Ces mesures sont
parallèles aux tentatives
d’expulsion des Maqdisis, en les
privant des cartes de résidence, en
confisquant leurs terrains et
terres, en leur imposant des
conditions difficiles de vie,
mesures qui s’ajoutent aux
conséquences du mur de la
colonisation sur la vie des
Palestiniens.
L’évolution
politique du projet de la
judaïsation de la ville d’al-Quds :
le rapport examine les différentes
déclarations des principaux acteurs
: l’Etat de l’occupation, l’Autorité
palestinienne, les organisations de
la résistance, les Etats-Unis et
l’Union européenne, les pays arabes
et islamiques.
Résumé du rapport
Blocus, colonisation
et incursions sur al-Aqsa… Ce sont
les principaux traits du paysage
maqdisi au cours des trois mois
couverts par le rapport. Du côté
opposé, l’impuissance
arabo-islamique se manifeste par une
absence de soutien à al-Quds et
incapacité de peser sur l’Etat de
l’occupation et l’obliger à
respecter les résolutions
internationales et à cesser ses
agressions contre la ville et ses
habitants.
L’Etat de
l’occupation poursuit sa politique
visant à consolider la présence
juive dans la mosquée al-Aqsa, de
manière continue. L’Institution
d’al-Aqsa pour le waqf et le
patrimoine a noté une recrudescence
nette et grave du nombre des
incursions par les colons et les
divers groupes armés dans la mosquée
al-Aqsa. Selon cette Institution, le
nombre des individus ayant pénétré
illégalement dans la mosquée s’élève
à environ 8000 colons et soldats de
l’armée de l’occupation, en tenue
militaire, auxquels s’ajoutent près
de 220 mille « touristes » en tenue
irrespectueuse du lieu de culte
musulman. Au moment où les
incursions de la mosquée se
multiplient, l’Etat de l’occupation
commence à évoquer la partition de
la mosquée, au niveau du temps et de
l’espace.
Les incursions
juives dans la mosquée se sont
poursuivies pendant tout le mois
sacré de Ramadan, alors que les
autorités de l’occupation ont
empêché les fidèles musulmans d’y
entrer. Malgré cela, les Maqdisis et
de nombreux Palestiniens des
territoires occupés en 1948 et de
Cisjordanie (malgré les barrages)
ont réussi à défier l’occupation et
à consacrer des journées de présence
entières dans la mosquée.
Concernant la
colonisation, il ne semble pas que
l’occupation ressente la nécessité
de la stopper, au contraire, elle a
décidé d’augmenter le nombre des
points de colonisation, en vue de
renforcer la présence juive dans la
ville et faire pencher la balance
démographique en faveur des juifs.
En même temps, le gouvernement de
l’occupation a adopté des mesures
visant à réduire le nombre de
Palestiniens dans la ville et à
augmenter la pression contre leurs
moyens de vie pour les pousser à
partir. Le projet de colonisation le
plus notoire de cette période est
celui de la « commission régionale
pour la planification et la
construction », consistant à
construire de nouvelles unités
coloniales dans la colonie Gilo, au
sud d’al-Quds. Malgré les
protestations américaines et
européennes qui ont jugé la
poursuite de la colonisation dans
Gilo comme illégales, Lieberman et
Netanyahu ont exprimé leur refus de
ces protestations et insisté sur
leur volonté de poursuivre ces
mesures, considérant la colonie Gilo
comme « partie intégrante » de la
ville d’al-Quds. Par ailleurs, le
gouvernement de l’occupation
s’oriente vers la construction
d’hôtels dans les colonies de Gush
Etzion et Maale Adomim.
Le gouvernement
sioniste entreprend également de
transférer ses centres
administratifs et militaires vers la
partie orientale d’al-Quds. Le
ministère de l’occupation
israélienne a approuvé le 2 juillet
2012 la construction d’une académie
militaire sioniste dans Jabal
Zaytoun. Le but est à la fois
idéologique et économique. Cette
mesure a été dénoncée par le conseil
islamo-chrétien pour le soutien à la
ville d’al-Quds et les lieux saints.
Son président, dr. Hanna Issa, a
lancé un appel au monde entier, aux
institutions et organisations
juridiques et humaines, leur
demandant de s’opposer sérieusement
aux tentatives de judaïsation qui
menacent la structure historique de
la ville sainte.
La judaïsation du
bourg de Selwan, et notamment du
quartier al-Bustan, se poursuit et
s’accentue par les ordres de
démolition des maisons. La
commission de surveillance du
parlement de l’occupation a discuté
le 13 septembre dernier le projet
d’installer « le jardin du roi »
dans le quartier al-Bustan, ce qui
signifie la démolition de 22
habitations sur les 88 qui existent
dans le quartier.
Le 19 septembre
dernier, les autorités de
l’occupation ont démantelé le
passage de Ras Khamis qui se trouve
au nord est d’al-Quds provoquant une
gêne encore plus grande pour les
Palestiniens voulant se rendre au
centre de la ville, puisque les
étudiants, élèves et employés
doivent désormais parcourir 2 kms
pour emprunter le passage du camp de
She’fat.
Les autorités
sionistes ont à plusieurs reprises
refusé l’entrée des responsables
politiques et religieux dans la
ville d’al-Quds ou dans la mosquée
al-Aqsa, comme mesures punitives. Le
directeur de la mosquée al-Aqsa, dr.
