Palestine
Lettre de Sarah Katz au Président de la
République,
à propos de la Flottille de la Liberté
Lundi 16 juillet 2018
Sarah Katz
Démographe, spécialiste d’analyse de
données retraitée du CNRS
au Président de la République Française
Emmanuel Macron
le 15 juillet 2018
Monsieur le
Président,
Je me présente, je
suis Sarah Katz, et je participe à la
flottille de la liberté pour briser le
blocus qu’Israël impose aux Palestiniens
de la Bande de Gaza.
Si j’ai choisi de
participer à cette initiative, c’est en
premier lieu parce que j’ai la chance
d’avoir séjourné à Gaza, que j’y ai
tissé des liens d’amitié avec certains
habitants, que je m’indigne du sort qui
est fait à la population de ce
territoire, près de deux millions de
personnes vivant dans une prison à ciel
fermé par les drones et les bombardiers.
Je ne développe pas, et je me permets
même de vous renvoyer au livre que j’ai
écrit avec Pierre Stambul, Chroniques de
Gaza, que je lui demande de vous faire
parvenir.
C’est en second
lieu parce que je suis une Française
juive, membre de l’Union Juive Française
pour la Paix. Française, je ne peux
accepter que mon pays apparaisse comme
l’allié indéfectible d’Israël, lui
accordant l’impunité pour tous les
crimes commis. Juive, je ne peux
accepter que le gouvernement israélien
prétende parler au nom des Juifs du
monde, que le Conseil qui se dit
représentatif des Institutions juives de
France lui emboîte le pas, et veuille me
faire complice de ces crimes.
Devant le carnage
dont les civils participant à la
« marche du Retour » ont été victimes,
vous avez répondu à La Plateforme des
ONG pour la Palestine que la France
devait avoir des gestes forts pour la
paix dans cette région.
Il me semble qu’une
occasion se présente à vous : les
bateaux de la flottille à laquelle je
participe prennent la direction de Gaza.
En droit international, le blocus imposé
à Gaza est illégal. En tant que
Française, je vous demande de faire en
sorte, par tous les moyens à votre
disposition, que je puisse, avec mes
partenaires, accoster normalement dans
le port de Gaza.
Je vous prie de
croire, Monsieur le Président, à mon
indéfectible attachement aux droits des
personnes et des peuples.
Sarah Katz
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