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Rapport
L’agression
israélienne contre Gaza n’est qu’une façon d’améliorer
l’image d’une direction en défaite
Naplouse – CPI
La campagne militaire sioniste contre la bande de Gaza continue,
quotidiennement. Les assassinats contre tout le monde, civils
comme activistes de la résistance palestinienne, surtout dans le
village de Beit Hanoun, ne s’arrête pas. Des questions sur ces
pratiques et sur les objectifs visibles et invisibles du
gouvernement de l’occupation s’imposent.
Pourquoi l’escalade ?
Beaucoup d’observateurs de la scène palestinienne croient
qu’il y a plusieurs raisons qui se cachent derrière cette
escalade des opérations militaires sionistes, qui ne se sont
d’ailleurs même pas arrêtées pour une seule journée.
En effet, le gouvernement sioniste actuel veut réaliser un succès
militaire récompensant son flagrant échec subit au cours de la
dernière guerre au Liban.
L’escalade de l’agression sioniste contre le peuple
palestinien a aussi pour objectif de ramasser des soutiens à
l’entrée de l’extrême droite au parlement israélien
"le Knesset".
Il y a aussi cette volonté odieuse de mettre en échec tout ce
qui conduit les Palestiniens à une entente nationale qui peut à
son tour les amener vers une porte de sortie dans la crise
politique dans laquelle vivent-ils.
Quelques observateurs voient dans cette campagne du gouvernement
d’Olmert comme un acte d’anticipation destiné à ne pas
montrer tout échange de prisonniers comme une victoire
palestinienne, même symbolique. Cet acte est aussi destiné à
casser, sinon affaiblir, les factions de la résistance
palestinienne qui sont, prétend l’occupant, devenues des
petites armées couvrant toute la bande de Gaza.
Le problème d’Olmert
L’écrivain palestinien Nyaf Aid ne croit pas aux dires prétendant
que le Premier ministre israélien Olmert ne se serait rendu
compte que récemment de l’existence de quelques chose qui
s’appelle la bande de Gaza. En fait, Gaza est là avant la création
artificielle de l’Etat d"Israël". Et elle constitue
toujours un fardeau pour l’Etat de l’occupation. Le problème
d’Olmert réside cependant dans le fait qu’il avait perdu
toute popularité, toute crédibilité, toute confiance de la rue
sioniste !
Sont nombreux ceux qui partagent l’avis d’Aid. Le Premier
ministre israélien commence à se rendre compte qu’il avait
perdu le semblant d’un homme politique moderne.
De son côté, le professeur de sociologie-politique Mostapha
Al-Fakhori dit qu’Olmert n’est pas un homme de guerre. Il ne
porte aucune médaille. Son registre est totalement vide. Et cela
lui pose un grand problème, une complexité dont il devient
malade. Il avait alors voulu y inscrire une victoire. Mais il
n’a fait que ramasser une bonne défaite. Il veut maintenant
gratter quelques médailles en se plongeant dans le sang des
Palestiniens de la bande de Gaza.
Extrémisme extrême
Comme cela était le cas avec les cabinets précédents, Olmert réagit
selon ses intérêts partisans, de façon à consolider son parti
au pouvoir "Kadima". Il a même tendu la main vers un
parti israélien de droite des plus extrémistes pour chercher un
renforcement.
Aid ajoute que la défaite israélienne dans la guerre au Liban a
poussé la rue sioniste vers l’extrémisme. Olmert suit cette
tendance. Ce que nous voyons à Gaza n’en est qu’une
expression. C’est aussi une façon de rebâtir la confiance avec
ce nouvel allié : l’extrémiste Libermann.
Semer la zizanie
Nombreux sont les observateurs qui croient que la dernière
agression sioniste perpétrée contre Beit Hanoun avait été préméditée
de longue date. Elle n’a pour objectif que de donner
l’occasion aux mouvements du Fatah et du Hamas pour qu’ils se
tuent, après une période de congestion intérieure de la scène
palestinienne.
A ce sujet, Aid affirme que les Israéliens savent bien combien le
combat intérieur est dangereux pour les Palestiniens. Dès
qu’il y a une petite escarmouche, l’ennemi sioniste est prêt
à y mettre le nez afin de jeter l’huile sur le feu et à faire
aux Palestiniens davantage de mal.
Un pas préventif
Des pourparlers pour échanger le soldat sioniste enlevé contre
des captifs palestiniens se sont engagés. L’aboutissement de
cette transaction pourra être considérée comme une victoire, au
moins symbolique. L’Entité sioniste veut alors voler cette
lueur de victoire.
Le Hamas, le principal acteur de cette transaction, met des
conditions et des critères pour l’accomplir. A titre
d’exemple, il impose la libération d’au moins mille
Palestiniens précédée par une libération de quelque 400 femmes
et enfants prisonniers chez les Sionistes, a récemment dit Ossama
Hamdan, membre du bureau politique du Hamas.
Le temps ne joue plus au profit du cabinet d’Olmert ; et il en
est conscient. La société israélienne, qui a bien sympathisée
avec la famille du soldat enlevé Chalit, n’arrête pas ses
pressions. Olmert craint le jour où il se trouvera obligé de céder
aux conditions du Hamas. Donc, il fait tout pour dissimuler cette
faiblesse. Il se veut fier de tuer plus de trois cents Palestinien
depuis l’enlèvement de ce soldat.
Le journal hébreu Haartis exprime cet énervement en disant que
le Hamas ne doit pas sortir victorieux de cette transaction.
Frapper la résistance
Aid et Al-Fakhouri se mettent d’accord sur le fait que la
campagne agressive sioniste perpétrée récemment contre la bande
de Gaza représente une tentative d’emprunt du chemin tracé par
l’ancien Premier ministre sioniste Sharon qui disait clairement
qu’il faut faire un maximum de mal possible aux Palestiniens !
Les déclarations précédant la dernière agression contre Gaza,
prétendant l’augmentation de la capacité militaire des
factions palestiniennes et prétendant que le Hamas possède désormais
une vraie armée dans la bande de Gaza, ne constituaient qu’une
préparation du terrain.
Enfin, Al-Fakhouri ajoute qu’Olmert s’était préparé pour
une nouvelle expédition dès qu’il aurait été sorti vaincu de
sa guerre agressive contre le Liban. Il avait alors commencé à
préparer le terrain en prétendant qu’il se trouvait face à un
ennemi bien armé et que le fait de vaincre cet ennemi avait
besoin d’une direction forte et bien organisée. Olmert veut à
tout prix faire des retouches à cette direction en débandade qui
avait perdu toute crédibilité dans sa propre société israélienne.
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