Najeh Bkayrat, a été interdit
d’entrer dans la mosquée pour une
durée de 6 mois. Cette interdiction
a été renouvelée jusqu’au 4 décembre
2012. La santé de l’ancien ministre
maqdisi, Khaled Abou Arfa, kidnappé
puis détenu dans la prison de Gilboa,
est en constante détérioration, et
les autorités carcérales refusent
qu’il soit transféré à un centre
hospitalier. Le député maqdisi,
Mohammad Abou Tir, est toujours
interdit de retourner à sa ville
natale qu’il représente au conseil
législatif palestinien, depuis qu’il
a été expulsé, il y a presque un an.
La ferveur coloniale
de l’Etat de l’occupation dans la
ville d’al-Quds et ses environs a
suscité diverses réactions
officielles, dont celle du
président égyptien, Mohammad Mursi,
qui a déclaré à l’ONU le 26
septembre dernier que la communauté
internationale devrait assumer ses
responsabilités pour mettre fin à la
politique de colonisation et de
judaïsation d’al-Quds. De son coté,
le haut commissariat de la politique
extérieure et de la sécurité de
l’Union européenne a exprimé « sa
profonde inquiétude » de l’extension
de la colonisation dans la colonie
Gilo, tout comme l’ont fait les
Etats-Unis et la Russie. Mais
Lieberman et Netanyahu ont élevé le
ton, affirmant qu’ils poursuivraient
leur politique de colonisation, et
la visite de Netanyahu à la colonie
Gilo fait partie des surenchères
sionistes pour s’attirer les bonnes
faveurs des colons installés en
Cisjordanie.
Concernant le
soutien à la ville d’al-Quds et à sa
population, il reste plus que
timide. La conférence du sommet
islamique de la Mecque (14-15 août
2012) s’est achevée par des
déclarations et des recommandations,
dont celle réclamant des efforts
pour récupérer la ville et préserver
son identité islamique et
historique, et assurer le maintien
de la mosquée al-Aqsa et divers
autres lieux de culte. Au moment où
le roi de Jordanie a dénoncé les
agressions israéliennes contre al-Quds
et al-Aqsa, la Jordanie a accepté de
nommer un ambassadeur auprès de
l’Etat de l’occupation, poursuivant
ainsi la politique de normalisation
des rapports politiques, alors que
la situation exige la coupure de
toutes relations avec l’occupant.
De son côté,
l’Autorité palestinienne garde le
silence, que ce soit à propos des
mesures prises contre les
représentants légaux du peuple
palestinien ou à propos de la
judaïsation de la ville. L’absence
de réaction appropriée de la part de
l’Autorité palestinienne ou du monde
arabo-musulman, mais aussi des
organisations de la résistance
palestinienne, est considérée par
l’occupation comme un feu vert à ses
pratiques coloniales.
Cependant, dans
leurs efforts de lutter contre la
normalisation des relations entre
les pays arabes et l’occupant, le
comité « ingénieurs pour al-Quds et
la Palestine » ont mené, en
association avec l’association des
écoles pour l’enseignement
religieux, une campagne de
rénovation de plus de dix sites dans
l’ancienne ville. Les sites visés
sont des écoles, une des portes de
la mosquée al-Aqsa et des logements
pour le maintien des Maqdisis dans
leur ville, ainsi qu’une
boulangerie.
Aux Etats-Unis où
les élections présidentielles se
préparent, al-Quds est présente
comme élément majeur pour s’attirer
le vote favorable des électeurs
sionistes. Mitt Romney déclare au
début de la campagne présidentielle
vouloir s’engager pour que la ville
occupée d’al-Quds soit considérée
comme la capitale de l’Etat
sioniste. Alors que le programme
électoral d’Obama de 2008 avait
négligé l’expression mentionnant que
la ville serait la capitale de
l’Etat sioniste, il a été obligé de
la réinsérer dans son programme
actuel pour récolter les voix
sionistes aux Etats-Unis. représentants légaux du peuple
palestinien ou à propos de la
judaïsation de la ville. L’absence
de réaction appropriée de la part de
l’Autorité palestinienne ou du monde
arabo-musulman, mais aussi des
organisations de la résistance
palestinienne, est considérée par
l’occupation comme un feu vert à ses
pratiques coloniales. l’absence de réaction adéquate à la
politique coloniale et de
judaïsation de la capitale
palestinienne, que ce soit au niveau
international ou arabo-musulman, est
tout simplement un encouragement à
l’Etat colonial à poursuivre sa
politique de nettoyage
ethnico-religieux. 2° les efforts de
l’Autorité palestinienne consistant
à empêcher toute véritable
opposition ou résistance à la
politique coloniale, dans le but de
s’attirer les bonnes grâces de la
pseudo-communauté internationale,
devient à la longue une pratique de
collaboration, qui doit être
fermement dénoncée et combattue. 3°
L’Etat colonial mène une guerre qui
ne dit pas son nom dans la ville
d’al-Quds. Il est nécessaire de
réagir en défense de la ville et de
ses habitants, mais aussi de prendre
les devants et de passer à
l’attaque. Seule notre inertie fait
proliférer les colons.
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